samedi, 01 novembre 2003
Into the sewers
(Water Dragon Records - 2003)
Durée 37'58 - 10 Titres < /p>
http://www.sparzanza.com
http://www.waterdragonrecords.com
_C'est
certainement en raison de sa participation à la compilation
américaine " Welcome to Meteorcity ", en 1997,
que Sparzanza a été étiqueté comme
étant l'un des premiers groupes suédois de stoner
rock
Si le titre peut paraître flatteur, il est cependant
un peu excessif dans la mesure où Sparzanza n'a jamais
cessé de faire évoluer sa musique dans une direction
heavy que peu de ses congénères peuvent se targuer
de suivre. Après " Angels of vengeance ", leur
premier album plutôt bien accueilli, Frederik Weileby (chant),
Anders Aberg (batterie), Johan Carlsson (basse), David et Calle
Johannesson (guitares) nous reviennent, toujours sur le label
parisien Water Dragon Records, avec un album qui a su se parer
d'une production plus précise et plus efficace que celle
de son prédécesseur.
_Avec ses airs
de comics, " Into the sewers " est déjà
un régal pour l'il
Plus que l'artwork, c'est
pourtant la musique de Sparzanza qui risque fort de vous interpeller.
Derrière des lignes rythmiques cossues suintent quelques
riffs bien aiguisés mais surtout une voix riche et accrocheuse.
Sparzanza a le sens inné du refrain qui vous reste dans
la tête toute la journée et ne se prive pas de l'utiliser.
Quand le besoin s'en fait sentir, les Suédois n'hésitent
pas à faire appel à un orgue qui ne fait qu'accroître
la sensation de plénitude qui se dégage de l'album.
Il n'est pas né l'amateur de rock un peu couillu qui pourra
résister aux rythmes envoûtants des excellents "
Children shouldn't play with dead things ", " Into the
sewers ", " Euthanasia ", " Kings on Kerosene
" et autres " Anyway ". Sparzanza a même
pensé aux plus vénaux d'entre eux en leur offrant
" Little red riding hood ", sorte de blues-rock ballad
sur laquelle ils vont pouvoir tester leur efficacité à
emballer
Elle est pas belle la vie ? Et pour ceux qui en
veulent toujours plus, il y a encore la section multimédia
et ses bonus divers tels que des fonds d'écrans, un screensaver
et deux vidéos live, " Black velvet syndrome "
extrait du premier album et " Into the sewers " extrait
du petit nouveau
Ca arrive en octobre et ça vaut
son pesant de cacahuètes alors un conseil, réservez-le
!
Fred
DELFORGE - 07 septembre 2003
INTERVIEW
EXCLUSIVE
SPARZANZA
Zicazic
: Question habituelle, pourrais tu nous rappeler l'histoire de
Sparzanza ?
Johan (bass) : L'histoire a démarré en 1996. J'ai
rejoint le groupe en 1997 et nous avons réalisé
un 7"ep et participé à des compilations pendant
quelques années. On a fait pas mal de concerts, ce qui
nous a permis de devenir assez rapidement un bon groupe de scène.
En 2000 nous avons changé de chanteur, Fredrik nous a alors
rejoint et au bout d'un an nous avons signé un contrat
avec Water Dragon Records (NDLR : label français). Nous
avons alors sorti un split CD avec Superdice et enfin notre premier
véritable album " Angels Of Vengeance ", il y
a maintenant 2 ans. Enfin, nous avons récemment sorti notre
nouvel album " Into the Sewers " (NDLR : cf. chronique
sur zicazic.com)
Zicazic : Que
signifie " Sparzanza " ?
Johan (bass) : Sparzanza ne signifie rien en fait. Peter, notre
premier chanteur, après avoir vu un film (je ne me rappelle
plus lequel d'ailleurs) a écrit sur un bout de papier "
Sparanza " en faisant une faute et cela devint " Sparzanza
". Ca sonne un peu mexicain non ?
Zicazic : Yep
ou le nom d'un personnage de BD.
Johan (bass) : Oui aussi. Alors le nom s'associe bien avec la
cover du nouvel album ?
Zicazic : Tout à fait !
Johan (bass) : C'est super ! Fred a vraiment fait du bon boulot
avec la pochette, et notre ami Erik, de Space Probe Taurus, a
fait un travail fantastique avec la piste multimédia de
l'album.
Zicazic : Allez vous utiliser les graphismes
et thèmes de l'album pour la scène ?
Johan (bass) : Oui, utiliser les graphismes est une bonne idée.
Nous y avons pensé, mais il faudrait qu'on y travaille
plus. Peut-être en utilisant un backdrop avec les images
dessus, ça serait cool. Mais les habits des personnages
ne sont pas spéciaux et ce serait difficile de capter si
on n'a pas vu le booklet du CD avant. Actuellement, sur scène,
nous portons des uniformes de policier. Lorsque nous avons fait
la release party pour l'album, nous avions un film projeté
sur un écran géant derrière nous sur scène.
