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LE MURMURE DU SON à EU (76) (1/2) pdf print E-mail
Ecrit par Evelyne Balliner  
mercredi, 31 juillet 2024
 

LE MURMURE DU SON
CITE ROYALE – EU (76)
Le 12 juillet 2024

https://www.murmureduson.org 

C’est entre le château et la collégiale de la ville royale que s’est installé le festival. Pour l’occasion, le centre-ville est rendu aux piétons. En 22 ans, le principe n'a pas changé. Ce sont uniquement des bénévoles qui font tourner la machine. Et cette belle machine tourne encore à guichets fermés pour cette année. Au programme, des groupes français, francophones, reprenant tous les styles de musique, rock, reggae, musique du monde, metal, hip hop …

A 17h30, c’est l’ouverture du festival. Pour commencer, Elmer Food Beat avec Manou au chant, en pleine forme, arrivant de Nantes, la capitale de la Bretagne. La météo s’est calmée, la pluie a cessée et Elmer est très légèrement vêtu. Après un premier album nommé « 30 cm » qui a affolé les compteurs, atteignant les hautes sphères des ventes et reportant les « Victoires de la Musique » en 1991, ils sont restés silencieux pendant une longue période. En 2006, c’est le retour. Les sourires des spectateurs sont toujours de mise. L’épuisette fait partie du spectacle, bien éclairée par une rangée de leds.

Le public est déjà nombreux, danse et saute aux rythmes endiablés du leader. « Le plastique, c’est fantastique », « Daniela », « L’infirmière », « La caissière de chez Leclerc « et bien d’autres titres de leur répertoire humoristique. La température est bien remontée dans le public, Notre chanteur en profite pour se dévêtir et finit en slip sous les cris des filles. Salut les filles …

Petit intermède. En première partie d’Olivia Ruiz, Michel Barbier, le maire de Eu et Antoine Paris, le président de Murmure du Son font une allocution. Remerciements habituels aux sponsors, au public et surtout aux bénévoles. Sans eux, le festival n’existerait pas.

Tout commence avec un défilé de musiciens tous de noir vêtu. Olivia Ruiz entre sur scène dès qu’ils sont installés devant leurs instruments. Encapuchonnée, laissant apparaître quelques mèches de cheveux et des lèvres rougies, elle entame le titre de son dernier album « la Pachamama ». Titre dédié à la Terre Mère que l’Homme exploite abusivement, alors qu’elle est censée nous nourrir.

Lentement, elle découvrira son visage et bientôt « la Femme Chocolat » reviendra. Elle ondule avec ses musiciens, invitant le public à la suivre. Les morceaux s’enchainent, des plus anciens aux dernières créations, « Elle panique », « J’traine des pieds » … La musique est entrainante, d’inspiration latino mais électrique, un peu d’Espagnol, des textes forts, du talent et beaucoup d’émotion. Elle nous parlera de Nino, son fils qui la regarde depuis le côté de la scène, mais aussi de Nino Vella, son ami juste parti dans un autre monde.

Changement de scène pour accueillir Pierpoljak. A peine remis de son accident cardiaque de mars, il est de nouveau en scène. Le maitre du reggae français récompensé aux Victoires de la Musique en 2001, disque de platine avec « Kingston Karma » et plusieurs albums d’or s’est fait remarquer avec « Je sais pas jouer ». Cet après-midi, il est un homme plus tranquille, en phase de récupération. Mais le public est là.

Groupe de rock originaire d’Amiens, Les Fatals Picards jouent plutôt l’humour au second degré. Ils vont mettre le feu avec leurs chansons féroces, inspirées autant par les scandales de l’actualité que par les détournements loufoques de notre monde.

Ca va démarrer comme une bombe. Les titres s’enchainent, le chanteur ne mégote pas sur son énergie. Il court, il saute, il grimpe sur les retours. Le public n’en peut plus. Les festivaliers chantent, dansent et … boivent. L’ambiance est festive et les sourires en disent long sur leur plaisir d’être là. Bientôt 25 ans de carrière … et pas une ride !

Changement de scène pour accueillir les Neg’Marrons. Groupe de hip hop, reggae originaire de Garges les Gonesse, ou de la Martinique (Djamatik), du Cap Vert (Jacky) ou de la République du Congo (Ben J). Le groupe s’est formé en 1995. Multi récompensé depuis 25 ans et encore disque de platine en 2023, ils vont faire exploser l’ambiance.

Le son est très fort, saturé. Ils vont faire vibrer la foule avec leurs tubes comme « Tout le monde debout », « Lève-toi, bats-toi » et « La monnaie ».

Ils ne sont que deux sur scène, mais quel spectacle … Warren Mutton (chant et guitare) et Kévin « K20 » (batterie) forment Ko Ko Mo un duo explosif de rock psychédélique, prolifique. Ils sortent leur quatrième album. Toujours dans la même veine, avec de longs riffs de guitare et des solos endiablés de batterie. Le groupe monte en puissance, sillonnant les routes de France et d’ailleurs, en salle ou en festival. Leur renommée a traversé nos frontières et c’est au Pays Bas, en Corée du Sud, en Italie, en Australie et bien d’autres encore que l’on peut les voir.

Ce soir, ils sont programmés tard, à minuit. Le parterre du festival est blindé d’un public chaud qui les attends. Dès les premiers coups de baguettes, c’est le déluge. Une guitare aux sonorités saturées, la voix si particulière, aigue, aux extrêmes androgynes de Warren emballe le public qui participe en chantant, en sautant, un gobelet ou plus de bière à la main. Maitrise et complicité des deux compères sont perfectibles, Warren est branché sur le 2000 volts, courant, sautant autour de la batterie de son complice, qui lui tape avec énergie sur son instrument. Accompagné d’un éclairage stroboscopique, le public est totalement électrisé.

Evelyne Balliner – juillet 2024