jeudi, 01 août 2024 LE MURMURE DU SON CITE ROYALE – EU (76) Le 13 juillet 2024
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La météo est clémente aujourd’hui, le ciel menaçant ne laissera pas passer la pluie. Le public est déjà là, plus nombreux que la veille. Tous attendent la diva africaine.

C’est dans une tenue très stylisée que Fatoumata Diawara entre sur la scène. Une longue jupe en wax surmontée d’un petit haut noir corseté et d’une coiffe inspirée des traditions maliennes, c’est un savant mélange de modernité et de coutumes de son pays d’origine. Pour l’accompagner, un bassiste, un guitariste, un clavier et un batteur. Elle-même prendra sa guitare électrique.

Le blues, funk, jazz et pop flirtent avec les sonorités maliennes et les textes en Bambara. Elle enchaine les rythmes rapides et les mélodies traditionnelles. Entre deux, elle nous parlera d’un roi, celui qui la surnomme sa princesse, Matthieu Chedid. Elle est reconnue comme une des plus belle voix de la musique africaine contemporaine et a collaboré auprès de nombreux musiciens comme Damon Albarn, Tony Allen et bien sûr Lamomali fondé par Matthieu Chedid. Derrière son sourire permanent, c’est une femme engagée, qui parle de la liberté, du respect que les femmes n’ont pas, et pas seulement en Afrique. Elle se veut leur porte-parole. Sa voix transporte les messages d’amour et de partage.

Place aux rockeurs du Berry de Blankass … Les frères Guillaume et Johan Ledoux ont quitté le garage de leurs parents depuis trente ans pour arpenter les scènes de France, d’Allemagne, de Hollande, d’Algérie … Depuis 2017, ils ont repris le chemin du studio et des planches avec un septième album sorti en 2019, « Si possible heureux ».

Et c’est un échange chaleureux avec le public. L’amour, l’amitié, la fraternité seront les thèmes de cette heure de partage, avec des mélodies endiablées ou des moments de tendresse et de douceur. Un public chaud pour les accueillir et les accompagner, qui gardera en tête les refrains, les fredonnant en même temps que le groupe les interprète. L’accordéon sera là en fin de concert.

7 WEEKS remplace au pied levé Royal Republic qui a annulé sa venue quelques jours auparavant. Ils sont trois, originaires de Limoges. Avec leur album « Fade Into Blurred Line » sorti en octobre 2023, ils se retrouvent donc devant le public du Murmure du Son, après un concert récent au Hellfest.Le public est ravi de les voir et ils nous démontreront qu’eux aussi sont heureux d’être en Normandie. Rock et metal pour eux. Le charisme, la stature de Julien, le chanteur et bassiste, impressionne, l’énergie de Gérald à la guitare et de Jeremy à la batterie ne sont pas en reste.

C’est sobre, brut, sans enjolivure. Du son pur. La voix sombre de Julien accompagne parfaitement ce son, apportant puissance et sensibilité. Une harmonie et complicité à trois. En bref, une découverte qui donne envie de les suivre.

Changement de scène mais surtout changement de style. Après le rock de 7 Weeks, c’est la douceur de vivre du reggae avec Sergent Garcia. La scène est colorée, le soleil plonge sur les musiciens et chanteurs qui deviennent à peine visible. Et oui, le soleil donne … en Normandie.

Un quart de siècle d’existence à mêler le rock avec les musiques du monde, ska, reggae, rumba, dancehall aux rythmes latins et afro caribéens, pour aboutir à son propre style musical, le salsamuffin. 25 ans qu’il incite le public à se déhancher sur des airs empruntés au Mexique, à Cuba, à la Colombie, à la Jamaïque . La Normandie aussi se déhanchera.

Ce sont les retrouvailles avec Matmatah pour ce début de soirée. Evidemment, le décor est le même que pour Rock in Evreux, avec cette grande toile mordorée qui porte leur logo. Et d’emblée, on retourne à Lambé, histoire de conditionner encore un peu plus le public. La nuit tombe, le soleil est parti mais le public est chaud. Les drapeaux bretons volent au vent, les verres de bière coulent dans les gosiers asséchés par l’accompagnement vocal du groupe. Et ça va durer tout le set de Matmatah, une vraie fête pour les Bretons et les autres.

La dernière fois que j’ai vu Orange Blossom, c’était à Evreux en 2019. A cette date, Orange Blossom avait fait appel à la scénographie de François Delarozière. La chanteuse, égyptienne s’appelait Hend Ahmed Assan. Ce soir, plus de machine robot, Hend, la chanteuse, est partie. Maintenant, c’est Maria Hassan, réfugiée syrienne, qui tient le micro.

Ils tournent pour leur dernier album, « Spells From The Drunken Sirens », quatrième album d’une courte discographie née d’itinérances. Ils n’ont eu qu’une heure de scène pour partager leur dernière création. Coup de violons et chant oriental emplissent les oreilles. On retrouve l’essence d’Orange Blossom avec des sons arabisants, des tambours, des percussions d’influences cubaines, et d’autre sons issus d’Afrique, de Cuba, de Turquie. Et toujours le violon décalé de PJ.

Revoilà FFF. Après Evreux, ils arrivent en nocturne à Eu. En forme ! Le batteur est là, il est sorti d’Espagne cette fois ci. Yarol Poupaud a donc repris sa guitare. Marco Prince arrive sur scène, vêtu d’une combinaison orange seyante. Tous les membres du groupe sont là, montrant de superbes lunettes noires, clignotant en FFF. C’est parti.

Même Niktus, le bassiste, a mis des lunettes en plus de son bonnet de Yéti. Vous êtes vivant demande Marco ? Bien sûr que le public est toujours vivant. Ils va se défouler, boire encore, chanter, encourager le groupe pour que ça délire encore plus. Et ça va fonker.

C'était ma première fois au Murmure du Son. Merci à Antoine Paris, aux bénévoles qui font un boulot incroyable. Belle ambiance familiale, programmation variée, que demander de plus ? Je reviendrai, c'est sûr !
Evelyne Balliner – juillet 2024
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