Des courses de voitures tirées du film " Gone in 60
seconds ".
Zicazic : Vos uniformes de policiers sont
cool aussi. Ils donnent une image un peu " américaine
" au groupe. Mais toujours, à mon sens, dans une veine
BD/Film.
Johan (bass) : Merci beaucoup ! Nous les utiliserons encore quelques
temps, au moins jusqu'à notre tournée allemande
l'année prochaine. Et alors nous verrons si nous changeons
pour autre chose.
Zicazic : Cela donne un petit plus que
les groupes classiques de " stoner ".
Johan (bass) : Et bien tant mieux vu que l'on ne se considère
pas comme un groupe de stoner. Bien entendu, tu peux entendre
nos influences, spécialement dans nos anciennes compos,
mais le Sparzanza d'aujourd'hui n'est pas typique du style stoner.
On est certainement plus métal, plus hard-rock. On se situe
un peu plus du côté de Monster Magnet que de Kyuss
si tu vois ce que je veux dire. La meilleure façon de nous
décrire serait un mix entre Spiritual Beggars, Monster
Magnet, Black Sabbath et Entombed. Qu'en penses tu ?
Zicazic : Et bien c'était ma prochaine
question à propos du " stoner "... Pour te répondre,
je pense effectivement que c'est trop restrictif pour vous. Les
groupes que tu as cités sont bien choisis car ils ne se
sont pas cantonnés à un style de musique.
Johan (bass) : Exactement, et nous ne voulons pas de ça.
Zicazic : Parlons un peu de votre nouvel
album, " Into the Sewers ", sorti le mois dernier. Ce
dernier a été bien accueilli en France. Comment
marche-t-il dans les autres pays ?
Johan (bass) : Actuellement je ne connais que pour la France et
la Suède. En Suède il a aussi été
très bien accueilli. Nous avons eu beaucoup de chroniques
élogieuses. Tous ceux qui l'ont écouté on
affirmé qu'un énorme pas avait été
franchi entre notre premier album et celui-ci. Les chansons sont
meilleures ainsi que la production.
Zicazic : Il est vrai que seulement 2 ans
séparent ces deux albums mais qu'on peut entendre qu'un
gros travail a été effectué sur le petit
dernier
Johan (bass) : Quelques 300 heures devraient donner un bon résultat,
n'est ce pas ;-) Plus toutes les heures de répétitions.
Zicazic : Comment procédez-vous
pour écrire les chansons ?
Johan (bass) : Cela dépend. Certaines d'entres elles ont
été écrites par moi tout seul à la
maison, par exemple " Kindead " et " Little Red
Riding Hood ". J'ai composé la musique et écrit
les paroles. Je les ai ensuite emmenées en répétition
et nous les réarrangeons tous ensemble. D'autres titres
ont été improvisés en répétition,
l'un d'entre nous lance un riff et on brode autour jusqu'à
ce que ce soit finit. D'autres ont été écrites
par d'autres membres du groupe qui par la suite ont subi le même
procédé que pour les miennes précédemment
citées. Toutefois la majeure partie de nos titres a été
composée par l'ensemble du groupe. Et presque toutes les
paroles ont été écrites par Fred, même
si je me suis désormais mis à l'écriture
Zicazic : Il y a-t-il des titres que vous
avez mis de côté pour des faces B ou autres ?
Johan (bass) : Il y a deux titres que nous avons enregistrés
mais que nous ne voulions pas voir figurer sur l'album. Mais pour
être honnête je ne pense pas qu'ils verront le jour.
Nous pouvons faire de meilleures chansons que celles-ci, c'est
donc mieux d'en écrire de nouvelles. Si nous voulons juste
réaliser un ep ou autres nous avons accès à
un bon studio, le Speedball, où nous avons enregistré
notre premier album.
Zicazic : Certaines de vos chansons pourraient
aisément passer en radio. Avez-vous en vu la sortie d'un
single ?
Johan (bass) : Non. Nous avons choisi notre titre le plus court
" Kings On Kerosene " comme extrait de l'album à
télécharger gratuitement sur notre site web. C'est
aussi le morceau que nous avons retenu pour une vidéo,
juste parce que c'est en dessous de 3 minutes, ce qui est bon
pour passer à la radio. Mais je ne pense pas que des groupes
de metal, hormis peut être les plus gros, puissent sortir
des singles juste pour obtenir de la rotation à la radio.
Financièrement je pense que ce serait du suicide. Spécialement
pour un label indépendant comme Water Dragon Records.
Zicazic : Je reste toutefois persuadé
que des non-amateurs de metal pourraient accrocher à votre
musique. Vous êtes metal mais dans une veine assez "
rock'n'roll ".
Johan (bass) : Oui tu as certainement raison. Peut être
qu'avec un bon marketing on pourrait le faire. Mais alors ça
représenterait beaucoup d'argent et de travail. Mais ce
serait cool.
