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LA RUDA SALSKA pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 01 octobre 2003
 

Passager du réel
(Yelen - Sony Music - 2001)
Durée 55'57 - 14 Titres
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http://www.larudasalska.com

_Groupe phare de la scène ska rock française, La Ruda Salska est un monument incontournable, un de ces Châteaux de la Loire qu'on se plait à visiter chaque été sur la tournée des festivals … Avec plus de 300 concerts au compteur, deux albums et un live dans les bacs, La Ruda confirmait en octobre 2001 avec ce troisième opus, " Passager du réel ", que tout le monde attendait avec une impatience non feinte. Pour Pierrot (chant), Manu (batterie), Pee Why (basse), Fred (guitare), Ritchoune (guitare), Roro (trombone), Daddy (trompette) et Philly (saxophone), le temps était venu de prouver au public que l'hydre à huit tête était passée sans encombre dans la cour des grands, qu'elle avait gagné en maturité et que la signature chez Yelen s'avérait bénéfique tant pour le groupe que pour les fans. Deux ans plus tard, on se retourne un instant sur cet épisode et on constate que l'album n'a pas pris une ride …

_La Ruda plait pour ses textes qui sont un parfait exemple de ce que l'on peut faire en mettant de la prose en musique. Loin d'user des classiques vers qui agrémentent les compositions conventionnelles, Pierrot se fait archange des mots et écrit des histoires, croque des portraits, esquisse des tableaux … Puis vient le groupe au grand complet qui apporte sa touche personnelle en déposant qui un riff, qui une pointe de sax, qui une ligne rythmique. La recette est éprouvée et le résultat fait mouche à chaque coup ! Sans cesse sur le fil du rasoir, La Ruda Salska va au bout de ses convictions en créant un ska très personnel et tiré à quatre épingles qui emprunte savamment au punk ou plus sagement au rock et à la pop. Subtilement cuivrée, comme un de ces plats épicés qui n'agresserait pas les papilles, la musique des Ligériens se veut aussi construite et fine sur album qu'elle est débridée et spontanée sur scène. On retiendra de ces sessions lointaines les incontournables que sont " L'odyssée du réel ", " Histoires improbables ", " Des tambours et des hommes ", " Dépass'Man ", " Indianapolis " … Un gros feeling parfaitement mis en valeur par Andy Lyden lors du mixage au Studio de la Seine. A (re)découvrir en attendant un successeur …

Fred DELFORGE - 21 aout 2003

INTERVIEW LA RUDA SALSKA

[ Compte rendu de concert Festival MOSAIK 2 ]

Ca nous trottait dans la tête depuis un moment et quand nous avons vu que La Ruda Salska jouait à Mosaïk, nous n'avons pas hésité un instant à aller discuter un peu avec Pierrot … Initialement prévue pendant le repas, c'est devant un verre de Pastis que cette interview se déroule, comme quoi les artistes ne sont pas toujours en retard à leurs rendez-vous ! Ambiance détendue donc et atmosphère légère pour une discussion qui se terminera sur les premiers accords de Watcha …

Bonjour Pierrot, sur scène, La Ruda Salska est une fabuleuse explosion. Il y a un secret à cette forme qui dure depuis un sacré bail ?
Au départ, on n'avait pas le choix. On fait partie d'un ensemble de groupes qui ont besoin d'exploser à la scène pour exploser à la vie, pour se construire un futur … Il faut en donner un petit peu plus que les autres. Notre culture, c'est le bar, le café-concert, on est né comme ça et maintenant ça fait dix ans que ça dure. On fait une musique qui est explosive, on vient du rock alternatif et quand on allait voir les concerts comme Les Shérifs, La Mano et autres, on voyait cette énergie et on se disait que c'est ce qu'on voulait faire et on avait le besoin d'avoir un rapport physique avec la scène, de se défouler en quelque sorte … Donc en fait, le secret c'est d'avoir la passion, d'aimer ce que tu fais et l'intérêt avec la musique, c'est que même si tu es introverti, sur une scène tu peux libérer les chevaux, être dans l'intention et tacher de séduire et convaincre et donc d'aller chercher le public !

