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HORRIBLE pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
samedi, 17 février 2024
 

HORRIBLE

https://www.facebook.com/horriblemetal 

Rencontre avec Oli, le guitariste à la base du groupe Horrible. Il vient nous parler de « Filth », leur album hyper puissant et surtout hyper efficace. Vivement de les retrouver, on espère, sur une scène où il faudra être physique pour tenir le rythme !

Avant de parler de votre dernier album, « Filth », un petit mot sur qui est Horrible ?
Horrible est un monstre engendré par l'envie de mettre en avant toutes les horreurs de la vie et du quotidien de tout un chacun et retranscrire tout ça en musique.

Comment vous êtes-vous rencontrés et qui a eu l'idée de créer ce groupe ?
La base de Horrible, c'est Jonas Sanders, batteur du groupe américain de hardcore Pro-pain, ainsi que moi-même, Oli, guitariste de Resistance. Après quinze ans à avoir joué ensemble et à pratiquer un style black/death, nous avions envie de créer un projet dans lequel il n'y aurait aucune barrière de genre musical et dans lequel on pourrait s'exprimer pleinement. Par la suite, Déhà est venu nous rejoindre au chant. A la base, le projet était voué à être exclusivement du studio. Mais la puissance et l'intensité des morceaux nous ont vite convaincu de défendre ces tracks sur scène. Nous avons donc recruté Benoit Sizaire à la basse, qui est un véritable rouleau compresseur, ainsi que Sven à la deuxième guitare, qui est polyvalent et efficace.

Vous dites que Horrible est, je cite, un défouloir qui puise sa violence autant dans la modernité du metal que dans ce côté frontal du hardcore ou encore dans la crasse du grind. Est- ce que les compos que vous faites n'auraient pas pu être jouées avec vos groupes respectifs ?
Clairement, tu retrouves des éléments de chaque style dans nos autres formations. Mais un tel mélange n'aurait pas pu être réalisé dans celles-ci car elles sont fortement ancrées dans des styles bien définis. Dans le cas de Horrible, nous ne nous posons aucune question.
Si nous avons envie d'inclure de l'indus, on le fait. Si on veut du rap, on en met. Ca fait beaucoup de bien de pouvoir composer des morceaux sans limites.

Je sais que c'est toujours difficile, mais comment peux-tu définir le groupe musicalement ? Parce qu'il y a tellement de styles différents. On dirait presque que chaque titre à un style différent.
C'est exactement ce que nous cherchions à faire. (Rires) Devenir inclassable. Nous le serons quoiqu'il arrive, selon les préférences des uns et des autres. Mais disons que l'album est coupé en deux. La première partie est une violence primaire avec nos influences les plus extrêmes. La seconde partie regorge de morceaux plus ouverts aux influences plus multiples. Nous avons, en fait, décidé de proposer les morceaux dans l'ordre de leur composition, pour que l'auditeur puisse comprendre l'évolution du groupe. Disons que nous sommes un groupe d'extrême moderne aux relents nu-neo 90's.

On dirait même, si j’ose dire, que c'est fait exprès qu'il n'y ait pas de style défini. C'est histoire de ne rien se refuser dans vos compos ?
Comme je l'ai dit avant, c'est exactement ça. Après avoir passé de nombreuses années à se cantonner dans des carcans et templates bien définis, il nous est apparu évident que Horrible devait être à l'opposé de cela. Mine de rien, le mélange des genres existe depuis bien longtemps. Aerosmith, Anthrax étaient déjà des précurseurs en faisant des collabs avec des rappeurs. J'ai toujours été fasciné par les affiches de tournées américaines des années 90 et 2000, là où Body Count joue avec Cannibal Corpse et Agnostic Front. Personnellement, je trouve qu'un groupe tel que Code Orange a un peu la même optique que nous : proposer quelque chose de différent, qui pourra dérouter, mais dont ils seront fiers.

Comment travaillez-vous les morceaux, en fait qui fait quoi ?
Jonas et moi nous sommes occupés de l'intégralité de la composition. J'ai proposé des morceaux complets et lui également. On a mélangé quelques idées, mais dans l'ensemble les structures ont pris cinq à six heures pour tout faire. Notre duo fonctionne et nous nous comprenons parfaitement. Nous n'avons parfois pas besoin de parler car quand je vais changer de riff, il le sait et tout sonne naturellement comme il se doit. Ensuite, Jonas a ajouté les pistes de batterie et de basse. Nous avons commencé un pré-mix et pendant ce temps nous avons testé Déhà. Après un morceau, nous savions que nous avions trouvé la bonne personne. Il est très polyvalent et technique. Il a écrit les textes en direct en enregistrant ses voix. Lui et Jonas ont ensuite travaillé sur les interludes et les effets indus noisy. Enfin Jonas a fait sa postprod. C'est un produit maison produit par Jonas Sanders dans son Blackout Studio.

