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Ecrit par Yann Charles  
jeudi, 21 mars 2024
 

HORSKH

https://www.horskh.com/ 
https://www.facebook.com/Horskh 

Rencontre avec Bastien, le chanteur du groupe Horskh, qui nous revient avec un nouvel album, « Body ». Après l'excellent « Wire » sorti en 2021, à quoi devons-nous nous attendre avec ce nouvel opus tout aussi intéressant ?

Avant de parler de votre dernier album, « Body », un petit mot sur qui est Horskh, et déjà pourquoi ce nom pour lequel je n'ai pas trouvé de signification, suis-je bête ? (Tu n'es pas obligé de dire oui !)
En effet, on ne peut pas trouver Horskh dans le dictionnaire ! A la base, l’idée était de créer un nom dont la sonorité illustre le style de musique. Avec Horskh, on peut avoir une impression de crissement de quelque chose qui craque, qui explose.

Je sais que c'est toujours difficile, mais comment peux-tu définir le groupe, musicalement. Parce que certes, on est dans l'Indus, ça tabasse grave, toujours autant de force dans les voix metal, mais avec quand même pas mal de passages plus soft, voir planants, presque apaisants par rapport avec votre précédent album. Je me trompe ?
Avec cet album, on a voulu accentuer les passages violents et les passages plus soft. C'est-à-dire que cet album est à la fois plus agressif et plus mélodique. J’ai toujours beaucoup aimé ces transitions entre couplets calmes et refrains très énervés dans la musique de Nirvana par exemple.

On a vraiment l'impression qu'il y a plusieurs personnes qui interprètent des personnages. Mais c'est toi qui fait toutes ces voix. Sacré travail sur la voix donc, mais aussi sur le son, non ?
Oui, il y a plusieurs narrateurs différents ou même plusieurs à la fois ! Il y a eu un gros travail sur les voix, oui, et une envie de tester de nouvelles choses. Le fait d’utiliser plus de voix mélodiques ouvre le spectre de Horskh. Et sur le son, on a travaillé avec Thibault Chaumont pour le mixage et le mastering, ce qui nous a permis, d’être encore plus précis dans ce qu’on voulait faire.

Comment travaillez-vous les morceaux ? En fait, qui fait quoi ?
Je m’occupe de 90 % des compositions et de la direction globale du projet. Mais Horskh ne serait pas ce qu’il est sans Jordan et Brioux. Ce sont eux qui jouent avec moi en live mais je leur soumets souvent les décisions pour qu’ils donnent leur avis sur la composition, les visuels, les stratégies, etc.

Quand vous composez, le faites-vous en pensant à la scène ou pas forcément ?
La scène est vraiment importante pour nous. Donc à chaque fois que je compose, je l’ai en tête bien évidemment. Mais on ne peut pas jouer tous les morceaux en live, il faut faire des choix !

« Body » est donc votre tout nouvel album. Où nous entraînez-vous avec ce nouvel opus ?
Avec le nouvel album, « Body », l’idée est d’envoyer un maximum d’énergie et de dynamique. Comme une respiration, un être qui se développe, tantôt s’apaise, tantôt agresse.

Quelles évolutions musicales y-a-t-il par rapport à l'excellent « Wire » sorti en 2021, que j’avais adoré ?
Cet album est dans la continuité de « Wire ». Toutefois, nous avons exploré des nouveaux terrains. Forcément, après plusieurs albums, on gagne en maturité et pas mal de choses se précisent dans le style. L’aspect grunge est très présent dans cet album, mais il y a aussi plein d’autres choses, vu que nos influences sont très variées. Il y a énormément de musique très intéressante qui sort, et dans tous les styles, donc autant dans le metal que l’indus, que le hip-hop, la trap, l’electro, etc.