Vous êtes un des leaders, si ce n'est le leader de la scène ska-rock française. La place est elle enviable actuellement ?
En tant que leader, on est plusieurs, on pourrait aussi le dire pour Marcel ou d'autres. C'est une scène qui était en plein essor il y a encore peu, qui l'est un peu moins maintenant, et nous on a la chance de rester en haut de la vague malgré la quantité de groupes. En fait, on est un groupe de rock alternatif, on peut appeler ça ska-rock si on veut, les médias appellent ça rock-festif … Je n'aime pas trop l'appellation parce que ça fait un peu clown quand même et qu'au-delà de l'énergie, il y a quand même des idées que l'on essaie de véhiculer, que l'on n'impose pas mais quand on a la possibilité d'avoir un micro, autant dire ce que l'on pense, ça ne coûte rien, même si ce n'est pas obligatoire. Pour ce qui est d'être enviable, c'est toujours bien d'avoir un passé, un vécu, des gens qui vous suivent … Dans ce sens, c'est enviable et on est des privilégiés de la vie et de la musique puisque l'on peut faire ce qui nous plait et que l'on a aujourd'hui passé un cap qui nous permet de voir l'avenir plus sereinement qu'il y a cinq ans. Mais en fait, il est vain de hiérarchiser les choses, ce qui compte, c'est d'être à la hauteur sur scène et sur les disques.

Loïc Da Silva vient de reprendre La Ruda à l'accordéon. Quel effet cela vous fait-il ?
Pour nous, c'est un très grand plaisir ! C'est un de nos amis et j'ai été ravi de participer à ce projet sur deux chansons. Ca fait partie de notre patrimoine, même si ça peut paraître paradoxal, mais ce n'est pas être franchouillard que de dire qu'on aime bien le musette, la chanson française et les choses comme ça. C'était intéressant pour nous de sortir ça dans une période où l'on nous voit un peu moins en raison de la préparation du prochain album … Ca aurait pu être des remixes mais finalement on a trouvé cet axe intéressant. Ca nous correspondait bien et ça nous a permis de nous tester mélodiquement, de voir ce que pouvait donner notre musique jouée à l'accordéon. C'est un objet, un peu une petite comète, et c'est quelque chose qui nous réjouit.

Au sujet du quatrième album, on annonce un changement de label … Peut on en savoir plus ?
C'est simple, on ne s'entendait plus avec Yelen et donc on a opté pour un nouveau label avec qui on s'entend, même si l'avenir n'est jamais un long fleuve tranquille … Aujourd'hui, on est chez Wagram, officiellement la semaine prochaine, et les raisons sont purement et simplement humaines. La signature avec Yelen s'était faite pour des raisons humaines, le divorce, à l'amiable entre guillemets, s'est fait pour des raisons humaines. C'est bien de réagir comme ça quand on est dans des sentiments exacerbés, il vaut mieux faire le point en fait …

Penses tu qu'il reste des choses à dire ou à faire concernant l'intermittence ?
C'est un combat permanent l'intermittence ! C'est un peu le bout de gras, ça fait cinq ans qu'on en parle tous les ans, que ça revient sur le tapis … La dernière fois, ça a été sévère et ce le sera encore. Je pense qu'il faut encore militer pour ça parce que quand on parlait de situation enviable, en voilà une dans la pratique. Nous avons cette chance d'avoir pu passer ces années là et d'avoir pu construire quelque chose grâce à l'intermittence. Il nous a fallu attendre six ans avant de pouvoir être intermittents mais aujourd'hui on l'est et ça nous permet d'enchaîner les concerts et de d'envisager un avenir assez proche. Pour un groupe qui est à la frontière de ça ou qui débute, la suppression lui rend les choses encore plus compliquées et, en fin de compte, ça va laisser le bout de gras à ceux qui sont déjà là et donc ça va être un frein pour ceux qui arrivent …

Les festivals comme ceux de ce soir sont ils importants pour vous ?
Tous les concerts sont importants. C'est toujours intéressant pour un groupe de jouer avec d'autres groupes. On a le plaisir d'être à la fois acteur et spectateur, on voit les autres jouer, on boit le jaune ensemble, on papote, on est dans notre élément …

Vas tu aller voir des concerts ce soir ?
Oui bien sur, on va pas tarder à attaquer d'ailleurs … Ca permet de construire des amitiés solides, d'échanger, de voir ce que font les autres. Je ne dis pas ça en terme de rivalité, c'est juste une saine émulation …

Au niveau de l'album, tu as une idée sur la date de sortie ?
C'était prévu pour janvier et on s'est mis un peu à la bourre et donc ce sera en mars prochain, avec une tournée plein pot pendant un an à partir de la sortie …

Merci Pierrot !
C'est moi qui te remercie …

Propos recueillis par Fred DELFORGE - octobre 2003