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ROBERT FINLEY à SAINT-GERMAIN-EN-LAYE (78) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 10 février 2024
 

RACHELLE PLAS & PHILIPPE HERVOUET – ROBERT FINLEY
LA CLEF – SAINT-GERMAIN-EN LAYE (78)
Le 8 février 2024

https://robertfinleyofficial.com 
http://www.rachelleplas.com 
http://www.philippe-hervouet.com 
https://www.laclef.asso.fr 

Lieu incontournable des musiques actuelles en Ile de France, La Clef de St Germain en Laye est connue et appréciée pour la qualité et la diversité de sa programmation et c’est donc sans surprise, mais avec un réel plaisir, que l’on retrouve ce soir un très nombreux public dans la grande salle pour un concert exceptionnel réunissant le duo français Rachelle Plas et Philippe Hervouët et celui qui en peu de temps est devenu un des fers de lance de la scène blues et soul américaine, Robert Finley, personnage atypique, plein de charme et de bonhommie, qui a enfin démarré une véritable carrière professionnelle il y a moins de dix ans, soutenu il faut le reconnaitre par un certain Dan Auerbach des Black Keys qui l’a pris sous son aile protectrice.

On commence donc avec celle que les Américains ont surnommé la Reine de l’harmonica, Rachelle Plas, et le ton est très rapidement donné puisque c’est un départ tambour battant qu’elle nous propose, superbement soutenue par son complice à la ville comme à la scène, le talentueux Philippe Hervouët. Si le style affiché est résolument blues, le duo n’hésite jamais à laisser entrer quelques influences celtes dans ses compositions, regardant également du côté d’un folk pas piqué des vers et s’offrant aussi bien des morceaux en Anglais que quelques escapades en Français.

Outre le fait d’être un guitariste de grande classe, Philippe Hervouët est également un chanteur plus que correct et un véritable entertainer qui n’hésite pas à partager ses impressions avec le public, à lui confier quelques anecdotes ou même à s’essayer à quelques traits d’humour que Rachelle Plas complète à sa manière, rendant forcément l’instant touchant. Mais c’est avant tout la musique qui unit ces deux artistes et c’est une prestation très professionnelle qu’ils nous ont livré ce soir, achevant même leur concert par une véritable battle d’harmonica, ce qui n’est pas rien car il faut vraiment être costaud pour s’essayer à une confrontation avec Rachelle Plas ! Voilà une belle entrée en matière qui a convaincu ceux qui ne connaissaient pas encore le duo.

Le temps d’un bref changement de plateau et c’est maintenant au tour du band de Robert Finley d’investir la scène pour une intro bien rythmée et pour une présentation à l’ancienne du bluesman, qui arrivera accompagné par sa fille ainée, Christy, qui le guide en raison de sa cécité mais qui est bien plus qu’une simple aide de camp puisqu’elle l’accompagne également en tant que choriste et même à l’occasion comme chanteuse, mais nous en reparleront plus tard. Le show démarre là encore à un rythme très soutenu et Robert Finley commence à égrener les titres de ses albums, dont l’excellent « Sharecropper’s Son », plaçant même son tittle track très attendu du public en début de set.

Tournant à un régime soutenu, le set du bluesman presque septuagénaire est ponctué de discussions avec l’assistance durant lesquelles Robert Finley se montre très positif et incite les gens à croire en leurs rêves et à les vivre pleinement, insistant sur le fait que la vie est courte et qu’il faut savoir saisir chaque instant comme il vient et surtout quand il vient. Derrière lui, le groupe prend un réel plaisir à interpréter des compositions bien fagotées, intervenant avec le même talent sur les blues purs et durs que sur les passages plus empreints de swamp blues, et bien évidemment sur les blues lents et sur les trésors de soul que l’artiste nous propose avec une régularité dans le fond et une superbe efficacité dans la forme. La salle n’en perd pas une bouchée et le temps file vite, beaucoup trop vite …

Bénissant la vie de lui avoir donné des enfants et des petits enfants qui partagent sa passion pour la musique, Robert Finley multipliera les preuves d’amour à Christy, la remerciant d’être non seulement le relais ses yeux défaillants, mais aussi sa complice, celle qui lui donne la force de vivre de la manière qui lui a inspiré le titre « Livin’ Out A Suitcase ». Et pour la remercier comme il se doit, il lui laissera l’opportunité de briller en solo sur deux titres qui nous démontreront tout son talent, sa version combinée du « I’d Rather Go Blind » d’Etta James et du « Tennessee Whiskey » de Chris Stapleton s’avérant totalement irrésistible avant qu’elle ne confirme avec « Take Me To The River », payant ainsi son tribut à Al Green de la plus belle des manières !     

On en passera encore par quelques titres, parmi lesquels l’excellent « Medicine Woman », avant que Robert Finley ne reçoive le Grand Prix Blues et Soul de l’Académie Charles Cros pour son dernier effort en date, « Black Bayou », et qu’il termine sa prestation du soir par un triple rappel qui finira de laisser l’assistance définitivement sous le charme. S’il lui reste encore trois dates à assurer en France avant de regagner sa Louisiane natale, il y a fort à parier que nombre de nos compatriotes ne manqueront pas le passage de Robert Finley fin avril au New Orleans Jazz & Blues Heritage, avant son retour en Europe au printemps, puis à l’automne puisqu’une date est déjà annoncée en novembre prochain au Trianon à Paris.

Un concert qui affichait complet en semaine, et encore une de ces belles soirées comme La Clef sait si bien en proposer … Signe que le Blues est encore capable de remplir les salles, et le plus encourageant, c’est que l’assistance n’était pas uniquement composée de cheveux gris ! Bravo et merci encore aux organisateurs et à la technique qui a su faire ressortir l’âme et mettre en valeur l’univers des deux formations à l’affiche …

Fred Delforge – février 2024