lundi, 01 décembre 2003
Blue 3rd
(Universal Music Jazz - 2003)
Durée 53'42 - 13 Titres < /p>
http://www.jjmilteau.com
_Personnage
incontournable du paysage musical français, Jean-Jacques
Milteau n'en est pas moins ouvert sur le monde et sur les racines
d'un blues qu'il contribue chaque jour à faire évoluer.
Harmoniciste de talent, il a su adapter son jeu à ses compagnons
de route et on retrouve ses différents phrasés aux
côtés des plus grands noms de la variété
ou du rock. Récompensé en ce début d'année
aux Victoires de la Musique pour " Memphis ", son précédent
ouvrage, Milteau a très vite repris le chemin des studios
et c'est dans le New Jersey, à Englewood, qu'il s'est enfermé
cette fois pour immortaliser le travail qu'il a réalisé
aux côtés d'un nombre pléthorique de musiciens
Outre les habituels et incontournables Manu Galvin (guitares),
Benoît Sourisse (claviers), André Charlier (percussions)
ou Bobby Rangell (flûte), on entrevoit les talentueux Howard
Johnson (tuba et sax baryton), Zev Katz (basse et contrebasse),
Keith Carlock (batterie) et Riley Mullins (trompette).
_S'écartant quelque peu des itinéraires
blues traditionnels, JJ Milteau emprunte les chemins de traverse
et voyage entre soul et jazz, ne négligeant pas les influences
plutôt rap de Gil Scott-Heron qui interprète pour
lui un intense " Home is where the hatred is " de sa
composition. De guests il va être question puisque les chanteurs
se succèdent au fil de ces treize pistes, en commençant
par la belle N'Dambi mais aussi avec Terry Carlier, génie
méconnu de la musique afro-américaine, qui se fendent
chacun de deux titres, apportant leur charme et leur talent à
une musique qui ne manquait pourtant pas d'attraits. Entre instrumentaux
et titres chantés, le cur est tenté de balancer
mais jamais l'ennui ne point puisque chaque note se veut judicieusement
placée, que chaque souffle appelle une aspiration, que
les diatoniques répondent aux harmoniques et que ce "
Blue 3rd " est excellent dans son intégralité
puisque Milteau y fait ce qu'il sait faire de mieux : jouer et
être naturel ! On signalera pour la forme le clin d'il
à Englewood au travers d'un titre qui emprunte le nom de
cette ville, celui à Paris sur un " Paris Blues "
sur lequel Terry Carlier nous offre quelques mots dans la langue
de Molière ou encore l'interprétation aussi originale
qu'instrumentale d'un " What a wonderfull world " qui
vient mettre un terme à ce superbe album qu'il convient
de ranger à plus d'un titre dans la catégorie des
uvres abouties ! Une chose est certaine, 2003 restera dans
les mémoires comme l'année Milteau
Fred
DELFORGE - 08 Décembre 2003
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