mardi, 08 avril 2025 Chills & thrills (Ruf Records – 2025) Durée 60’43 – 13 Titres
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Guitariste polymorphe autant à son aise dans le blues et dans le rock que dans des registres plus proches de la soul, du funk ou du rhythm’n’blues, Bernard Allison a vu le jour à Chicago il y a près de soixante ans au sein de la fratrie des neuf enfants de Luther Allison, et à l’image de son glorieux père, c’est vers la guitare et le chant qu’il s’est dirigé, avec qui plus est un réel talent qui l’a conduit à son tour vers le succès. Insatiable passionné de musique et de scène, cet artiste qui a vécu en France pendant deux décennies a copieusement alimenté les bacs des disquaires à partir de 1989 et a proposé plusieurs ouvrages d’anthologie, à l’image de ce « Chills & Thrills », son douzième effort sorti originellement en 2007 et réédité aujourd’hui par le label allemand Ruf Records, qui œuvre depuis longtemps tant pour le père que pour le fils. Accompagné d’Eric Gales à la guitare rythmique, Rusty Hall aux claviers, Jassen Wilber à la basse et Mario Dawsen à la batterie, rejoint au piano sur trois titres par Bruce McCabe et occasionnellement par Jose James au saxophone, Bernard Allison livrait à l’époque son album le plus audacieux, le plus varié, celui qui allait réussir à emmener ses fans sur de nouveaux terrains de jeu parsemés de surprises et de découvertes, avec par exemple, outre les blues rock le plus délurés, de véritables moments de délicatesse, des passages funkys en diable, de la soul de toute beauté, des trésors de guitare slide et surtout un blues qui se veut ouvert, moderne et innovant, quitte à parfois déplaire aux puristes. On retrouve des influences telles que Jimi Hendrix et Johnny Winter, mais aussi bien évidemment les relents paternels que Bernard Allison ne peut pas ignorer, en revisitant à chacun de ses concerts et sur chacun de ses albums une œuvre familiale, avec cette fois le superbement profond et délicat « Serious » qu’il décline une première fois avec une approche classique mais qu’il reprend également en fin d’album dans une version « After Hours », plus dépouillée et arrangée pour un accompagnement réduit au piano et à la guitare. Le reste se (re-)découvre avec toujours autant de plaisir, des titres comme « Boogie Man », « When I'm Gone », « Missing Tyrone », « Black & White », « Heart Of St. Paul » ou encore « Groove With Me » n’ayant pas pris la moindre ride dix-huit ans après leur création. Un classique indémodable ! |