mardi, 01 octobre 2002 Breizh-Amerika
(Coop Breizh - 1999)
Durée 50'23 - 11 Titres
http://pat.omay.free.fr
align="JUSTIFY"> _Gainsbourg
a un jour déclaré que la musique était un
art mineur ... Il est certain que le troisième album de l'homme
à la Godin Radiator l'aurait fait changer d'avis
! On a affaire à du pur génie et le résultat
est un chef d'œuvre, que dis-je, LE chef d'œuvre !
_ Un subtil mélange de pur rock, de musique celtique et
de sonorités orientales... Il faut avouer que Pat O'May
a mis tous les atouts de son côté : outre un groupe
de qualité composé de Jean-Christophe Boccou
à la batterie et de Stéphane de Vito à
la basse, on trouve Ron Thal (le maître de la Fretless)
aux manettes et une flopée de guests en tout genre allant
du Bagad de Lokoal-Mendon à Norbert Krief en
passant par Ronan Le Bars, les frères Quéré
et j'en oublie ...
_ Ajoutez à cela un artwork alliant originalité
et qualité et vous obtenez la galette qui tue. Le Normand
de naissance en tire ses lettres de noblesse et la Bretagne toute
entière revendique le virtuose comme l'un des siens!
_Prenez soin de vous
asseoir avant de mettre la sauce, on tombe sur le cul dès
les premières notes de "Breizh-Amérika",
titre chanté en anglais, en français et en breton
... "Saïda", avec ses superbes duels de guitare et de
violon, ne vous permettra pas de reprendre votre souffle. "Blood"
achèvera de vous saigner ... avant que le très engagé
"Réveil" ne vous sorte du coma profond dans lequel
les trois premiers titres vous ont plongé ! La guitare
de Pat vous arrache les tripes depuis maintenant près
de vingt minutes. Il est temps de passer à un bon gros
rock classique sorti de derrière les fagots : "The Mission".
C'est bon par moments la simplicité ! On passe ensuite
au gros jeu de mots de l'album : "Vaï que vaille",
en hommage et par respect pour le maître ... "100 Candles",
instrumental puissant, lyrique et inspiré, vous en
fait voir 36 avant que vous ne soyez soufflé par une affirmation
philosophique dont Pat a le secret : "A cow will never
fly". Merci chef, on n'aurait jamais pensé à
ça tout seul ! Nouvel instrumental grandiose avec Ron
Thal aux cymbales ("Ty Moon") puis petit passage par
l'Irlande avec "Ennis" et ses célèbres pubs
! Vous êtes achevés ? Pat aussi ! On termine
l'aventure avec un titre calme nommé à juste titre
"I want to sleep". On le comprend aisément après
tant de prouesses ...
_ Bon ce soir je suis crevé ! Passe-moi le Celte, je fais
des Pat ...

Fred
Delforge - 14 juillet 2001,
ce qui ne suffit pas à excuser le feu
d'artifice
de plaisanteries foireuses
qui jonchent cette chronique;-)
KIDS
& THE WAR
(Move On Productions / Sono
- 1996)
Durée 54'19 - 11 Titres
_Quelle
drôle d'idée que celle de chroniquer le deuxième
album de Pat O'May après avoir fait l'éloge
de son successeur ... Et bien, tout simplement, il m'a semblé
nécessaire de rendre justice à ce "Kids &
the War", passé trop inaperçu à mon
goût ! Et puis, les flamands roses, les gens avisés
et les médecins vous le diront tous : il n'est pas
bon de rester trop longtemps sur ... une seule Pat !
Oh merde, voilà que ça me reprend ... Sur cet
album, Hervé Batteux (batterie), Alain Gentil
(basse), Ronan Le Bars (cornemuse), Dominique Molard
(scottish snare) et Diabolo (harmonica) officient aux
côté du Maître. Bruno Le Pennec
et Stéphane Poirier assurent les chœurs. Les
druides de la Forêt Brocéliande ont commencé
leur travail et les branches du Triskell commencent à
poindre sur le lutin hardos qui sommeille en Pat. Très
différent de ce que sera "Breizh-Amerika" trois
ans plus tard, "Kids & the War" commence pourtant
à en creuser les fondations ...