Zicazic : Il y a une chanson sur l'album
qui s'intitule " Euthanasia ". Quelle est votre opinion
à ce sujet et pourquoi avoir décidé d'en
parler ?
Johan (bass) : C'est Fred qui a écrit ce titre. Il n'a
pas vraiment d'opinion sur le sujet. Pour lui " Euthanasia
" c'est soit l'envie de mourir soit aider quelqu'un à
mourir, suivant où l'on se place. Il l'a écrit dans
la première optique, l'envie de mourir. A propos des personnes
qui veulent se suicider. C'est un bon sujet sur lequel écrire.
Zicazic : Oui mais pas le plus facile.
J'étais donc dans le faux en voyant un lien entre ce titre
et " Son of a God "
Johan (bass) : Non je ne pense pas. Ces morceaux sont tous deux
presque sur le même sujet et ont été écrits
par Fred. Mais je ne pense pas que Fred le voyait dans ce sens.
Se suicider c'est jouer à Dieu dans un sens (NDLR : vu
que, si on est croyant, c'est Dieu qui nous donne la vie et est
sensé nous la reprendre).
Zicazic : Vous avez commencé à
travailler sur "Into the Sewers" avec Peter Dolving
(ex-The Haunetd) mais cela n'a pas marché. Pourquoi ?
Johan (bass) : Et bien disons qu'il avait une idée vraiment
différente de la notre sur la manière dont on devait
sonner. Il voulait que l'on sonne plus " garage ", pas
si compact. Il a modifié et trituré certains de
nos riffs et les a beaucoup changés. On lui avait donné
carte blanche pour faire ce qu'il voulait juste parce que l'on
désirait essayer de nouvelles idées. Et cela nous
a permis de voir que ce n'est pas ce que l'on voulait. Il a tout
de même fait de très bonnes choses au niveau des
vocaux. Mais, Rikard, notre producteur sur "Into the Sewers",
l'a lui aussi fait et je pense que nous avons la même vision
sur la manière dont nous devons sonner.
Zicazic : Il semblerait car l'album sonne
vraiment bien. Dans un autre registre vous avez une idée
des chiffres de ventes le concernant ?
Johan (bass) : Non. Pas la moindre idée.
Zicazic : Vous arrivez à vivre de
votre musique ?
Johan (bass) : Non pas encore. Je travaille dans un centre d'éducation
musicale, David est charpentier, Andres travaille dans un centre
auto et Fred et Calle sont étudiants.
Zicazic : Avez-vous déjà
des plans de tournée ? Aurons nous bientôt la chance
de vous voir en France ?
Johan (bass) : Nous allons faire une tournée en Allemagne
en février 2004 avec Duster 69 et Hell N Diezel. 13 concerts.
Nous avons essayé de monter le même genre de plan
en France mais cela n'était pas possible à cette
période. Je pense que nous viendrons jouer bientôt
en France parce qu'il semble que notre album marche plutôt
pas mal chez vous. Et nous ferons probablement aussi une petite
tournée en Scandinavie avec Sunride et El Caco au printemps
prochain.
Zicazic : La scène scandinave est
assez active. Avez-vous des affinités avec d'autres groupes
?
Johan (bass) : Oh oui. Nous sommes très amis avec Space
Probe Taurus. On partage notre salle de répétition
avec eux et Souldivider. Les deux sont originaires de Karlstad.
Bien sur on connaît d'autres groupes avec qui on essaye
de se voir lorsqu'ils jouent par chez nous. Et tu as raison on
a une bonne scène en Suède. Même les salles
se sont multipliées accroissant nos opportunités
de jouer live.
Zicazic : Actuellement il y a toujours
une controverse à propos du Mp3 et du téléchargement
de musique. Penses-tu que ce soit un réel danger pour des
groupes comme le vôtre ? Ou bien cela pourrait-il être
un moyen de vous promouvoir ?
Johan (bass) : C'est un bon moyen de se promouvoir je pense. Les
métalleux téléchargent habituellement beaucoup
de musique sur le web, mais presque tout le monde finit par acheter
l'album si c'est quelque chose qu'ils aiment. Je le sais car j'agis
comme ça. Si je télécharge quelques titres
d'un album, ou son intégralité, et quand j'aime,
j'ai envie de regarder les photos, de lire les paroles ou les
crédits qui sont dans le booklet. Et je finis donc par
acheter l'album. Mais quelqu'un doit résoudre le problème
des royalties pour les musiques diffusées sur internet,
et il semble que ce soit un gros problème d'en venir à
bout.
Zicazic : Et bien je pense que nous
avons fait le tour de votre actualité. Un grand merci de
nous avoir accordé cette interview. L'ensemble du team
Zicazic vous souhaite tout le meilleur pour le futur
Propos recueillis
par Bertrand Renotte
- Novembre 2003
|