lundi, 01 septembre 2003
Ultraoïd
(M Label - Next Music - 2003)
Durée 50'10 - 10 Titres < /p>
http://www.keden.fr
_Peuchère
con, et avé l'accent s'il vous plait ! C'est un peu ce
qui vient d'emblée à l'esprit quand on pose la première
galette de Keden sur la platine
D'une maturité surprenante
pour un groupe relativement jeune, le quatuor phocéen s'offre
un premier album juste après un six titres autoproduit
et se paie le luxe de faire appel à quelques pointures,
François Carle aux manettes (Virago, Fonky Family
),
Glenn Müller (Tina Turner, David Bowie
) au mastering
Forts de quelques jolis concerts dont l'after de Korn à
Marseille et les premières parties de Kaolin ou de Superbus,
Bruno Rovira (guitare et chant), Norbert Rabot (guitare et samples),
Patrick Boissié (batterie) et Pascal Blanc (basse) tentent
un gros coup et visent un podium en s'assurant une distribution
efficace et une promotion nationale par l'entremise de Next Music
/ M Label.
_Frappe directe
du droit en pleine lucarne, le combo massaliote nous sert d'entrée
de jeu des " Nouveaux Saints " pas piqués des
hannetons
Derrière un mur de guitares se cachent
quelques phrases visionnaires susurrées sur un ton pour
le moins original. Doté d'un réel talent de composition,
Keden n'hésite pas à dépasser ses influences
pour livrer une musique très personnelle mais néanmoins
accessible. Si la construction ne laisse la place à aucun
reproche, on regrettera toutefois l'approche un peu timide de
quelques morceaux qui manquent un peu de relief. Globalement,
" Ultraoïd " se démarque du lot des productions
actuelles par un son qui est bien particulier à Keden.
Aussi à l'aise en mid-tempo qu'à pleine puissance,
le groupe épate par ses capacités à faire
le caméléon en modulant ses titres afin de bien
les rendre identifiables. On retiendra " La Haine ",
" Shenandoah " ou " Ses Amants ", même
si le groupe semble plus miser sur " Les Nouveaux Saints
", qu'il nous propose une seconde fois, en version radio,
juste après une ghost track acoustique au son crachouillant
Ca devrait décoller correctement grâce à
la tournée qui s'annonce pour l'automne prochain. Et si
en plus les radios s'en mêlent, les retrouvera très
vite
Fred
DELFORGE - 02 Juillet 2003
INTERVIEW KEDEN
Keden s'est fait remarquer il
y a quelques temps par la sortie d' " Ultraoïd ",
son premier album très construit. Nous leur avons envoyé
quelques questions par mail histoire d'en savoir un peu plus avant
leur tournée
Bonjour, après
trois années de travail, vous arrivez dans les bacs par
le biais de Next Music. Considérez-vous que c'est une première
consécration ?
Une consécration peut-être pas, mais on considère
que c'est la continuité de 3 années de travail.
Pour nous c'est une porte d'accès au niveau national et
ça nous permet d'enchaîner avec une tournée
et de défendre " Ultraoïd " sur scène.
En conclusion, cela représente plus une nouvelle étape
qu'une consécration.
Vous avez sorti
le grand jeu pour l'enregistrement, le mixage et le mastering
d'" Ultraoïd ". Pensez-vous que c'était
la condition indispensable pour arriver à décoller
?
Nous pensons que notre musique nécessite absolument une
part importante de production, cette idée était
déjà présente pendant la phase de composition,
alors c'est vrai qu'on a porté beaucoup d'attention à
la production de ce disque. A partir de là, on s'est donné
les moyens de concrétiser cette idée et
nous avons réussi à rencontrer des gens qui correspondaient
à nos attentes, notamment François Carle et Glenn
Müller. La collaboration avec François nous a permis
d'affirmer l'identité du groupe et de nous détacher
des stéréotypes de production actuels.
Avec le recul,
que pensez-vous du résultat obtenu ?
Le disque correspond à nos attentes. On ne voulait pas
faire un disque qui donne l'impression d'écouter la même
chanson du début à la fin. Nos morceaux évoluent
dans des ambiances différentes tout en affirmant notre
identité tout au long de l'écoute. On a toujours
privilégié le fond par rapport à la forme,
c'est pour cela que l'on a choisi " Ultraoïd "
(au-delà de la forme) comme nom pour l'album. D'ailleurs,
les journalistes ont du mal à nous classer dans tel ou
tel style musical. Ils ne savent pas s'ils ont à faire
à un groupe underground ou un groupe de rock variété.
Ca nous amuse finalement de voir comme ils sont déstabilisés.
Peut-être sommes nous arrivés à devenir un
groupe à part dans le paysage musical. En tous les cas,
ce qui nous tient le plus a cur c'est la liberté
qu'on se donne dans notre travail et les tripes qu'on y met.
