vendredi, 01 novembre 2002
4NYC
(Magna Carta - Musea -
2002)
Durée 60'31 - 13 Titres < /p>
http://www.jordanrudess.com
_La
spontanéité serait elle le meilleur des moteurs
pour l'humanité ? C'est ce que Jordan Rudess semble vouloir
prouver. Blessé dans son âme comme tous ses compatriotes
et plus généralement comme toute l'humanité
par la tragédie américaine du 11 septembre 2001,
le claviériste de Dream Theater se devait de réagir
vite et bien. Persuadé que sa musique pouvait aider les
gens à s'en sortir, tant mentalement que financièrement,
il investissait le Helen Hayes Performing Arts Center de New York
13 jours après le drame pour un concert laissant la part
belle à l'improvisation. Abandonnant pour l'occasion son
traditionnel répertoire établi entre heavy-metal
et rock progressif, Jordan s'engageait dans un récital
en solo, utilisant toutefois quelques compositions de Dream Theater
ou de Liquid Tension Experiment
Une semaine plus tard,
en écoutant les bandes, Rudess prit conscience de la nécessité
d'en faire un album et s'enferma dans son home studio pour poursuivre
l'improvisation dans le but d'obtenir un opus d'une durée
raisonnable
Le résultat parle de lui-même
!

_Jordan Rudess est un grand instrumentiste,
tout le monde en était conscient avant ce " 4NYC ".
Ceux qui ne le connaissaient pas découvriront un pianiste
et un organiste de talent, doté d'un sens harmonique aux
limites du réel. Ses fans seront peut-être un peu
décontenancés par le calme et la pureté de
l'album
Mais quelle merveille ! Seules l'émotion
et la passion peuvent conduire à de telles performances
musicales. Jordan se surpasse, décuple son art, Rudess
exulte, lance chacune de ses notes avec ferveur, retourne l'assistance
et reçoit en retour des volées d'applaudissements.
Les morceaux sont réunis dans un imbroglio savant, alternant
les passages live et les sessions studio pour donner au final
une impression de plénitude. Un fil se tisse entre l'artiste,
les victimes, les familles et les secours. La vie reprend le dessus
! On se prend à sourire d'un splendide " Lamb Chops
" où à s'amuser d'un fluide et jazzy "
Speed As Light ", on s'émeut d'un profond " Mourning
After ", d'un sublime " Darkness To Day " ou d'un
" For You " cristallin
Plus qu'une simple oraison
funèbre à l'adresse de ceux que l'on ne retrouvera
pas, Jordan Rudess offre ici un exutoire à ses contemporains.
L'idée est grande, le résultat est unique. "
4NYC " est sorti juste un an après l'horreur, un peu
comme un triste cadeau d'anniversaire. Ses bénéfices
seront reversés en partie à la Croix Rouge américaine
et à d'autres associations caritatives
Fred
DELFORGE - 11 Novembre 2002
|