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BLUES HEAVEN FESTIVAL (DANEMARK) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 12 novembre 2023
 

BLUES HEAVEN FESTIVAL
ARENA NORD – FREDERIKSHAVN (DANEMARK)
Les 10 & 11 novembre 2023

http://www.bluesheaven.dk/ 

Les retrouvailles avec les amis du Blues Heaven Festival sont toujours pleines de surprises et cette année encore, nous ne manquerons pas de prendre du plaisir avec les nombreux visiteurs et acteurs de la communauté blues venus de toute l’Europe et même d’ailleurs, non pas pour se perdre pour quelques jours dans ce port de commerce septentrional du Jutland du Nord mais bel et bien pour profiter d’une affiche de rêve sur laquelle on retrouve, comme il est d’usage ici, le gratin des artistes de blues, essentiellement américains. A seulement quelques encablures en ferry de la Suède et de la Norvège, Frederikshavn va devenir pour deux soirées la capitale européenne du blues …

Vendredi 10 novembre 2023 :

Il n’est que 18 heures quand Peter Astrup et Paul Benjamin déclarent le festival ouvert et c’est avec un gros morceau que débute cette nouvelle édition, la dix-septième, puisque c’est Bernard Allison qui est chargé de lancer la soirée avec le gros son et la belle énergie qu’on lui connait. Jamais à cours de ressource, le chanteur et guitariste ne va pas se laisser déstabiliser par une assistance encore un peu clairsemée et va mettre tout son poids dans la balance pour nous proposer ses propres morceaux mais aussi quelques emprunts piochés dans le répertoire de son regretté père, le génial Luther Allison, dont il est le plus jeune fis. A ses côtés le band est impeccable avec un Eric Cannevaro survolté aux claviers et une rythmique éprouvée avec l’expérimenté George Moye à la basse et le jeune mais particulièrement efficace Allan Matthew Kimathi à la batterie et c’est en y mettant l’art mais aussi la manière que le Bernard Allison Band va nous emmener pendant une heure faire un tour du côté du Chicago blues mais aussi du blues rock !

On se dirige maintenant vers la scène annexe baptisés Blues Hall sur laquelle va se produire ce que l’on appellera en France la tournée du Chicago Blues Festival et qui réunit pour une sorte de grande fête en forme de jam session Marquise Knox, Dexter Allen et Lady A, des artistes respectivement originaires de St Louis, de Crystal Springs dans le Mississippi et de Seattle, qui se retrouvent ce soir pour des prestations individuelles mais aussi pour un final commun dévolu à des standards du blues. Jamais en manque d’inspiration, les trois têtes d’affiches se réunissent ce soir pour la première date d’une tournée qui durera un mois tout entier et qui passera un peu partout dans l’hexagone mais aussi en Belgique et en République Tchèque. On soulignera la prestation a-capella de Lady A et le show bondissant de Marquise Knox qui soutera par-dessus les barrières pour aller interpréter « Walking The Dog » dans le public et enfin l’intervention très précise de Dexter Allen qui parviendra à relever le défi imposé par ses prédécesseur en franchissant à son tour l’obstacle. Voilà un show que l’on reverra avec plaisir dans une semaine au Blues Alive Festival !

On passe brièvement par le Blues Café où se produit en solo Alvin Younblood Hart mais c’est quand même l’occasion d’apprécier le temps d’un morceau la très grande qualité de la musique d’un artiste qui, en acoustique, parvient à régaler une assistance assise qui, pour la grande majorité, achève tranquillement son repas ou vient tout juste de le finir. Un véritable crève-cœur, d’autant plus que contrairement à notre première impression, nous n’aurons pas la chance de revoir cet excellent artiste demain soir. Ce n’est que partie remise car le peu que nous en avons vu nous a vraiment mis en appétit !