L'automne qui
arrive va vous conduire sur les routes de France. Qu'attendez-vous
de cette tournée ?
Partir à la rencontre de notre public, convaincre les gens
qui ne nous connaissent pas encore, faire des rencontres qui nous
surprennent et nous enrichissent, faire la fête. En bref,
avoir des émotions fortes que seul le rock 'n roll peut
nous apporter
Comment allez
vous travailler vos concerts ? Sous forme de spectacle élaboré
ou de manière plus basique du style on branche et on joue
?
Sur scène, Keden c'est du rock. Toute notre énergie
s'exprime. Là aussi, on privilégie le fond par rapport
à la forme. Pas d'effets spéciaux à la Matrix,
pas de sophistication, on est brut de décoffrage. Et même
si on voulait, on n'a pas les moyens de se les payer. Pour répondre,
On est dans la catégorie : on branche et on envoie !!!
Quand on est
un groupe Marseillais, est-il facile de partir à la conquête
du rock français ?
Tu nous as évité les clichés, Pastis, pétanques
et foot. On te remercie du geste. C'est sur que Marseille n'est
pas encore un terrain fertile pour le rock mais on est bien décidé
à ouvrir la brèche. Une fois sorti de Marseille,
c'est ni plus facile ni plus dur que pour tous les autres groupes
de rock.
Musicalement,
vous insistez sur le rôle des guitares mais vous ne négligez
ni les textes, ni les voix. C'est une façon d'essayer de
vous démarquer de la scène actuelle ?
C'est vrai qu'on ne néglige rien. On ne fait pas ça
pour se démarquer, c'est notre vision de la musique. Le
plus important est de rester fidèle à nous-mêmes
et de ne pas faire de choix selon les modes et les tendances.
De toute façon, le principe d'une mode est d'être
dépassé et nous, on a envie de durer. Les textes
sont le lien le plus direct avec les gens. C'est important pour
nous, qu'ils s'identifient aux paroles et puissent partager les
sentiments qu'on évoque dans nos morceaux. Les textes d'"
Ultraoïd " sont tirés d'histoires vécues,
ils ont été écrits sur l'instant. Notre but
étant de privilégier le côté sincère
et spontané.
Pour la voix, on privilégie les mélodies aux hurlements
(qu'on apprécie par ailleurs chez d'autres groupes !!)
ou les récitations des grands poètes de la chanson
française. Pourquoi dans notre pays, seule la variétoche
aurait le droit de chanter des mélodies en français
? C'est un tabou qui n'existe pas outre-manche et outre-atlantique.
Comment envisagez-vous
la période post " Ultraoïd " ? On remet
le couvert tout de suite ou on attend les réactions avant
de composer et de faire un deuxième album ?
On n'a pas attendu. On est déjà à l' "
après-post " ;-) !! On a déjà quelques
morceaux en boite et une idée quant à la teneur
du prochain album. L'évolution continue, on essaye de se
mettre en danger, d'expérimenter de nouvelles choses. On
aborde de nouvelles manières de composer en essayant d'aller
toujours au plus proche de nos émotions. Les textes privilégieront
plus la façon dont on ressent notre époque.
On a parlé
tout l'été des revendications des intermittents.
Quelle est votre position sur le sujet ?
On pense que ce gouvernement nous prend vraiment pour des cons,
quand tu sais que dans leurs Ministères il emploie des
cuisiniers et des femmes de ménage avec le statut d'intermittent,
il y a vraiment de l'abus. Sans parler des boîtes de production
d'audiovisuel, de cinéma et des grandes chaînes nationales
qui devraient salarier leurs employés au lieu de profiter
du système d'allocation des Assedic. Il ne faut pas oublier
que les artistes ne sont pas payés pendant leurs périodes
de création et chaque fois qu'on abîme un peu plus
ce statut on les marginalise. Plutôt que de s'attaquer une
nouvelle fois aux plus faibles (C'est sûr c'est plus facile),
le gouvernement ferait mieux de lorgner du côté des
soi-disant entrepreneurs qui montent des sociétés
sur notre territoire pour les fermer quelques années plus
tard afin de voler l'argent public, par exemple Daewoo et compagnie.
Star Académy
reprend du service ces jours-ci. Ca vous amuse, ça vous
choque ou ça vous laisse indifférents ?
Une fois, un certain Pascal Nègre a dit qu'une Star Académie
permettait de financer une centaine de nouveaux artistes
Est-ce que vous les avez vus ? On se sent tellement éloigné
de tout ce bordel
Autre chose à déclarer
?
Merci pour ton interview, c'était un plaisir de parler
à notre écran et puis on tachera de prendre quelques
cours de dactylo pour ne pas y passer trois heures la prochaine
fois, salut et merci
Merci !
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