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GOJIRA pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 01 mars 2002
 

The link
(Boycott Rec - Next Music - 2003)
Durée 47'03 - 11 Titres
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http://www.gojira-music.com
http://www.spheremanage.com

_On croyait déjà beaucoup en Gojira après avoir découvert " Terra Incognita ", leur premier album. La force de Gojira, c'est de savoir avancer dans le sens où la musique porte le groupe, de ne pas s'engluer dans un style trop bien défini à l'avance et de pouvoir compter sur un line up stable. On retrouve ainsi les frangins Duplantier, Mario à la batterie, Joe à la guitare et au chant, mais également Jean-Michel Labadie à la basse et Christian Andrieu aux guitares. Petit à petit, le style s'affine et Gojira tient la route aux côtés des groupes pour qui il ouvre, que ce soient Watcha, Lofofora, Mass Hysteria ou Machine Head. En parallèle, on s'arrache la présence du quatuor et c'est un panel très large allant des surfeurs aux cinéastes en passant par le théâtre qui est tenté de s'offrir les services de Gojira pour la composition de ses musiques. " The link " fait d'ores et déjà figure d'album le plus attendu de ce début d'année et ce n'est pas pour rien que leur label a attaqué une très forte promo, n'hésitant pas à distribuer vingt mille cd promo deux titres à un public impatient d'en découvrir prochainement la suite …


Credit photo : Gabrielle Duplantier

_Gojira innove en confiant l'enregistrement et le mixage de " The Link " à Laurentx Etxemendi du Studio des Milans. Assez éloigné du son Kraemer de " Terra Incognita ", son successeur s'ouvre aux mélodies intuitives et aux arpèges tout en n'oubliant pas d'assurer ses arrières à grands renforts de double pédale de grosse caisse. Là où l'on se demandait si Gojira saurait être capable de relever le défi et de fournir une rondelle encore plus excitante que sa sœur aînée, on est surpris de retrouver un groupe serein et déterminé qui va où il le souhaite et ce sans aucune contrainte. Gojira s'offre le luxe de créer son style, sa propre identité, mais surtout de dépasser les limites d'un metal qui aurait un peu trop tendance à s'engorger. Les plus bourrins se reconnaîtront dans " Wisdom Comes " ou " Remembrance " tandis que les cérébraux se délecteront des deux transitions florales que sont " Connected " et " Torii ". Les autres auront le loisir d'apprécier l'intense " Dawn " ou le profond " The Link ", le spirituel " Death of Me ", le monstrueux " Indians ", l'inénarrable " Over the Flows " … Une chose est certaine, " The Link " marque un nouveau virage dans la carrière de Gojira et il n'est pas trop hasardeux de miser quelques jetons sur le groupe tant il fait figure de potentielle tête de ligne de la relève du rock hexagonal. On confirme tout ça bientôt sur la tournée ! En attendant, l'album sort le 18 avril et on ne saurait trop vous conseiller de faire l'effort de vous le procurer …

Fred DELFORGE - 05 Avril 2003

Terra Incognita
(Gabriel Productions - 2001)
Durée 66'31 - 14 Titres

http://www.gojira-music.com

_Depuis 1996, Gojira a eu le temps de pondre 3 démos et d'accoucher de " Wisdom Comes ", qui fait figure de mise à plat d'album avant de pouvoir nous livrer ce " Terra Incognita ". Pour la petite histoire, Gojira est managé par l'ami Richard Gamba de Sphère Manage et on retrouve une nouvelle fois Stephan Kraemer aux manettes ! On ne pourra cependant pas reprocher à Gojira de sonner comme ses petits copains, sa musique étant originale et n'ayant rien de comparable à celle de groupes comme Hertz & Silence ou Noflag. Bien sur, les râles de Joe sont puissants, au moins autant que le sont ses parties de guitare et celles de Christian. Evidemment, on trouve une grosse rythmique, emmenée par les descentes de toms de Mario et la basse de Jean-Michel. Mais Gojira sait aussi œuvrer dans un registre plus posé, voir même atmosphérique et se posant par cette particularité à la limite de deux tableaux …

_Mais qu'apporte t'il donc de plus celui là ? Des compos carrées, des morceaux efficaces au quart de poil, des breaks en veux tu en voilà, des changements incessants de rythme … Une voix death qui ne se veut pas agressive, du moins pas dans le sens gratuit du terme, et qui se permet à l'occasion quelques escapades plus lyriques. Chez Gojira, on ne se contente pas de gueuler sa rage pendant trois minutes sous un déluge de riffs, aussi précis que ces derniers puissent l'être. Au contraire, chaque morceau est construit autour d'un thème unique puis tripatouillé dans tous les sens avant d'être gravé à jamais … Ainsi, " Lizard Skin " ne sera pas le simple " Clone " de " Space Time ". Gojira respecte même les quotas en nous gratifiant de deux strophes dans la langue de Molière sur " On the b.o.t.a ". On relèvera au passage la construction de " 1990 quatrillions de tonnes " et de " 5988 trillions de tonnes " qui sont de purs chefs d'œuvre d'ambiance, tout comme l'est " 04 " avec son intro gag de répondeur ! Sonorités spéciales aussi pour " In the Forest " et ses breaks qui ne manquent pas de suggérer les dents des tronçonneuses s'acharnant sur le tronc des arbres, le choc des cognées … Originalité enfin pour la ghost track qui ponctue ce " Terra Incognita " de quelques accords limpides. Pour terminer, une mention spéciale au digipack, même si le livret qui l'accompagne est un peu maigrichon, ainsi qu'à la photo et à la légende moraliste hindoue qui, si elle n'est pas à proprement parler inédite, se révèle toujours bonne à remémorer !

Fred DELFORGE - 10 mars 2002