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EIGHT SINS pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mercredi, 20 décembre 2023
 

EIGHT SINS

https://eightsins.fr/  
https://www.facebook.com/eightsins 

Rencontre avec Loïc, chanteur d'Eight Sins, venu nous parler de leur excellent dernier opus, « Straight To Namek ». Fidèle à sa réputation, le groupe de crossover trash nous offre un concentré d'énergie pure et de plaisir. À découvrir d'urgence ...

Salut Loïc, peux-tu nous faire une petite présentation d'Eight Sins ? Qui êtes-vous donc ?
Alors Eight Sins est un groupe de crossover trash hardcore qui a été fondé en 2006/2007 par des copains. Donc moi, Loïc le chanteur, Arnaud à la guitare, Jambon notre batteur et Mike à la basse, et on a fait six albums pour l'instant, dont le tout dernier, sorti le 13 novembre, qui s'appelle « Straight To Namek ».

Ce qui vous caractérise, c'est ce sérieux, ces textes engagés, vos prises de positions ... Non, je déconne, votre créneau, c'est la bonne humeur et la fête si j'ai bien tout compris ?
C'est ça, on est les Che Guevara de la musique (Rires). Non, notre créneau, c'est la musique qui tape et une fosse rieuse et enjouée.

Comment vous définissez-vous musicalement ? Car on retrouve pas mal de styles, que ce soit trash, metalcore, avec quand même une petite touche groovy ?
Tout à fait, tu as raison. C'est pour ça que je trouve que la scène qui nous va le mieux, c'est le crossover. C'est ce mélange de trash pour les parties rapides et des riffs sataniques, avec quelques mouvements de groove un peu hardcore et des gros breaks de bagarre !

Ça doit être hyper physique pour vous tout ça sur scène non ?
Ah, je ne te le fais pas dire. Eight Sins c'est quarante-cinq minutes de circle pit non-stop. Plus des mosh-parts où les gens font du karaté, ou je ne sais pas ce qu'il se passe, mais en tous cas, la fosse est en feu. C'est un peu une séance de CrossFit accéléré. D'ailleurs dans le groupe, il n'y a que moi qui suis gros (Rires).

Vous sortez un nouvel album, « Straight To Namek », présente-nous cet album. Qu'est-ce que tu peux nous en dire ?
« Straight To Namek » est notre dernier petit bébé comme je l'appelle. Il a été enregistré, mixé et masterisé par Florent Salfati, le chanteur de LANDMVRKS, au Homeless Studio à Marseille. C'est l'album qui, je pense, nous ressemble le plus. Même si tout le monde dit ça pour son dernier album. L'album où il y a vraiment toutes nos influences qui sont présentes, de Slayer à Terror en passant par Municipal Waste. Il y a du groove, un peu de heavy metal sur deux ou trois parties. Il y a pas mal de choses, et surtout des riffs qui tapent bien forts.

J'ai oublié de vous demander d'où vous venez ?
On vient de Grenoble. Près des Alpes. La cuvette de la France. Mais c'est quand même un beau berceau de rock’n’roll, de metal... Et de bagarres. C'est un peu le Boston français.

C'est un album qui a été fait pendant le Covid ?
Oui. On a mis un peu de temps pour le sortir, car comme tout le monde, il a fallu se remettre de tout ça. Se remettre à vivre et à refaire de la musique. Même si pour moi, j'ai passé ma meilleure vie pendant le Covid, je dois bien l'avouer. Mais il fallait vraiment s'y remettre. On est en autoproduction, donc il a fallu remettre un peu de sous dans la machine. C'est vrai que sur cet album-là, on a eu la chance de faire un crowdfunding qui s'est très bien passé. On a atteint la somme de 6666 €, ce qui est complètement fou. C'était 190 % de notre objectif. Du coup, on s'est senti légitime et à notre place. Il y a du support, les gens veulent voir et suivent ce que l'on fait, donc on est hyper satisfait de tout ça. On ne se rend pas compte quand on fait de la musique, car on est toujours dans notre petit truc, en train d'avancer sur notre projet, mais maintenant, on sent vraiment du support à chaque date. On sent qu'il y a quelque chose qui s’est créé autour du groupe et c'est vraiment fou.

