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QUARTIERS NORD pdf print E-mail
Ecrit par Stephane Burgatt  
mardi, 01 juillet 2003
 

L'internationale Massaliote
(Musea - 2003)
Durée 49'44 - 11 titres

http://www.quartiersnord.com

_Pionniers, piliers, partisans du rock Marseillais depuis plus de 20 ans, les guerriers de Quartiers Nord n'ont de cesse de surenchérir dans la déconne. Ce nouvel opus, se voulant conceptuel, en témoigne…avec chaleur.

_Toujours emmené par Robert Rossi et Tonton, le gang Marseillais dispose enfin de quoi se faire entendre de la France entière avec une distribution digne de ce nom. A ce titre, sachez que toute leur discographie, de " basilic instinct " à " 2001 l'odyssée de l'Estaque ", va également bénéficier d'un tirage national. Leurs textes, délirants, sont de véritables déballages du parler Marseillais et de ses savoureuses expressions. Ils ont d'ailleurs la gentillesse, pour ceux qui ne connaissent pas le langage Méditerranéen, d'incorporer un super glossaire dans le livret généreusement garni de l'internationale massaliote. Côté musique, ils jouent ici de la richesse avec différents styles musicaux et l'emploi d'instruments aussi variés qu'incongrus. On retrouve donc autant du planant indou (" pèlerinage au bord de la ganja "), du rock ambiance sombre (" il lamento del pugliese "), du reggae (" le reggae Marseillais "), de l'accoustico joyeux style Négresses Vertes (" on est moisi ") que du rock festif (" pieds paquets à la marseillaise ").Au niveau instruments, on croise du kazoo, de la mandoline, du saxo, de l'accordéon et des percus en tout genre au service d'un concept album de haute volée.

_Jamais à court de conneries, la bande à Rock se surpasse ici dans la démence musicale. Petit conseil, laissez le premier degré à la porte d'entrée avant de vous attaquer à cet album. Misez plutôt pour la 14émé degré ; ça se rapproche déjà un peu plus.L'internationale Massaliote est une expérience musicale autant jouissive que particulière. A tel point que tout le monde ne pourrait peut être pas comprendre hélas.A vous de vous faire une idée...

 

QUARTIERS NORD
Rééditions
(Quartiers nord - 1980/2003)

http://www.quartiersnord.com
http://www.daydream.org/cobranding/ventedd.asp?motclef=quartiersnord
http://stage.vitaminic.fr/quartiers_nord/


_Témoignage d'une époque bénie par un groupe maudit qui a toujours navigué à contre courant pour exposer son gros hard rock version Pagnol.

_Leur nom est Nord, Quartiers Nord : QN001 (1980).
Mené par Rock Rossi (chant), Philippe Troïsi et Loize Chiarazzo (guitares) ce gang est devenu incontournable de par chez nous. A l'heure où toute la discographie des hardos Marseillais est rééditée, voici leur première infraction qui était devenue introuvable depuis bien trop longtemps.
QN001 c'est avant tout un pavé dans la marre. Imaginez vous TRUST ou ZAPPA revu et corrigé à la sauce Marseillaise…il y a de quoi affoler les masses star académiciennes !
En effet, on retrouve sur cette galette, une inspiration qui va du hard rock bien gras
(" Le demeuré du rock n' roll ") au blues (" chagrin de banlieue ") en passant par de purs moments de délires qui ont précédé bien des générations d'alternatifs. Par exemple, " passe moi le papier " : 10 min où le style va du funk à la ballade yéyé et même du médiéval (rappelant fortement un délire des Ludwig von 88 : " Dame Blandine ") ! Rien ne les retient ! Les paroles, autant piquantes que délirantes provoquent autant de bons délires (" Partouze à 6 à minuit moins 10 ") que des grincements de dents avec le " Curé de peu de rien "… Extrait : " le curé de ma paroisse est une broque / sa main se glisse souvent dans mon froc / j'en ai le cul bourré de cloques / depuis le temps qu'il me défroque". La réédition offre en cadeau deux titres live de 1985 : " Blondo le travelo " & " On m'appelle le gros ".

_Attentat au rock n' roll (1981).
Deuxième délit du cartel de la Belle de Mai, " Suspect " contient des titres qui sont de véritables hymnes barbares tels "Incrusté dans un WC " (comme un estron fossilisé) ou " Blondo le travelo " (il fait tout à ouf). Au milieu de tout ce hard qui claque, on trouve encore quelques évasions ; qu'elles soient blues (" Le blues du plâtrier "), rock psychédélique (" Blondo le travelo ") ou conceptuellement délirantes (l' " Hymne au clodo chantant "), les 5 truands du rock n'ont décidemment pas voulu se laisser enfermer dans l'étiquette de gros hardos velus et bourrins (et pourtant…).Les partitions elles offrent de bons passages typiques du hard des 80's (" Engatse sur le 31 ") et des 70's (" Baumettes les bains ", " pré-hu "). Les nostalgiques de cette époque ne devraient pas s'en passer. " Suspect " est bien le digne successeur du " Qn001 ", album pourtant déjà culte et atypique. Du beau boulot.