On retrouve la grande scène où vient se produire maintenant Robert Finley, le bluesman de Louisiane qui est devenu l’artiste favori de Dan Auerbach des Black Keys. Demi-finaliste de l’émission « America’s Got Talent » en 2019, Finley est une personnage qui résume à lui seul l’histoire du blues en Amérique, avec ses hauts et ses bas, et il n’y a rien de surprenant à ce que son dernier effort en date, « Sharecropper’s Son » ait fait un véritable carton un peu partout où le blues est apprécié. Lancé par ses musiciens, Josh Cournoyer aux guitares, Jonathan Shoemaker à la basse et Aaron Goodrich à la batterie, le show verra bientôt arriver le chanteur et guitariste accompagné par sa choriste, Christy Johnson, qui lui ouvrira la route pour compenser sa défaillance visuelle. Le ton est donné d’entrée de jeu, Robert Finley est un véritable showman doublé d’un excellent entertainer et c’est à sa manière qu’il imposera son concert comme un des très bons moments de cette première soirée qui n’en manquait pourtant pas. Remarqué et souvent croisé au fil des ans, l’artiste que nous avions eu le plaisir de retrouver lors d’une soirée en février dernier à Nashville nous a une fois encore fait forte impression !

On passe rapidement par le Blues Café où se produit, théoriquement en solo, le pianiste Mitch Woods, natif de Brooklin, que l’on appelle souvent Mister Boogie Woogie à l’instar du Néerlandais Eric Jan Overbeek avec qui il convient de ne pas le confondre. En attendant sa prestation en formation complète pour la seconde soirée du festival, on prendra une première dose de bonnes vibrations qui donnera forcément envie d’en découvrir plus, d’autant plus que c’est en bonne compagnie qu’il se présente à nous ce soir puisqu’il nous offrira un titre avec Lady A au chant et quelques autres avec Mark "Kaz" Kazanoff au saxophone. C’est également en bonne compagnie que nous le retrouverons sur la grande scène demain en puisqu’il sera accompagné de sa Rocket 88’s à savoir Vidar Busk et les Texas Horns. Dire que la mise en bouche a été convaincante est chose facile, d’autant plus que le public a adhéré et a soutenu comme il se doit l’artiste en se montrant chaleureux et même remuant.

On pousse un peu plus loin jusqu’au Blues Hall où se produisent maintenant Tommy Castro & The Painkillers et c’est fort de ses trois Blues Music Awards obtenus en 2022 que le chanteur et guitariste va venir nous présenter des titres issus de son dernier album en date, « A Bluesman Came To Town ». Accompagné de Mike Emerson aux claviers, Randy McDonald à la basse et Bowen Brown à la batterie, Tommy Castro va nous distiller comme à son habitude un bon blues rock pas piqué des vers et interprété non seulement avec talent et énergie mais aussi et surtout avec élégance et inspiration. La guitare bien en place et le riff soigneusement dessiné, le bluesman de San José, en Californie, n’a pas son pareil pour créer des morceaux qui sont de véritables hits en puissance avec des refrains facilement mémorables et des mélodies qui savent se montrer pénétrantes et attractives sur le long terme. Régulièrement programmé en Europe, Tommy Castro a su tisser des liens solides avec son public et ce n’est pas par hasard que la foule présente ce soir lui réservera le meilleur des accueils, quand bien même l’heure avance et que la fatigue commence à se faire sentir. C’est l’apanage des grands que de savoir se positionner à son avantage en toute situation et incontestablement, l’artiste appartient à cette catégorie !

On repasse rapidement par le Blues Café pour découvrir l’exception scandinave de Blues Heaven avec Knock-Out Greg & The Scandinavian Blue Flames!, une formation suédoise qui associe un blues à l’ancienne avec une soul old school soigneusement épicée. Ca se bouscule un peu sur la petite scène mais le quintet se fait plaisir et c’est bien ce qui compte, d’autant plus que l’approche des douze coups de minuit n’a pas rebuté l’assistance et que le public est nombreux devant la scène pour assister à la prestation endiablée des régionaux de l’étape. Il faut dire qu’ils ont du mérite et que si le son est un compliqué sur le premier morceau, la suite sera pour sa art placée sous les meilleurs auspices pour un set qui vaut vraiment le coup d’être découvert. C’est donc une fois encore à regret que nous quitterons le Blues Café pour rejoindre l’Arena Stage où se déroule le dernier concert de la soirée.

