dimanche, 01 septembre 2002
A Nod And A Wink
(Camel Productions - Musea
- 2002)
Durée 55'42 - 7 Titres < /p>
http://www.camelproductions.com
_Camel
entre dans le troisième millénaire par la grande
porte. Pour l'occasion, Andy Latimer, l'âme du groupe, a
rafraîchi la formule et s'est entouré de quelques
petits nouveaux
Présentations. Guy LeBlanc aux claviers,
déjà connu pour sa participation à Nathan
Mahl et Denis Clement, batteur et ami de ce premier. L'indéboulonnable
Colin Bass persiste et signe dans son instrument homonyme (facile
!) tandis que le Roi Andy s'exécute au chant et aux guitares
tout aussi bien qu'aux claviers ou à la flûte. Reste
à savoir si Camel new-school va réussir à
trouver un successeur à la triplette infernale qui a marqué
la dernière décennie, à savoir " Dust
And Dreams " (1991), " Harbour Of Tears " (1996)
et " Rajaz " (1999). On a du mal à en douter
quand on sait que " A Nod And A Wink " est dédié
à Peter Bardens, claviériste originel du groupe
prématurément décédé au début
de l'année 2002. Et puis comme toujours, la bande à
Latimer est à la recherche de l'album ultime qui repoussera
les limites de ce qu'il est possible de faire musicalement
On est donc confiants pour la suite du programme !
_Le jeu de Guy LeBlanc apporte une
nouvelle dimension à Camel, personne n'osera prétendre
le contraire ! Loin de se contenter de cette première révolution,
Latimer enfonce le clou en se démarquant de son passé
et en innovant. Des parties de guitares qui décollent de
plus en plus, un son de flûte qui accentue un sentiment
de grandeur, une basse précise et lancinante sans jamais
devenir agressive, des percussions pointilleuses
Camel
est un plaisir pour les oreilles, un trésor progressif,
ce n'est pas peu dire, mais un trésor qui se mérite
et se recherche. Vous connaissiez la musique de chambre, la musique
d'ascenseur, la musique de rue
Camel fait de la musique
de salon, celle que l'on écoute plus qu'on ne l'entend,
celle qu'il faut appréhender sous toutes ses coutures pour
commencer à en percevoir la subtilité. Les excellents
" Simple Pleasure ", " Fox Hill ", "
The Miller's Tale " ou " Squigely Fair " se succèdent
avec brio, donnant de plus en plus de majesté à
un registre aussi subtil qu'enjoué. Mais le clou du spectacle,
car c'est bien à un festival Camel que l'on assiste (les
petits rigolos diront un Camel Trophy
), restera "
For Today ", modèle de variations mélodramatiques
déclinées en forme de leçon d'humilité
dédiée au courage des victimes des attentats du
11 septembre 2001. Camel a trente ans, une énergie incroyable
et une inspiration hors du commun. Peter Braden peut reposer en
paix, ses amis ne se sont pas moqués de lui en lui rendant
ce dernier hommage ! Un petit signe de tête, et un clin
d'il
Fred
DELFORGE - 29 Septembre 2002
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