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BAIN DE BLUES FESTIVAL 2024 (1/2) pdf print E-mail
Ecrit par Alain Hiot  
mercredi, 01 mai 2024
 

BAIN DE BLUES FESTIVAL (1/2)
SALLE DE BAIN – BAIN-DE-BRETAGNE (35)
Les 26 et 27 avril 2024

https://baindeblues.fr/ 
https://www.facebook.com/cherrysontopband/ 
https://thecactuscandies.wixsite.com/thecactuscandies 
https://justinaleebrown.com/ 
https://alexispsuter.com/home 
https://fanlink.tv/komodragandthemounodor 

Retrouvez toutes les photos d’Alain Hiot sur https://alain-hiot.com/ 

Vendredi 26 avril :

Tout le monde connait l’éternelle rengaine déclamant, en résumé, que les éclairagistes mettent toujours trop de fumée et pas les bonnes couleurs, dixit les photographes, et que ces derniers de toute façon ne sont jamais contents et ne font que râler, dixit les éclairagistes ! Alors rendons de suite hommage à Yoann qui a officié tout ce week-end à la console, et qui nous a concocté des lights formidables et des tableaux qui ont sans aucun doute fait le bonheur des spectateurs. Après deux éditions pour lesquelles j’avais critiqué, et je n’étais pas le seul, les lights blanches très agressives, il est donc tout à fait normal que je dise haut et fort lorsque c’est très bien, ce qui était vraiment le cas ce week-end. Merci Yoann, c’était un vrai plaisir de travailler dans ces conditions et le public a forcément apprécié ces belles couleurs que tu as passé du temps à configurer, mais quel beau résultat !

En préouverture de cette dix-huitième édition, ce sont les élèves de l’école de musique OPUS 17 qui, pour la troisième année consécutive, ont accueilli le public avec des reprises de titres devenus incontournables et connus de tous. De quoi faire patienter et retrouver les amis dans la bonne humeur avant l’ouverture des portes de la salle.

La tâche toujours difficile d’assurer le premier contact et les inter-scènes de la première soirée, incombait aux Rochelais de Cherry’s On Top et leur mascotte dénommée Chouquette qui était en bonne place sur le devant de la scène. Cajon et contrebassine ont accompagné les deux guitaristes dans un répertoire voyageant entre diverses influences, Blues bien entendu mais également Rockabilly ou Swing. De quoi entamer royalement une soirée qui s’annonçait riche en diversité. Il faut également remercier avec force le groupe qui a magnifiquement « tenu la baraque » pendant l’installation assez longue du dernier groupe du soir.

Le temps de traverser la salle pour atteindre l’autre scène et nous voici partis du côté de Nashville avec les Cactus Candies, un groupe Nantais qui voyage avec bonheur du côté du style Country et Honky Tonk, emmené par une chanteuse bien connue de la scène Française, LilOu Hornecker, dont le mari Jull Gretschy officie à la guitare au sein de cette formation. Si l’on ajoute à ce line-up le violon de Julie Mellaert, la lap-steel de Vassili Caillosse et la contrebasse d’un autre artiste incontournable, Thibaut Chopin, c’est un véritable vent de fraîcheur qui a soufflé en ce début de soirée sur les planches du festival.

Changement de configuration scène durant laquelle les Cherry’s On Top se sont remis à l’ouvrage, et voici venir mon coup de cœur du festival, l’incroyable Justina Lee Brown. J’avais eu l’occasion de la voir lors du Cahors Blues Festival 2012, invitée du groupe Italien Morblus qui de surcroit avait remplacé au pied levé Dr John qui avait annulé au dernier moment pour cause de virus, et j’avais déjà indiqué à ce moment-là que nous n’aurions sans doute pas fini d’entendre parler de cette chanteuse, dont la voix me transporte très loin à chaque écoute de son dernier album « Lost Child ». Dès le premier titre, « You Never Know », qui est extrait de son précédent opus, « Black & White Feeling », le ton est donné avec des intonations ethniques rappelant son pays natal, le Nigéria, et les rues de Lagos où elle a vécu une jeunesse difficile. Quelle revanche pour cette artiste qui habite à présent en Suisse, et qui n’a donc qu’un pas à faire pour venir nous offrir son répertoire mêlant Soul, Funk, Blues et influences africaines, et qu’il ne faut surtout pas manquer si elle passe vers chez vous ! Émotion maximale garantie !

Nous allons rester ensuite dans le domaine des grandes voix avec la New-Yorkaise Alexis P Sutter, dont la maman fût choriste de Mavis Staples, Dionne Warwick, Mahalia Jackson ou encore Sister Rosetta Tharpe, et visiblement la génétique a bien œuvré pour transmettre cette tessiture si reconnaissable. Elle était accompagnée d’une choriste très démonstrative, Vicky Bell, et de sacrés musiciens dont deux bien connus également en France, Philippe Dandrimont à la basse, et mon ami Chris Bergson à la guitare, que j’ai toujours un immense plaisir à retrouver. Aux confins du Blues et de la Soul, Alexis P Sutter nous a gratifié d’une heure de sacrée bonne musique devant un public totalement conquis. Avec une version très prenante de l’immortel « Let It Be » des Beatles, arborant une ostensible croix égyptienne, l’ânkh, que l’on ne pouvait pas manquer, et après avoir invité Alain Michel à la rejoindre sur scène avec son harmonica, elle aussi a su nous transporter pour cette petite heure bien loin de nos préoccupations quotidiennes.

Pour refermer cette première soirée Patrick Lecacheur l’avait annoncé, ce groupe allait faire parler ! Et cela n’a pas manqué, clivant la salle en deux familles, les TRÈS pour et les TRÈS contre. Sur le papier Komodrag & The Mounodor avait de quoi sérieusement attirer le chaland pour qui a été, comme moi, nourri au biberon du Rock, avec deux batteurs, trois guitares, une basse et un orgue, le tout bondissant un peu partout sur scène dans un répertoire qui n’est pas sans rappeler les belles heures du Rock Seventies, dans la foulée de Deep Purple ou Black Sabbath. Il a été cependant difficile de se faire une idée précise de la qualité musicale, tant le volume poussé à l’extrême par le propre sondier du groupe, a généré une sorte de brouhaha d’où il était compliqué de ressortir un instrument ou une voix. Le son démesuré et le jeu de scène ont donc pris le pas sur la musique, volume « à burne » n’étant sûrement pas synonyme de meilleure qualité. Il conviendra certainement de voir le groupe sur une scène extérieure, pour pouvoir appréhender réellement sa valeur, qu’il était compliqué de déterminer ce soir.

En attendant la seconde soirée il est temps pour nous de prendre congé, et de laisser place aux bénévoles, qui eux n’ont pas encore terminé, loin s’en faut, car l’heure est à présent à la remise en état des lieux et au rangement, et c’est aussi pour cela qu’il ne faut jamais perdre de vue l’importance de toutes ces personnes qui ne comptent pas leur temps ni leur énergie, et qui sont rigoureusement indispensables à tout festival.

Alain Hiot – avril 2024