La salle a quelque peu été désertée et ce n’est pas faire honneur à l’excellent Zac Harmon que de le laisser se produire devant si peu de monde, surtout que comme à son habitude, le bluesman de Jackson, Mississippi, va nous la jouer grand seigneur avec un blues qui est souvent comparé à celui de Bobby Blue Bland, d’Albert King et de Bobby Rush, ni plus, ni moins. Accompagné de Corey Lacy aux claviers, Nate Robinson à la basse et Giancarlo Iglehart à la batterie, Zac Harmon va faire le job, talentueusement et consciencieusement, afin d’être certain qu’à la fin de son concert, aucun spectateur ne repartira déçu ou frustré. Vainqueur de l’International Blues Challenge en 2004 sous les couleurs de Southern California Blues Society, le chanteur et guitariste a parcouru un sacré chemin qui nous a conduit à le retrouver un peu partout en Europe et aux Etats-Unis et c’est une fois encore ce soir que nous aurons tout le loisir d’apprécier son jeu, son élégance, et son infinie gentillesse.

Nous avons déjà consommé la première heure du samedi et c’est à la hâte que nous rejoindrons notre hôtel pour reprendre un peu de force en prévision d’une seconde journée durant laquelle neuf groupes vont se succéder entre 17 heures et une heure du matin … La nuit porte conseil et si cette dernière est pluvieuse, elle n’en reste pas moins clémente avec près de dix degrés au thermomètre à une heure plus qu’avancée !

Samedi 11 novembre :

C’est à partir de 17 heures que la grande scène de l’Arena va résonner au son du blues, du boogie et du mambo de Mitch Woods & His Rocket 88's, le pianiste se voyant pour l’occasion accompagné par un band norvégien composé de Vidar Busk aux guitares, Bill Troiani à la basse et Martin Windstad à la batterie mais aussi des Texas Horns avec Mark "Kaz" Kazanoff au sax ténor, John Mills au sax baryton et Al Gomez à la trompette. De belles pointures pour une musique qui va nous entrainer du côté de New Orleans avec des allusions poussées aux modèles de Mitch Woods parmi lesquels on trouve forcément Professor Longhair. La salle n’est pas très garnie mais ceux qui ont fait l’effort d’arriver à l’heure vont se régaler de bout en bout d’un set qui ne connaitra aucune temps mort et aucune faute de goût. Mister Boogie Woogie a encore marqué quelques esprits ce soir et il y a fort à parier qu’il rentrera chez lui avec de nouveaux fans !

On traverse en direction du Blues Hall pour y découvrir Dylan Triplett, un jeune bluesman de 22 ans originaire de St. Louis, Missouri, aujourd’hui installé à Nashville, qui a été biberonné à grand renfort des œuvres de Chuck Berry, Little Milton, Tina Turner ou encore Miles Davis, des influences que l’on retrouve forcément dans une musique qu’il interprète en quartet avec son band brésilien, les Simi Brothers, avec Nicolas et Danilo Simi aux guitares, Wellington Pagano à la basse et Pedro Leo à la batterie. Très en vue sur la scène blues actuelle, Dylan Triplett qui a fait la couverture de Blues Blast Magazine en juin dernier n’aura pas grand mal à emmener le public dans son univers fait de belles notes et de superbes mélodies. On regrettera juste l’abondance de fumée qui donne à la salle de faux airs de Kingston, et des lumières agressives qui empêcheront toute forme de contraste. Un bonne occasion de lâcher un peu le côté visuel pour se concentrer sur la partie musicale qui, fort heureusement, valait pour sa part vraiment le coup !

