samedi, 03 février 2024
Luther’s blues
(Ruf Records – 2024)
Durée 45’48 + 47’28 – 10 + 10 Titres
https://www.bernardallison.com
A l’heure où le label Ruf Records célèbre son trentième anniversaire et où Bernard Allison affiche plus de trente années de carrière musicale, il semblait naturel que ce double effort consacré à la musique de Luther Allison, le génial bluesman et père de Bernard décédé en aout 1997, trouve une place de choix dans les bacs. Légende du Chicago blues et fer de lance du label germanique, Luther Allison a toujours été mis à l’honneur par son fils, que ce soit sur ses albums ou au cours de ses concerts, et c’est cette fois une version remasterisée de différents morceaux déjà enregistrés au fil des ans que le chanteur et guitariste a choisi de compiler sur ces deux rondelles riches en émotions et en belles notes. Triée sur le volet, la vingtaine de morceaux retenue respecte la promesse que Bernard Allison a fait à sa mère d’inclure un ou deux titres piochés dans l’héritage paternel sur chacun de ses ouvrages, ce qui lui a permis de leur apporter une approche plus funky et rock que celle délibérément blues dans laquelle il a été baigné durant ses jeunes années et de proposer des versions à la fois originales et lumineuses de pièces comme « Hang On », « Too Many Women », « Serious », « Love Is Free », « Midnight Creeper », « Life Is A Bitch », « Change Your Way Of Living », « Compromising For Your Needs » ou encore « A Change Must Come ». A la fois profondes, vibrantes, enflammées et pleines de sincérité, les relectures des pièces maitresses de l’œuvre du patriarche par le fils prodigue n’en finissent plus de donner des frissons à ceux qui ont eu la chance de croiser Luther ou Bernard Allison sur scène, ou mieux encore les deux réunis dans le cadre des communions musicales qu’ils ont eu la chance et la générosité de livrer à leur public. Preuve d’un impressionnant amour filial et d’un énorme respect jamais remis en question, « Luther’s Blues » est un véritable ilot de bonheur qui nous apparait au beau milieu d’un océan de blues dans lequel il fait bon perdre pied de temps à autre. Indispensable bien entendu ! |
BERNARD ALLISON 
