lundi, 13 novembre 2023
Blue no more
(Autoproduction – 2023)
Durée 67’44 – 11 Titres
https://www.facebook.com/jerrytbluesman
Il y avait plus de deux ans que cette formation francilienne n’avait plus rien déposé dans les bacs et si l’on pouvait encore les croiser régulièrement à la scène, on se demandait quand même si la source de laquelle les blues de Jerry T. & The Black Alligators jaillissaient avec une certaine régularité autrefois ne s’était pas quelque peu asséchée avec l’arrivée de la (grand-)paternité des uns et des autres … Que nenni, promis, juré, craché, le quintet n’a jamais été aussi motivé et nous le prouve cette fois avec son premier album live, un ouvrage enregistré dans une certaine intimité, et en sextet s’il vous plait, avec pour l’occasion le retour à une formule avec deux belles guitares qui se parlent et parfois se bousculent et se tirent la bourre. Réguliers dans leurs manière d’être, les Black Alligators se démènent comme des beaux diables et c’est sur un tapis rythmique plutôt confortable que les solistes s’en donnent à cœur joie, avec toujours ce superbe saxophone qui entraine le tout vers le haut et ce diable d’harmonica qui n’en finit plus de nous en mettre à la fois plein les mirettes et plein les oreilles. De reprises en compos ou encore en adaptations personnelles, le groupe n’y va pas par quatre chemins pour séduire son public, comme toujours, et c’est avec une set list bien pensée qu’il nous régale à chaque instant, offrant aux uns et aux autres l’occasion de se mettre en valeur avec un solo de sax, de guitare ou d’harmonica, avec un break quasiment a-capella ou encore avec quelques belles envolées qui confirment que le blues n’est jamais une musique triste et monotone. Lancé avec subtilité par un « Crossroads » servi à la sauce Black Alligators, « Blue No More » ne manquera pas de rendre hommage au Taulier avec sa propre vision de « All The Music » et continuera la route avec des originaux comme « Belly To Belly », « Lazy Woman » ou « Big Company Blues » mais aussi avec des covers comme « I Put A Spell On You » ou encore cet « Hoochie Coochie Man » qui referme les portes d’un live franchement pas piqué des vers. C’est en concert que l’essence même de Jerry T. & The Black Alligators est le mieux mise en valeur, lorsque chacun n’a rien de mieux à penser et à faire que de prendre et partager du plaisir, sans contrainte, sans pression, et cette rondelle fraichement sortie des presses est là pour mieux nous le rappeler. Une grosse dose de feeling, un zeste de fun, et le tour est joué !
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