vendredi, 01 novembre 2002
Ouadigambé
(Les Disques du Bleu du Ciel
- 2003)
Durée 37'06 - 7 Titres < /p>
http://www.arnaudmethivier.com
_Comme
promis, Arnaud Méthivier nous revient avec le troisième
volume de ses délirantes expériences six mois après
le précédent acte, " Speis ", qui faisait
lui-même suite à " Bombaïdo ". On
y retrouve les élucubrations de l'accordéon de l'artiste
mais aussi sa voix inimaginable et son sens inné de la
mélodie spontanée. " Ouadigambé "
s'affiche en tant que danse traditionnelle contant l'histoire
d'un sans papier venu de l'Atlantide Nord. Autant dire qu'il va
falloir plonger dans le subconscient de Méthivier pour
y chercher l'essence même de ses compositions
_" Ouadigambé "
surprend par ses gammes diatoniques et ses voix synthétiques
qui donnent un petit côté intemporel au titre générique
de l'opus. Méthivier aime surprendre et le fait habillement
! Sa voix intrigue, dérange, agace même parfois tant
la diction semble stéréotypée. C'est pourtant
une des marques de fabrique indissociable de son répertoire.
De ses errances aux côtés de Kent, l'accordéoniste
en retirera un texte signé de la main de l'auteur, "
Marchand de sable ", qui donne un nouveau souffle à
ce recueil de sept titres conceptuels. Comme il l'avait fait précédemment
avec Victor Hugo, c'est à Paul Verlaine que le génie
prolixe empruntera cette fois deux poèmes, " Le ciel
est par-dessus le toit " et " Il pleut doucement sur
la ville ". Pensées métaphysiques pour combler
le vide laissé par un amour lointain
Arnaud Méthivier
se veut langoureux, charmeur, au travers de " Le cas ",
titre dithyrambique faisant la part belle aux arrangements aquatiques
ingénieux. On admirera en épilogue " Les pots
cassés ", enregistrement pirate en duo avec Otto Lechner
qui prouve, s'il le fallait encore, que les deux hommes s'y connaissent
mieux que quiconque quand il est question de dialoguer et d'échanger
des idées en musique. Surprenant !
speis
(Les Disques du Bleu du
Ciel - 2002)
Durée 33'41 - 7 Titres
_Prenez
un trentenaire à la voix atypique, fixez lui une ligne
de conduite musicale, offrez lui un accordéon, faites lui
rencontrer Régis Gizavo, l'accordéoniste de I Muvrini,
donnez lui le talent et la classe et vous obtenez Arnaud Méthivier
La recette pourrait sembler mécanique, le résultat
est pourtant d'une originalité à toute épreuve
tant l'homme semble s'être offert corps et âme à
l'instrument. Loin d'être un débutant, Méthivier
a un C.V. long comme le bras sur lequel on pourra relever entre
autres des collaborations avec Kent, Axel Bauer, Cabrel, Le Forestier,
Moustaki, Charlélie Couture
Arnaud a décidé
de produire un CD tous les six mois, histoire de montrer son évolution,
et " Speis " est le deuxième volet d'une série
commencée par " Bombaïdo ".
_Arnaud Méthivier se plait
à s'exprimer en solo, n'usant pour seuls artifices que
sa voix décalée et son piano à bretelles.
Il se propose avec " Speis " de nous raconter ses expérimentations
autour de l'accordéon en s'inspirant de ce qui l'a récemment
marqué. C'est ainsi qu'il rend un hommage opportun à
Victor Hugo en arrangeant " Une Perle " à la
sauce Méthivier, c'est à dire en lui apportant une
petite pointe de mélancolie et une grosse dose de tendresse.
Arnaud s'aventurera d'ailleurs une nouvelle fois dans la poésie
avec la mise en musique de " Je crois qu'il va falloir "
de Bernard Dimey. Un clin d'il aux attentats du 11 septembre
2001 au travers de " NY in space ", un morceau plus
enjoué avec " Kraftpueck " et un brûlot
décliné en deux versions, dont une en live avec
Régis Gizavo (" Pop ") et le tour est joué.
Méthivier réinvente l'accordéon, le modernise
et l'humanise. Il est loin d'être bout du chemin tant ses
possibilités semblent nombreuses. On retrouve la suite
des aventures de l'apprenti sorcier dans six mois
Fred
DELFORGE - 09 Novembre 2002
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