_Outre
une maîtrise peu commune de la guitare, Pat O'May
a ce qu'il est convenu d'appeler une voix plus que correcte
! Ajoutez à cela une aptitude à composer des
morceaux hors du commun et vous resterez scotchés au
mur ! On entame la galette par un big-rock très couillu
("I have a deal") pour immédiatement plonger
dans "The White Lady", un titre magnifique qui fait
penser au "Dead or Alive" de Bon Jovi ... Retour
à la puissance métallique sur "Mad Rob"
ou la voix ressemble, l'espace d'une seconde, à celle
de Dio ! Suivent deux morceaux triturés à
l'extrême : "Wise" et le somptueux "Child"
qui démarre par une mélodie douce pour se finir
par une noria de guitares et de coups de gueule, le tout sur
les chœurs des kids dirigés par Marianne
Le Bars ... Un morceau qui vous dresse les poils (des Pat
...). Un bon blues ("Umbalawa") dans la plus pure tradition
pour se remettre de ses émotions et on replonge en
plein génie pour un instrumental très chaud
("Borderin' on Madness"). Le génie ne nous quittera
plus pour les quatre dernières pistes : les deux bons
rocks bien calibrés que sont "Skidrow Dance" et "Now",
l'épique envolée de guitares fluides de l'instrumental
"The Dog" et surtout "Breizh Land", subtil mélange
de râles, de ruts, de cordes ... et de binious. Les druides
en ont décidé, Pat O'May est le guitariste,
le chanteur, l'artiste du nouveau millénaire. Que le
ciel nous tombe sur la tête s'ils se sont trompés
!
Fred
Delforge - 28 juillet 2001
Anacoustik
(Aval Ouest - Coop Breizh
- 2002)
Durée 46'38 - 10 Titres
http://pat.omay.free.fr
_Pat
O'May nous avait parlé de son duo acoustique lors de
l'interview qu'il nous avait gentiment accordé en août
2001. A l'époque, il n'était question que d'assurer
sa survie créative et de se ménager quelques
apparitions scéniques. Il aurait pourtant été
inconcevable de ne pas immortaliser ces instants de pure magie
où les musiciens se rejoignent dans le même trip
fabuleux. Avec Patrice Langlois au piano, le guitariste revisite
son répertoire, de " Kids & The War "
à " Breizh Amerika ", et s'offre au passage
quelques inédits, créés sur mesure pour
l'occasion. Si Pat considère plus cet épisode
acoustique comme une étape dans sa carrière
que comme un véritable album, il n'a pas lésiné
sur la qualité de l'objet et nous sert un véritable
opus qui n'a rien à envier à ses prédécesseurs.

_Acoustique ne
signifie pas automatiquement mollasson ! C'est bien ce que
Pat tente de nous faire comprendre en attaquant ses cordes
encore plus fort qu'à son habitude. Malgré ça,
son jeu reste immédiatement identifiable tant il lui
est propre. Conçus à l'origine pour une formation
plus étoffée, les morceaux passent bien l'épreuve
du duo guitare piano. On perd évidemment les multiples
effets qui venaient agrémenter les uvres originales,
mais l'osmose entre les deux protagonistes est telle que les
arrangements en sont sublimés. Pat a modifié
sa façon de chanter et sa voix si caractéristique
évolue tranquillement
On retrouvera au cours
de cette évasion les perles rares que sont " Breizh
Amerika ", " Ty Moon ", " The White Lady
" ou " Saïda ", mais on sera surpris par
la beauté des quelques originaux qui vont très
vite rejoindre leurs aînés au firmament des uvres
du barde des Côtes d'Armor. De " Leprechaun "
qui débute le festival ethnique à " Secret
Needle ", jazzy a souhait, on découvrira le profond
" Del Rio " ou le charmeur " Sans Nom ".
Un album entre folk-blues, flamenco-rock et ethno-celte, intemporel
mais bel et bien réel
Indispensable !
Fred
Delforge - 23 Octobre 2002
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