lundi, 01 septembre 2003
A Finnish Progressive Rock Epic
(Musea - 2003)
Durée 82'31 + 78'41 + 76'35 - 30 Titres < /p>
http://www.musearecords.com
_Quand
on nous a proposés de chroniquer une triple compilation
concoctée par le magazine finlandais Colosus réunissant
trente groupes, on s'est d'abord demandé si on ne se moquait
pas de nous
Il faut dire que près de quatre heures
de musique finlandaise, aussi progressive soit elle, nous nous
demandions où ils allaient bien pouvoir les trouver ! Et
puis tout compte fait, comme nous sommes assez rebelles dans l'âme,
on a fini par se dire que ce serait bien d'essayer puis par relever
le pari. Et donc, voilà la bête, Kalevala pour les
intimes. Au programme, une épopée finlandaise à
base de vieilles ballades, de chansons et de légendes,
le tout sur fond d'instruments vintage, de chants un peu épars
et d'instrumentaux plus travaillés les uns que les autres.
Mélange subtil des genres où se croisent le symphonique,
l'expérimental, le heavy et même quelques ébauches
de néo, Kalevala ne ressemble à rien de ce qu'un
esprit latin pourrait imaginer. C'est pour dire
Véritable
opéra épique concocté à base de poèmes
anciens, Kalevala est construit autour d'une poignée de
personnages qui commencent leur aventure lors de la genèse
et s'avancent dans les temps autour du thème récurent
de l'histoire. C'est d'ailleurs de ces légendes que s'est
inspiré Tolkien pour son " Seigneur des anneaux "
Vous avez maintenant quelques cartes en mains, alors place
à la musique !
_Si l'on fait abstraction de l'histoire, ce
qui est à première vue le plus simple pour ceux
qui ne maîtrisent pas sur le bout des doigts la langue de
Shakespeare, la musique de ce long ouvrage peut sembler faite
de hauts et de bas. Pas évident pour le profane d'adhérer
à une épopée dont on aurait retiré
l'imagerie et la totalité des explications. Mais pour celui
qui prend le temps de suivre le fil conducteur et de se plonger
attentivement dans l'histoire, cela devient très vite un
régal tant l'imposant livret regorge d'informations qui
viennent sublimer une musique forte en émotions. On aurait
d'ailleurs vraiment apprécié que Musea se fende
de l'adaptation française d'au moins quelques-unes unes
des 64 pages qui le composent. Pour vous épargner une fastidieuse
énumération, on ne vous citera pas les trente combos
qui se succèdent sur ces trois galettes mais on ne manquera
pas d'insister sur la saine émulation qui les pousse à
donner le meilleur d'eux-mêmes. Le rythme monte progressivement
en puissance pour passer d'un premier tiers un peu longuet à
un second plus enjoué puis à une conclusion beaucoup
plus énergique. Si vous ne souhaitez pas vous plonger dans
une aventure de quatre heures d'affilée, vous avez toujours
la possibilité de vous avaler les différents morceaux
en plusieurs fois, ou même de découvrir uniquement
le troisième CD, mais franchement, vous allez passer à
côté de quelque chose d'énorme ! On avait
rarement vu aussi intéressant depuis
" West
Side Story " !
Fred
DELFORGE - 29 septembre 2003
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