Généralement, pendant cette période, les groupes, même de trash, ont produit des albums un peu noirs, un peu anxiogènes, vous, c'est le contraire. Comment arrive-t-on à créer du festif pendant cette période ?
Comme je t'ai dit, j'ai passé ma meilleure période pendant ce confinement. J'ai retrouvé ma famille, je me suis amusé avec mes enfants. Je me suis déguisé, fait plein de jeux, de la peinture, plein d'activités avec eux, et il s'avère que les potes du groupe aussi. Donc on n'a pas été impactés moralement par cette histoire. Le seul truc qui nous manquait, c'était de se voir pour faire de la musique. Et dès qu'on a pu en refaire, on est revenu heureux de se retrouver et de jouer. Donc ce n'était pas anxiogène, mais plutôt l'envie de faire la teuf. Si tu regardes les textes, c'est un peu débilos, mais ça parle de la saleté, de l'alcool, de choses sombres, mais c'est traité avec une touche de détente.

Avec beaucoup de dérision, je dirais ?
Après, c'est une scène qui se prend tellement au sérieux d'une manière générale le metal, que je trouve que la musique, par elle-même, va parler. Eight Sins, ça tape, c'est costaud, c'est carré, mais on est détendus. On n'a pas besoin de faire les méchants pour prouver quoi que ce soit. On est surtout là pour s'éclater et partager notre passion avec les gens.

Je ne te l'ai pas demandé, c'est peut-être le moment, pourquoi ce nom de Eight Sins ?
Ah, c'est le huitième péché. Ça nous faisait rire qu'il y ait un huitième péché. Et encore plus en pensant que ce huitième péché, c'est probablement nous (Rires).

Comment travaillez-vous dans le groupe ? Qui fait quoi ?
Arnaud fait tout ce qui est riffs de bagarre ! Tous les rythmes groovy, les petits solos, viennent surtout de Mike, le bassiste, qui est un excellent gratteux avant tout. C'est pour ça que c'est un excellent bassiste. Il sait composer, et il a une oreille de fou. C'est vraiment un gars mortel. Ensuite, on met tout ça en commun. Des fois, on a une idée, on met une phrase, et ça aide aussi pour les compos. Et une fois que la batterie est calée, je rajoute mes textes. Je rechange toutes les compositions pour mettre mes refrains et mes couplets, et ça fait bien chier tout le monde (Rires). Et c'est bien (Rires).

Vous composez uniquement ce dont vous avez besoin, ou bien vous composez énormément et vous ne gardez que ce qui vous intéresse ? Vous avez beaucoup de matériel après toutes les compos ?
Non. On compose uniquement ce qu'il nous faut. On est comme ça. On veut être content de ce qu'on fait. Quand les compos ne vont pas, on les abandonne tout simplement. De temps en temps, on récupère un riff qu'on avait fait avant et on le met au goût d'une autre composition. C'est du tricotage parfois.

Cet album, comme les autres, a été écrit pour la scène ? Vous avez déjà des dates prévues, une tournée ?
Oh oui. C'est notre truc à tous les quatre que d'être sur une scène. La première fois que je suis monté sur une scène, c'était à une fête de la musique dans les années 2000, et ça a été une révélation. Je savais que c'était fait pour moi. On occupe l'espace et on s'éclate. On a la chance , et on s'en rend compte, de vivre des choses que la plupart des gens ne vivront pas. Quand on a la chance de jouer dans des festivals comme sur la Hell-scène au Hellfest, au Silak, qu'on a la chance de passer un week-end sur scène devant des centaines voire des milliers de personnes, c'est des souvenirs à raconter, c'est grisant. Mais c'est une chance qu'on mérite. On a travaillé pour ça. C'est génial.

