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SYCOMORE pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
jeudi, 11 janvier 2024
 

SYCOMORE

https://sycomore.bandcamp.com/ 
https://www.facebook.com/SycomoreBand 

Rencontre avec Tim, le batteur du groupe Sycomore, qui nous parle de leur quatrième album, « Antisweet ». Un excellent dernier opus du trio amiénois qu'il vous faut impérativement découvrir. Vous voulez connaître leur univers ? La pochette de l'album le décrit parfaitement !!

Salut Tim. On fait un petit retour sur qui est Sycomore ?
Salut. Sycomore, c'est Guillaume à la batterie, Guillaume à la basse et au chant, et moi-même Guillau ... Pardon, Tim à la guitare barytone et au chant. On est basés à Amiens. Le groupe existe sous cette forme depuis 2015.

Bon, la première question qui est aussi une colle pour moi, car j'avoue que je m'y suis cassé les dents donc du coup je vous le demande, comment vous définissez-vous musicalement, car je ne dirais pas que c'est le chaos, mais quand même un petit peu ?
Oui, alors pour se définir c'est toujours un peu compliqué car on essaie de mélanger différentes choses. Après le terme sludge nous convient plutôt car il désigne déjà à la base un mélange de metal, de punk, de noise rock ... Mais c'est vrai qu'on l'associe souvent à une musique à tendance lente, alors que ce n'est pas vraiment notre cas. Ouais, je ne sais pas. On fait du metal, voire du rock. Chaotique ? Certainement. Ou alors une sorte de tourbillon qui emporterait tout un tas de sonorités hétéroclites.

C'est pour ça que dans votre présentation, on parle d’amas sonore protéiforme. C'est votre définition ?
Ce terme ne vient pas directement de nous. C'est l'agence de presse et/ou le label qui s'est occupé de (re)formuler notre présentation. J'ai l'impression que c'est une interprétation assez juste.

Vous veniez tous de groupes différents, voire même sur le plan musical, qui a eu l'idée de vous réunir ?
Guillaume (batterie) et moi avions joué dix ans ensemble auparavant dans un groupe nommé Anorak. On faisait du hardcore chaotique, mais pas que. Tu vois, il y avait déjà cette notion. On est resté des enfants agités, haha. Et Guillaume (basse), on va dire "Desta", jouait dans des groupes metal, puis stoner (Taman Shud). Et à un moment, alors qu'Anorak existait encore, on avait formé un groupe punk / stoner / rock'n roll, My Dear Hunter, qui n'a pas duré longtemps. L'histoire c'est que lorsque Anorak s'est terminé, avec Guillaume on a tout de suite monté un nouveau projet. Au départ on était juste à deux et puis ça tombait sous le sens qu'il nous fallait une troisième personne et que ce soit Desta.

Sur les albums précédents, vous aviez un son différent de votre nouvel album non ? Vous avez évolué vers un son peut être plus metal, post metal. C'est l'évolution naturelle du groupe ces nouvelles sonorités ?
On essaie de ne pas servir la même chose à chaque album. Que ce soit dans la manière d'aborder la composition ou bien dans le type de mixage. Après, ça vient comme ça vient j'ai envie de dire. Il y a quand même pas mal d'éléments récurrents à mon sens. Dès le départ, on a voulu poser une base sur laquelle on viendrait saupoudrer diverses influences. J'ai plutôt l'impression que pour « Antisweet » on a mis une touche plus rock, grunge. Après effectivement, il y a aussi pas mal d'éléments metal, post machin chose. C'est ta propre perception, ok !

Quels thèmes développez-vous dans « Antisweet » ?
Les thèmes abordés pourraient être la confusion, l'horreur, la désillusion, la résilience. Enfin j'essaie de résumer ça en quelques mots ... Une chanson c'est pour moi la rencontre du son et du sens, et dedans on y met des pensées personnelles, des réflexions, du ressenti. Pratiquement chaque texte est venu d'une idée particulière, d'une anecdote. Et après il faut avoir envie de gueuler ces mots dans un micro, alors le truc est de trouver comment ça colle avec la musique.

Est-ce qu'on reste dans la continuité de « Bloodstone » ou bien c'est carrément différent ?
Pour nous, chaque nouvel album est une réaction au précédent. « Bloodstone » était assez rude, moins de mélodies, plus hardcore, on avait en tête de faire un truc bien rentre-dedans pour le live. Donc pour « Antisweet », l'idée était d'avoir des compos plus aérées, plus étirées et surtout de remettre plus de mélodies vocales.

Comment travaillez-vous ? Qui fait quoi entre la musique, les textes … ?
Guillaume et moi composons la musique dans notre local de répétition. Tout provient de jam, mis à part quelques riffs, de temps en temps, que j'enregistre et que je réutilise. On se retrouve comme ça avec une envie particulière et on tire le fil. Desta intervient un peu après, lorsque le morceau prend forme, puis on teste des trucs sur la voix. Une fois qu'on est fixés sur les placements, on écrit les textes. On enregistre toutes ces étapes pour se rappeler du cheminement. En gros, on a une méthode "à l'oreille à l'ancienne" tous ensemble dans la même pièce. Seuls les textes sont le fruit d'un travail plus introspectif.

Est-ce que lorsque vous composez, vous pensez live, ou pas nécessairement ?
Oui complètement, ça n'a de sens que si on peut le jouer live. Après, en enregistrement, parfois on ajoute quelques couches, histoire que ça sonne un peu plus moelleux, mais en gros la base est fidèle.

L'album dure une cinquantaine de minutes, ce n'est pas un peu long pour le jouer sur scène ?
Non, cinquante minutes c'est cool ! Après, on s'adapte selon le contexte, mais même jouer plus d'une heure, c'est plutôt satisfaisant. Tout dépend l'enchaînement des morceaux. Là avec ces nouveaux morceaux, plus quelques rappels des anciens albums, ça passe bien de faire un gros set. Encore une fois, tout dépend de la réception du public.

D'ailleurs que va-t-on retrouver dans vos concerts ? Avec votre discographie, ce n'est pas évident de faire des choix ?
Et bien voilà, là on est parti sur l'album dans son intégralité, dans le même ordre. Et en rappel, on ajoute des anciens morceaux et également quelques surprises.

Un petit mot sur la cover de l'album, à la fois jolie avec ce petit rose bonbon, et crade par tout ce qu'il y a autour, qui a eu cette belle idée ? Ca correspond totalement à l'esprit de cet album : "Beauté crade" comme il est dit à la fin de la présentation de l’album.
Cette photo est de Wood, un artiste amiénois. On s'est retrouvés à un concert dans la période où on enregistrait « Antisweet », et l'idée est venue naturellement de bosser ensemble. Mais cette image est simplement une photo prise pendant ses vacances avec sa famille. Il l'a postée sur un réseau social, et ça m'a fait un flash, genre "voilà la pochette de l'album". C'est aussi simple que ça. Il n'y a aucune retouche. L'image est assez forte je trouve, et elle évoque plein de choses. J'aime bien ce que tu dis, "beauté crade", oui ça me parle.

Dernière question rituelle chez nous : quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
Et bien là je suis en train d'écouter l'album blanc des Beatles, pour la 1001ème fois (Rires).

Merci beaucoup pour cette interview ! 
Merci Yann !

Propos recueillis par Yann Charles