Quels thèmes abordez-vous ou développez-vous cette fois ?
Le mot « Body » représente le concept de corps. Le corps de chaque auditeur, mon corps, en tant que narrateur, le corps du groupe en tant qu’entité, ou même le corps du monde. Ce corps en recherche d’équilibre, en lutte face à son environnement. Il est aussi en transformation, en mutation. La plupart des morceaux n’ont pas une signification linéaire. Lorsque j’ai vu le film « Lost Highway » de David Lynch, j’ai compris qu’on pouvait raconter une histoire sans partir juste d’un point A pour aller à un point B. Une histoire peut partir dans plusieurs directions. C’est souvent le cas dans nos morceaux. Un titre comme « Interface » évoque notre rapport aux interfaces numériques. Le narrateur est une intelligence artificielle, ou un algorithme qui s’adresse à l’auditeur en tentant de le déculpabiliser en le sollicitant.

Où trouvez-vous vos inspirations pour vos textes ?
Pour la création globale, c’est-à-dire la musique, les visuels, et aussi les textes, l’inspiration peut venir de tout et n’importe quoi. Bien sûr, il y a l’inspiration qui vient de la littérature, de films, d’images prises à la volée sur les réseaux ou ailleurs, des créations d’autres groupes, d’architecture, ou même d’une phrase entendue dans la rue. Ça peut être vraiment énormément de choses.

Tu penses vraiment que l'IA peut prendre le contrôle, ou bien l'Homme va réagir ?
Je suis un grand fan de « Terminator », que j’ai vu autour de mes huit ans et qui m’a beaucoup marqué. Dans ce film, les machines et l’intelligence artificielle prennent le contrôle. Je pense qu’on est aujourd’hui dans une mutation de la société aussi puissante que lorsque on est passé du sang, au téléphone portable, voire même peut-être plus. L’utilisation de l’intelligence artificielle change totalement notre rapport au travail et au monde. On va voir ce que ça donne dans les années à venir, mais pour ma part je choisis d’utiliser ça comme un outil, tout en me renseignant sur les conséquences et les dérives possibles. Je pense qu’une fois maîtrisé, cet outil surpuissant peut être à la fois destructeur, et ultra créatif.

Est ce qu'on ne se complaît pas dans ce système? Ne plus avoir à réfléchir, se laisser vivre, c'est tellement facile ?
Je ne crois pas que ce soit si facile que ça et l’utilisation de l’intelligence artificielle demande d’autres compétences. Elle va permettre aussi de développer d’autres aspects de l’humanité.

La pochette de l'album est à la fois super belle et super effrayante. Qui a eu l'idée et qui l’a réalisée ?
C’est moi qui ait réalisé cette pochette. Pour la petite histoire, j’ai recherché pendant plusieurs mois quelqu’un qui pourrait produire ce que j’avais en tête. Après plusieurs tentatives échouées, un ami m’a parlé de l’utilisation de l’intelligence artificielle. J’ai alors passé des dizaines d’heures sur Midjourney pour comprendre son fonctionnement. J’ai donc effectué un travail qui peut, par certains aspects, se rapprocher du travail effectué quand je compose pour obtenir l’image que je voulais. C’est-à-dire que j’ai généré des images, repris des images existantes, mélangé ces images, un peu comme un travail de sampling, en utilisant le hasard, et en essayant de comprendre la “personnalité” de cette intelligence artificielle. J’ai donc réussi à obtenir l’image qui me convenait. On a ensuite retravaillé ça avec notre graphiste et développé l’artwork global de l’album autour.

On va vous retrouver sur scène j’imagine. Vous avez déjà des dates voire une tournée prévue pour 2024 ?
Oui, on a pour l’instant une bonne vingtaine de dates prévues en 2024, dont certaines déjà effectuées. Ça se passe très bien. On est vraiment content. Il y a aussi des festivals assez cool à venir, comme les Eurocks de Belfort ou le Motocultor, et d’autres qu’on va bientôt annoncer.

On termine toujours nos interviews par cette question : quel est le dernier morceau ou le dernier album que tu as écouté ?
Bonne question ! Comme je disais, j’écoute pas mal de choses différentes. Le dernier album que j’ai écouté, c’est Travis Scott, « Bird In The Trap Sing McKnight ».

Merci beaucoup pour cette interview !
Merci pour l'interview !

Propos recueillis par Yann Charles