En parlant de concerts, vous avez beaucoup tourné et joué avec Sepultura, Walls Of Jericho, Agnostic Front, Terror, Municipal Waste, Madball, Sick Of It All, Unearth, Black Bomb A entre autres ... Quelles expériences en avez-vous tiré ?
Il y a certains groupes, quand tu les vois sur scène, tu comprends pourquoi ils sont là. Je pense, par exemple, à la front girl de Walls Of Jericho qui est tout simplement incroyable. Elle arrive, elle est en short, et elle te brasse la gueule. Elle retourne la fosse. Et forcément, on apprend en regardant ces légendes évoluer sur une scène. Donc oui, tous nous ont appris des trucs.

La set-list sur scène, c'est quoi ?
Principalement des titres du dernier album, forcément. On pioche aussi dans les albums précédents, sauf de « Straight Hate » qui est notre premier album. Non pas qu'on ne l'assume plus, mais ce n'est vraiment plus d'actualité. Disons que l'on a un bon mix de nos quatre derniers albums, avec priorité au dernier.

Quelles évolutions notez-vous depuis le début du groupe ? À part on tient mieux l'alcool ?
(Rires) Je bois très très peu moi monsieur (Rires). Je dirais que lorsqu'on a commencé en 2008, on était très influencés par la scène hardcore, car on la découvrait à ce moment-là. On est allé faire le Fury Fest, (l’ancêtre du Hellfest - NDLR), donc tu vois que ça remonte. Et ce n'était pas Disneyland comme maintenant. Même si maintenant, c'est mortel, avant, c'était très ... roots. Ça faisait mal aux oreilles, il y avait de la boue, mais c'était vraiment génial. Quand on a vu Terror en live, on s'est pris une tarte pour nous qui venions du metal. On a vu les gens bouger d'une autre manière. Ça nous a énormément plu et on a voulu faire la même chose. On se conformait un peu trop à des codes. On s'est affranchi de ces codes et on a assumé notre côté beaucoup plus trash dans notre hardcore.

Vous êtes très présents sur les réseaux sociaux avec des vidéos, c'est important cette présence quasi-permanente ?
À l'heure actuelle, je vais te dire oui. On a un grand plaisir à partager des visuels et à montrer des clips. Ce sont des choses qu'on a pris plaisir à faire. On s'est marré en les faisant, et on a envie de partager tout ça. Je pense au clip de « Acid Hole » qui nous a pris du temps à faire avec Magali Laroche, qui pour moi est une petite perle cinématographique rigolote. On a des clips live. On a encore pas mal de choses qui arrivent. On a du beau matériel en stock. Les visuels de l'album sont tellement cool que j'ai vraiment envie que les gens les voient. Avoir un bon visuel qui défonce, c'est une force. Ça donne de l'intérêt au groupe. Ce n'est que de la plus-value. Un visuel bien travaillé aide les gens à comprendre ce que tu es.

Oui. Même sur les albums précédents, vous avez toujours eu de beaux visuels.
C'est vraiment ce qu'on voulait. Les deux dernières pochettes, de « It's A Trap » et « Straight To Namek », c'est Christophe Regnault qui est dessinateur de BD et qui bosse en général pour le BD Historique, et Jesse James dernièrement. C'est quelqu'un dont je connaissais les talents et les capacités de dessins, avec un peu ce côté Fluide Glacial, et de plus, il est très fort en caricature. Il suit mes idées. Je lui donne deux éléments et il sait exactement ce que je recherche. On est de la même époque, des années 90, et on a les mêmes références.

Question rituelle pour conclure les interviews : quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
Alors, le dernier que j'ai écouté ou le dernier que j'ai kiffé ?

Comme tu veux ?
Alors les derniers trucs que j'ai écoutés, c'est Sleep Token, parce que je voulais comprendre un peu la hype autour d'eux. Et j'ai trouvé ça plutôt cool. Sinon, le tout dernier que j'ai vraiment kiffé, c'est Prowl. C'est un groupe canadien avec qui on a joué et on s'est pris une branlée en live !! C'est vraiment très très bon. C'est dans la veine de Power Trip, du crossover trash. Ça tabasse vraiment.

Loïc, un grand merci pour cette interview.
Merci à toi Yann !

Propos recueillis par Yann Charles