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KANJAR'OC pdf print E-mail
Ecrit par Stephane Burgatt  
mardi, 01 avril 2003
 

Kanjar’oc est un groupe de Port de Bouc, dans les bouches du Rhône. En dix années d’existence, ils sont passés du stattut de groupe de collégiens à celui d’intermittents du spectacle. Leur recette, allier la puissance des guitares à la chaleur des cuivres.
Rencontre avec Bibi, l’énergique trombone des Karnjar’oc.


Votre show sur scène est bien huilé, vous en êtes à combien de scènes ?

On approche actuellement des 550 concerts. On s’est activé à partir de 97, on a commencé à vraiment tourner là. On fait beaucoup d’Espagne, quelques dates en Italie, en Suisse.
Aux extrêmes, on a joué devant 4 personnes en Espagne (il y avait le concert de Prince juste à coté) et devant 25 000 personnes avec les Wailers (le groupe de Bob Marley ndlr.) pour la coupe du monde 98 sur les plages de Marseille.
Donc pour nous ça reste en gros la même chose : tu dois toujours avoir ce respect vis-à-vis du public. Effectivement, que tu sois peu, comme ce soir, tu peu te permettre d’être plus familier, de te regarder dans le blanc des yeux. Ca fait un peu concert familial. Tu vas les chercher, rigoler…

Est-ce que votre musique s’exporte bien ?

Nous avons justement a une distribution de notre album en Espagne, prévue pour le mois de juin 2003. On a du faire 60 dates là haut mais sans la distrib, c’était des coups dans l’eau. Faut un truc à défendre aussi. On devrait suivre avec une grosse tournée là haut.
Ca va pas être facile, ils en sont restés à la Mano là bas et comme nous on a une musique hybride, on a prévu un gros show sur scène.


Quel est votre méthode  de travail pour composer ?

C’était un peu le « latin bazar » au début, chacun arrive ave ses inspirations et on essaye d’en tirer un truc. Mais ça tombe parfois à l’eau. Faut expérimenter sinon c’est pas marrant.
C’est une composition collégiale. Mais c’est à double sens : quand on est bien on l’impression qu’on peut déplacer des montagnes, que rien ne peut nous arrêter mais au contraire quand ça marche pas on a l’impression que tout le monde a le pied sur le frein. Il y a une grande part d’humain qui entre en jeu.


Dans vos déclarations, on vous sent proche de la masse estudiantine. C’est en souvenir des années de galère ?

C’est un public de gens assez curieux sans à prioris. C’est avec eux que tout est possible. C’est un vecteur intéressant si on a des choses à avancer. Et comme nous on a le cul entre 2 chaises, on a quelque chose de pas facile à défendre…
Il n’y a pas que eux qui sont comme ça mais ce sont surtout eux.
Après, quant aux revendications, on n’a pas de discours prédéfini. Tout ce qu’on constate c’est qu’être jeune dans ce pays là c’est de plus en plus difficile pour x ou y raisons car on a été bercés par le mythe du socialisme où on a poussé à fond certains trucs comme la culture et on a pensé que c’était des acquis mais là tout est à refaire quoi. Alors ce n’est pas être politisé contre quelqu’un que de dire ça, c’est avoir une vision politique au sens propre du terme sur la gestion de la vie politique, tout ça…. Et quand tu vois qu’on règle les problèmes sociaux ave des cars de CRS. Qu’on fait de la culture en balançant de l’argent, sans faire de démarches, ça veut dire qu’on prépare des années un peu sombres pour les générations à venir.
Malgré tout notre discours sur scène ça reste un discours positif. On peut rester lucide tout en restant positif. Mais faut pas se voiler la face.


Tu as une pêche phénoménale sur scène. Quel est ton secret ?

On a une chance inouïe de vivre de ce qu’on aime. Faut être dingue pour pas s’en rendre compte. Donc c’est le minimum qu’on puisse faire d’avoir la banane sur scène.


Où te verrais-tu dans 10 ans ?

Dans 10 ans…ah ha…bonne question…ce que je peux dire, c’est que par rapport a la musique, avant, pour faire de la musique comme 8 personnes, il fallait être 8 ; logique. Maintenant, avec la phase de la zique électronique, les ordinateurs, pour faire de la musique comme 8 personnes, tu peux être seul. Donc ça change le rapport à la musique. Ca individualise. Bien sur, c’est économiquement et d’un point de vue  pratique, plus intéressant.
Donc moi ce que j’aimerai c’est d’être dans un truc qui allie ça et le côté « big band ».
Après avec Kanja, ce serait bien qu’on soit toujours ensemble. Là on en est à 12 ans, on peut pas présager ce que se sera dans 10 ans. Mais je pense que je serai à Marseille…ou en Amérique Latine parce que je pense que la source c’est là bas. Les gens ne sont pas pervertis, ils n’ont pas le côté matérialiste que l’on pousse à outrance. Ca change des repères qu’on a, des repères fort comme le respect à l’ancien…dénué de toutes les valeurs négatives que l’on a ici.

Propos recueillis par Stéphane BURGATT, Avril 2003.