_Et 1 et 2 et 3 brûlots (1983) !
Troisième et puissant opus qu'est ce " bancal ". Disponible pour l'instant seulement en vinyle aux concerts des Quartiers Nord, il ne fera l'objet d'une réédition qu'après avoir remis la main sur les bandes qui sont quelque part dans le grenier de Jean Luc Ayoun, le bassiste de l'époque. Et il serait dommage qu'il ne soit pas réédité car, enregistré à Paris, le changement est remarquable : l'accent Marseillais et les textes sont atténués, le style est lui plus soigné. Il est plus accessible que ses prédécesseurs pour les oreilles non préparées. La recette, elle, reste la même : paroles portées autour du cul comme " en dessous de tout " (voyez frémir le trou de votre divin Baal…) ou plus sérieuses (" Chien des quais ") sur fond de puissance électrique et de solos divins.
Cet album est l'occasion d'un passage éclair de Gilbert " tonton " Donzel qui interprète en coup de vent " Ah putain qu'il fait beau " ; titre culte dans le pourtour Méditerranéen qui réaparaîtra 18 ans plus tard dans leur première opérette : " 2001, l'odyssée de l'Estaque ". Il est à noter que les titres " En dessous de tout ", " Chien des quais ", " le festin dégueu " & la " Rébellion d'un pébron " ont été enregistrés sur " Reliques ".

_Allo maman, ici Marseille (1988).
Après 5 années d'absence, la bande à Rock revient sans Loize pour livrer un " Maman Marseille " étonnant. On y remarque un retour au gros accent mais le rock et les textes se font plus subtils et un clavier est ajouté à l'ensemble. L'ensemble sonore se rapproche donc d'un style plus variet'-rock typiquement 80's (" traverse du mazout "). Ce qui n'empêche pas de donner de purs moments de tendresse (" Mèhu ") et de rock n' roll comme en témoigne " Les mecs en blouse ", version Pagnolesque du " H&D " de Trust, véritable hommage à l'hôpital psychiatrique Edouard Toulouse. Ils se laissent même aller à des élans funky sur " Tu te tapes un style ".
Maman Marseille est le premier véritable virage de la longue carrière des QN.

_Courageux mais pas calus (1991).
Après s'être initiés dans un autre genre, les larrons continuent dans la cette voie mais avec moins de claviers. On retrouve toujours les titres ensoleillés comme " Au grand bazar du midi ", " Si je serais été " ou " La nuit des tchapacans " et du délire médiéval (dans le texte) pour " Le retour de Galibois ". Il y a hélas un petit manque de finition sur " Je suis de France " mais l'ensemble est de bonne facture ; pour résumer, disons que c'est un " Maman Marseille " amélioré.



 

_Nettoyage de printemps (1992).
" Reliques " n'est pas vraiment un nouvel album ni un best of mais plutôt un grand déballage où sont livrés de vieux titres qui n'ont pas été édités à l'époque (Simca 1000) ainsi que des autres réenregistrés et actualisés avec soin comme " Le curé de peu de rien ", " En dessous de tout " & " Le blues du plâtrier ". C'est également l'occasion de retrouver des titres de l'album " bancal ", le seul album encore introuvable (presque) et non édité en CD.



_Basilic instinct (1994).
Premier album sans Troïsi ni Lois, remplacés ici par le tout en puissance Patrice "Boule" Baud, " Basilic instinct " n'en est pas moins considéré par certains comme leur meilleur opus. Malheureusement encore sous la coupe d'une maison de disque, il n'a pu nous être acheminé…à vous de jouer !

 

 

_Il était une fois dans l'est…de L'Estaque (1997).
Surprenant et excellent opus que voici, léchant autant du côté des musiques traditionnelles Méditerranéennes avec fraîcheur et talent (" La chanson des Phocéens ") que du gros Hard fracasseur coutumier des 90's (" Résurrection "). Nous avons également droit à du flamenco (" Canet gare ") et du rock bien plus mélodique qu'à l'accoutumée (" Chi'ite apostolique et Romain ") sans oublier les petits textes sympas de derrière les fagots comme " Le vieux con pique sa crise ". L'ami Loize revient pour l'occasion faire péter quelques solos sur " Autoroute nord " & " Karakorum Highway ".



_LE live que l'on attendait plus !
Il aura fallu attendre l'année 1998, soit 20 ans après leurs débuts, pour que naisse enfin cette anthologie live enregistrée sur plusieurs soirées, sur plusieurs épopées : 1985, 1992 et 1997 pour le concert " on a pas tous les jours 20 ans ". Cette galette démontre la puissance scénique du pastaga rock. La playlist est honnête : des classiques comme " Incrusté dans un WC " ou " Partouse à 6 à minuit moins 10 " aux raretés comme " Branlo à plein temps " et des titres pulvérisateurs comme le " gourou des Aygalades " ou " Simca 1000 ", les fans comme les novices ont de quoi se sustenter !


 

_2001, l'odyssée de l'Estaque.
Ils l'ont rêvée pendant plus de 20 ans cette opérette. Ils ont même failli la lancer en 1994 mais l'époque n'était pas propice, alors ils ont attendu… et voici le cd illustrant le pestacle. L'odyssée conte les aventures de Arblade, progéniture d'une rock star et d'une groupie qui l'a abandonné dans une poubelle de la Belle de Mai à la naissance. Il va donc entreprendre un voyage pour retrouver sa mère putative dans lequel il va rencontrer de pittoresques personnages tels Toni Scoffoni, le curé de peu de rien…
Bon, autant jouer franc jeu et vous prévenir par avance, c'est une opérette très conceptuelle et écrite très certainement sous acides et il vaut mieux avoir assisté à une représentation pour bien saisir à 100% de quoi il en retourne. Les connaisseurs et les observateurs retrouveront de multiples références à de vieux titres du groupe comme " on m'appelle le gros " pour ne citer que lui. Il marque néanmoins le retour de Lois Chiarazzo qui signe la musique ainsi qu'un fracassant solo sur " cette femme me fait drôle " et surtout le vieux tube de Tonton Donzel : " Ah putain qu'il fait beau !".



_Vous l'aurez compris, Quartiers nord ça ne joue pas dans le fin du fin mais ça frappe un grand coup là ou il faut et c'est une bonne thérapie : on ne connaît pas mieux sur Marseille contre l'hypertension et les crises d'intelligence.