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JOHANNI CURTET pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 17 janvier 2024
 

If only I could hibernate
(Buda Musique – 2024)
Durée 35’51 – 20 Titres

https://www.budamusique.com 

Musicien, ethnomusicologue, producteur et directeur artistique de Routes Nomades, une structure qui développe des projets musicaux autour du khöömii, le chant diphonique mongol, Johanni Curtet a publié chez Buda Musiques plusieurs albums caractéristiques de cette esthétique musicale particulièrement surprenante entre 2008 et 2023, mais pour la première fois de son existence, c’est sous son propre nom qu’il dévoile cette fois un travail exceptionnel puisqu’il s’agit de la bande originale du film « Si seulement je pouvais hiverner » de Zoljargal Purevdash. Retraçant les dures conditions de vie d’une famille d’Oulan-Bator dans les yourtes de la capitale la plus froide du monde, le film est un cri poignant pour la survie de la Mongolie et de son peuple qui vit dans un pays victime de la pollution, de l’exode rural et du nomadisme. S’il tient la plupart des instruments traditionnels et plus classiques et qu’il assure lui-même le khöömii, Johanni Curtet partage quand même le chant de gorge avec Mandakhjargal Daansuren qui se charge de la vielle morin khuur pendant que Kham Meslien tient la contrebasse, et c’est à l’unisson que les trois musiciens nous entrainent en musique dans un voyage où les harmonies et les dissonances font bon ménage et où les images qui se détachent de morceaux comme « Beatbox Khoroolol », « Slow Blues I », « Dan Moï I », « Walk In The Forest » ou encore « Theme Of Hope » se font de plus en plus fortes au fur et à mesure que les compositions s’installent dans la platine. Les bourdonnements et les effets gutturaux prennent régulièrement le dessus sur la guimbarde, le luth ou les parties de beatbox et c’est en imposant sa propre direction que l’artiste nous offre une vingtaine de petites scènes qui forment un tout à la fois homogène et original. On soulignera enfin le superbe livret illustré de photos prises sur le vif et dans l’intimité de la population mongole, des images qui viennent mettre en valeur un ouvrage où les cultures nomades et les musiques du monde n’en finissent plus de resplendir. Déjà dans les bacs !