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NASS EL GHIWANE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 01 octobre 2003
 

Un Vallon De Menthe
(Atlasound - 2003)
Durée 45'48 - 9 Titres
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Ghiwaniates - Volume 1
(Atlasound - 2003)
Durée 74'03 - 12 Titres

Contact : atlasound@wanadoo.fr

_Nass el Ghiwane est une légende au Maroc, et ce depuis le tout début des années 70 ! Véritable alternative aux chansonnettes doucereuses proposées à l'époque, la musique de ce groupe venu d'un quartier populaire de Casablanca se veut dotée d'une conscience forte et puise cette force dans les ressources spirituelles intrinsèques du pays. Ayant marqué autant Jimmy Hendrix et les Rolling Stones que Bob Marley, Robert Plant ou Martin Scorsese, les Nass el Ghiwane ont fait leur trou dans la profession avec 24 albums, 5 disques d'or et un long métrage sur la vie du groupe réalisé par Ahmed el Maanouni. Frappé en 1974 par le décès d'un des membres originels, H'gour Boudjemaâ, puis par celui de Larbi Batma en 1997, le combo poursuit l'aventure par respect pour eux. Aujourd'hui, Nass el Ghiwane se compose d'Omar Sayed (chant et bendir), Allal Yaala (banjo et chant), Rachid Batma (chant et percus) et Hamid Batma (guembri et chant), ces deux derniers n'étant autres que les jeunes frères de feu Larbi. Après de trop longues années passées à douter et à n'être que l'ombre de lui-même, Nass el Ghiwane revient sur le devant de la scène en bénéficiant de la ferveur de Fabienne et Aziz Azara d'Atlasound, distributeur et éditeur montpelliérain, et dépose simultanément dans les bacs deux albums, le premier contenant neuf chansons inédites et le second compilant douze de ses plus grands succès. Voyage en terre marocaine à la découverte d'une légende toujours bien vivante …

_Pour le non initié, la musique de ces quatre maghrébins peut paraître quelque peu rébarbative, et pourtant … Il y a une vibration qui se dégage de ce " Vallon de menthe ", un parfum de contestation mais aussi d'amour qui prend aux tripes quand on découvre les " Ghiwaniates ". Usant intelligemment de la métaphore, Nass el Ghiwane en appelle régulièrement au ciel ou au prophète et égratigne ponctuellement ses détracteurs, le tout en langue arabe dialectale fort heureusement traduite dans les livrets. Fervents adorateurs de leur pays et respectueux de ses traditions, ils ont tenu à y enregistrer ces deux albums et, malheureusement, le son s'en ressent quelque peu, particulièrement sur " Un vallon de menthe " dont le mixage trop peu audacieux remonte à deux années. Puissantes, les voix se veulent colorées et font passer subtilement un message d'espoir en y mettant la forme. Véritables musiciens pourvus d'un talent incontestable, les quatre comparses usent pour notre plus grand bonheur d'instruments traditionnels dont un original banjo sans frettes qui confère à leur son une pureté étonnante. Des " Ghiwaniates ", on retiendra les étonnants " Labtana " ou " Siniya " mais surtout la vibrante complainte à Sabra et Chatila qu'est " Le grand carnage " tandis que, du " Vallon de menthe ", il sera plus difficile de dégager un titre pourvu de cette notoriété. On s'essaiera tout de même à citer, pour l'anecdote, " Point je ne puis " ou " Le tendre ". Scorsese les avait baptisés " les Rolling Stones de l'Afrique ". Ce n'est pas Tahar Ben Jelloun, inconditionnel du quatuor, qui viendra le contredire …

Fred DELFORGE - 04 Octobre 2003