C’est maintenant une légende australienne du fingerpicking que l’on retrouve avec Tommy Emmanuel qui se produit en solo sur la grande scène du Blues Heaven Festival … A 67 ans, le guitariste est toujours aussi impressionnant et c’est avec énormément de charisme qu’il envoie ses morceaux, usant autant que faire se peut d’une quantité astronomique de gimmicks qui lui attirent tantôt de l’admiration, tantôt une sorte d’amusement impressionné de la part d’un public qui cette fois s’est massé en face de lui. Aucun temps mort, on sent que Tommy Emmanuel est pressé d’en découdre puisqu’il n’attendra même pas que Paul Benjamin le présente pour se lancer dans une prestation qui, durant près de quatre-vingts minutes, tiendra toute l’assistance en haleine. Du blues mais aussi de la pop, du rock et du jazz, c’est en se faisant un malin plaisir de brouiller les pistes que le guitariste offrira ce soir son unique concert de l’année en Scandinavie. Autant dire qu’il ne fallait pas manquer une telle occasion car Blues Heaven a vécu ce soir un instant à la fois rare et intense.

On reste en phase avec la guitare en solo puisque c’est maintenant Ian Siegal qui vient se produire sur la scène du Blues Café et c’est fidèle à son habitude que cette sommité de la scène britannique va nous entrainer dans un répertoire acquis au blues bien entendu, mais pas seulement car son jeu rugueux et sa voix à la fois chaude, rugueuse et puissante sont capables de sortir des sentiers battus pour nous emmener un peu plus loin, un peu plus haut. Le public, soigneusement attablé, se prête au jeu d’une prestation qui associe une dose de préparation et une autre de spontanéité et même d’improvisation et c’est justement ce dosage très harmonieux qui fait que chaque apparition en public de Ian Siegal est un moment au moins aussi attendu qu’unique. Un « John The Revelator » joué a-capella avec juste quelques percussions sur la caisse de la guitare, quelques traits d’humour et une composition en fin d’un set qui a un peu débordé sur le timing prévu et c’est avec la banane que tout le monde se quittera à regret !

Retour vers le Blues Hall, l’endroit le plus en vue de la soirée mais aussi le plus enfumé, où l’on retrouve la chanteuse Keesha Pratt en compagnie d’une dream team composée de Zac Harmon aux guitares, Shawn Allen et Corey Lacy aux claviers, Bate Robinson à la basse et Giancarlo Iglehart à la batterie mais aussi les Texas Horns venus pour habiller l’instant. On se promène dans le Sud des Etats-Unis sur fond de bonnes vibrations et de blues de très bonne facture et c’est un réel plaisir d’écouter Zac Harmon se lâcher totalement sur un répertoire qui n’est pas le sien mais qui, entre standards et titres de la chanteuse, lui convient à la perfection. Présent au milieu du public, Dylan Triplett n’en manque pas une miette et à l’image de son interaction hier avec Marquise Knox sur « Walking The Dog », il participera à sa manière au show de Keesha Pratt pour en faire un moment apprécié de tous, et en particulier du public qui, reconnaissant le jeune bluesman, s’efforcera de la saluer ou de faire un selfie avec lui sans pour autant nuire à la prestation des artistes. Et si côté photographes, c’est encore un remake de TV Jamaïque qui nous attend, il faudra bien se résoudre à faire contre mauvaise fortune bon cœur …

On ne manquerait pour rien au monde le sympathique et brillant Doug MacLeod, un habitué du Blues Heaven que l’on croise régulièrement en Europe et aux Etats-Unis, lorsqu’il entre dans la peau du professeur de guitare acoustique au Pinetop Perkins Foundation Workshop à Clarksdale par exemple. A la fois charismatique et virtuose, Doug MacLeod nous régale à chaque instant de ses interprétations recherchées et d’un jeu dans lequel il manie à la perfection la guitare mais aussi le chant et enfin l’humour puisqu’il est rarement le dernier quand il s’agit d’amuser la galerie. Ses interprétations pleines de saveur vont une fois encore faire planer des ambiances empreintes de blues à l’ancienne sur un Blues Café carrément sous le charme non seulement de la musique mais aussi de l’artiste … Ian Siegal qui n’est pas très loin de la scène n’en manque pas lui non plus une seule seconde, un signe qui ne trompe pas sur la très grande qualité de l’instant !

