mercredi, 01 octobre 2003
Paris brûle-t-il ?
(Productions Spéciales - 2003)
Durée 46'54 - 13 Titres < /p>
http://www.szgaboonistes.org
_Amateurs
de gouaille et de rythmes étranges, c'est à vous
que Les Szgaboonistes s'adressent ! Déjà sorti en
autoproduction au printemps dernier, " Paris Brûle-t-il
" revient à l'automne 2003 chez Productions Spéciales
enrichi de trois titres supplémentaires. Les Szgaboonistes,
c'est avant tout un trio d'exilés bellevillois qui vous
proposent une découverte de leur paysage musical au travers
d'un trinôme où se recoupent des influences majeures
telles que les classiques et autres standards manouches mais aussi
bon nombre de compositions originales qui ne manquent pas de piment.
Autour de John Szgabounian, dit Le Szgab (chant, accordéon,
guitare), on reconnaît François Hégron (guitares
et churs) et Jeff Hallam (contrebasse et churs), prodige
américain du jazz, mais aussi pas moins de sept invités
qui tiennent qui la batterie, qui l'accordéon, qui le violon
Riche en couleurs, la musique des Szgaboonistes est un
concentré d'énergie dans lequel il fait bon se projeter.
Découverte
_Mêlant subtilement punk musette et
jazz manouche, Les Szgaboonistes créent un genre à
part qui tire son carburant de " La Pat' à Swing "
mais aussi et surtout des revendications sociales du moment. Sur
fond de Mark's & Spencer, de Valéo, de Péchiney
ou de Moulinex tout autant que de révolution espagnole
ou de front national, Le Szgab et sa bande nous servent quelques
petits joyaux qui pètent le feu et sentent bon la poudre.
Dopés au fun et au groove, élevés au swing,
les morceaux sont de vrais modèles qui empruntent souvent
au tango ou à la valse en s'efforçant toutefois
de moderniser le tout par un jeu puissant bien qu'essentiellement
acoustique. Cerise sur le gâteau, Les Szgaboonistes nous
offrent un étonnant frenchy remake du " London Calling
" des Clash servi à la mémoire de Joe Strummer
qui trouve tout naturellement sa place au milieu des hymnes délirants
que sont " La Valse Amusette ", " Djamila ",
" Le Tango du Monstre du Loch Ness ", " La Valse
des Matafs " et autres " Viva Django ". D'un premier
abord sympathique, " Paris Brûle-t-il " confirme
très vite son charme jazzy décalé par une
débauche de sentences caustiques qui posent le doigt là
où le bât blesse et on se dit très vite qu'il
y a, dans cet album, matière à foutre le feu à
la capitale ! C'est aussi pour ça qu'on l'aime
Fred
DELFORGE - 09 Octobre 2003
|