Quand vous composez, vous le faites en pensant à la scène ou pas forcément ?
A la base, Horrible était un projet studio. Mais quand tu as tourné pendant près de vingt ans, tu sais ce qui fait bouger la tête, fait devenir un public complètement fou, au point de lancer un moshpit ultime. Du coup, sans y penser, les riffs sont faits pour la scène autant que pour l'écoute. Tant que l'auditeur a envie de bouger, que ce soit en concert ou dans sa voiture, pour nous c'est bon. (Rires)

« Filth » est votre tout nouvel album, où nous entraînez-vous ? Et quels thèmes abordez-vous ?
Dans les horreurs du quotidien de la vie, l'extrême violence de la réalité de nos jours. Quand l'artificiel a pris le pas sur le réel, quand le fait de torturer semble normal, quand le harcèlement se retrouve partout. Il suffit de marcher dans la rue et de regarder autour de soi. Le monde a changé et bon nombre de fois tu te retrouves à analyser ou à vivre des situations où tu te dis : c'est juste Horrible ! Musicalement, l'album est direct et puissant, puisant dans le metal extrême death/grind, dans le groove du neo des années nonantes, et dans la fureur du hardcore. Ajoutez à cela certains éléments indus modernes et noisy et vous obtenez le cocktail Horrible qu'est « Filth ».

Où trouvez-vous vos inspirations pour vos textes ?
Tous les textes ont été écrit par Déhà, à l'exception de « You Can't Say No » auquel j'ai pris part. Déhà aime parler des ténèbres, de la noirceur de notre âme et du monstre qui sommeille en chacun de nous. Les textes sont venus naturellement. Ils peuvent être aussi violents que notre musique. Cela peut choquer et déconcerter de nos jours, mais nous prenons le pari.

L'album est violent, rageux, il fait 22 minutes … Dites donc, ça va être hyper physique, que ce soit sur scène pour vous, mais aussi dans la fosse. Il va falloir venir parfaitement entraîné non ?
(Rires) Oui, clairement, cela va être physique. Il va falloir retourner à la salle de sport avant de monter sur scène. C'est mon avis personnel je précise. (Rires) Non, sérieusement, nous travaillons sur un set compact de 30 minutes, avec des interludes et divers éléments. Mais oui, cela sera intense, sans compromis. On espère y voir un public qui se déchaînera ou qui se déchirera les cervicales à gros coups de headbanging.

La cover de l'album est super effrayante, mais superbe en même temps. Bon, elle correspond parfaitement à votre nom, Horrible, ça fait peut être peur, mais c'est super bien en fait. Qui a eu l'idée de cette pochette ?
Je voulais un personnage central représentant un monstre humain qui préfère être aveugle afin de ne rien voir de la vie actuelle et que l'on torture (les clous ndlr) afin de devenir une immonde créature violente et répugnante. La couleur jaune or sortant de sa bouche représente le fait de vomir la sur-richesse que l'on montre à outrance via les différents réseaux. Enfin, la brume représente les enfers, le fait de stagner dans ses propres abysses avant d'exploser. J'ai découvert le travail de Rob Walden via les réseaux sociaux. Il vient d'Orlando aux USA. Il propose une imagerie puissante, moderne, quasi réelle, comme si cela était vrai. Il a vite compris la musique d'Horrible et nous n'avons pas eu grand-chose à modifier après son premier jet.

Va-t-on vous retrouver sur scène ? Avez-vous déjà des dates, voire une tournée prévue pour 2024 ?
Honnêtement, nous allons voir au fur et à mesure des propositions. Au vu du planning chargé de Jonas et Déhà avec leurs groupes respectifs, ils ont un million de groupes à eux deux (Rires), nous verrons au cas par cas. Il y a actuellement quelques opportunités qui restent à concrétiser. Mais rien de concret à ce jour.

On termine toujours nos interviews par cette question : quel est le dernier morceau ou le dernier album que tu as écouté ?
J'écoute rarement des albums complets, mais plutôt des moitiés d'albums, donc je vais me permettre de t'en dire deux pour ce qui est du metal : Cattle Decapitation – « Terrasite » et Code Orange – « The Above »

Merci beaucoup pour cette interview
Merci bcp à toi pour l'opportunité.

Propos recueillis par Yann Charles