Chanteuse et bassiste, Danielle Nicole va nous recevoir sur la grande scène de l’Arena pour un concert explosif qu’elle va donner en compagnie de Brandon Miller aux guitares et Go-GOo Ray à la batterie dans un premier temps, avant d’être rejointe par Monster Mike Welch vers la moitié de son set. Les souvenirs remontent forcément puisque l’on avait vu Mike Welch ici même en compagnie du regretté Mike Ledbetter et c’est cette fois en compagnie d’une autre très belle artiste qu’il se produit, avec moins d’embonpoint en ce qui le concerne mais avec toujours le même jeu de guitare ultra précis et la même énergie. Le groupe se fait plaisir et se promène du côté du blues mais aussi du rock devant une assistance là encore comblée, même si la fatigue se fait un peu sentir à l’approche de minuit. Bassiste et efficace et chanteuse inspirée, Danielle Nicolle aura très largement rempli sa part du contrat et c’est un dernier concert de grande qualité qu’elle aura donné sur une Arena Stage plus que convaincue.

Elle a fait ses classes à la London Community Gospel Choir et c’est au Blues Café que nous attend Samantha Antoinette en compagnie de son ban danois, The Chargers, dans lequel se pressent Kasper "Lefty" Vegeberg et Søren Schack aux guitares, Jakob Kirkegaard Kortbæk à la basse et Asmus Jensen à la batterie. La foule a quelque peu disparu mais c’est une assistance de passionnés qui attend de voir les régionaux de l’étape se produire en compagnie d’une chanteuse qui ne ménage pas ses ardeurs. A ses côtés, ça joue plutôt bien avec un bassiste qui prend la pose et un groupe qui fait bien plus que se défendre sur un assortiment de blues qui produit à chaque fois son petit effet sur le public. Les traits sont toutefois un peu tendus et on sent bien qu’une partie du public n’ira pas jusqu’au bout d’une prestation appelée à l’emmener jusqu’à une heure du matin. Dommage car il y avait peu de représentants européens et que nous aurions bien voulu un peu en profiter.

C’est pour mieux finir la soirée au Blues Hall que l’Américain Slam Allen, pointure du blues, de la soul et du rhythm’n’blues, va nous offrir le dernier concert de ce cru 2023 en compagnie de son band franco-espagnol composé de Victor Puertas aux claviers, Antoine Escalier à la basse et Pascal Delmas à la batterie, un band rejoint par les Memphis Horns qui une fois encore ne vont pas démériter. Pour cet ancien membre du James Cotton Band, le blues est une sorte d’élément vital qu’il s’est démené à proposer sur le Chitlin’ Circuit pendant des années avant enfin de passer à la vitesse supérieure et de tourner, comme c’est le cas en ce moment, à l’étranger et tout particulièrement en Europe. Concentré de force, de finesse et de sensibilité, l’artiste qui est en plein dans la force de l’âge ne retient jamais ses coups et c’est un blues plaisir qu’il nous présente, superbement épaulé par une section rythmique de haut vol mais aussi par un claviériste touche à tout qui est, à l’heure actuelle, un des tous meilleurs musiciens de la scène internationale. Le public a malheureusement déserté la salle et le ballet des bus pour la ville bat son plein, au grand dam d’un artiste et d’un groupe qui auraient vraiment mérité mieux. Heureux les Français qui pourront l’apprécier chez eux dans les jours et les semaines qui arrivent !

Ainsi s’achève un des grands raout blues de cette fin d’année, mais il y en aura d’autres, il faut dire que la période automnale est propice à l’exercice … On prend donc congé de nos hôtes et on les félicite pour leur travail à la fois précis et harmonieux, pour ce petit côté rock’n’roll dans une organisation où l’on improvise souvent mais où à chaque fois tout se passe à merveille … Bravo à Peter Astrup, l’homme-orchestre du Blues Heaven Festival, et bien entendu à tous ses bénévoles sans qui, on le répète assez, rien ne pourrait avoir la même saveur. Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour 2024 …

Fred Delforge - novembre 2023