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BATSÜKH DORJ pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 12 novembre 2023
 

Ögbelerim – Music for my ancestors
(Buda Musique – Routes Nomades – Socadisc – 2023)
Durée 49’35 – 12 Titres

https://routesnomades.fr/artistes/batsukh-dorj 

Il est né il y a un peu plus de trente ans à Tsengel, à l’extrême ouest de la Mongolie, dans une région qui partage ses frontières avec le Kazakhstan, la Chine et la Russie, et c’est initié par la maître Papizan Badar que Batsükh Dorj apprendra le khöömii mongol, un chant diphonique traditionnel qui s’appuie sur un bourdonnement produit par le larynx tandis que des harmoniques viennent apporter une mélodie à deux voix. Après avoir proposé une anthologie de cet art pour le moins original, l’artiste revient cette année en compagnie de Johanni Curtet pour nous présenter différentes formes et déclinaisons des chants diphoniques qui seront à tour de rôle « pressés » et « sifflés » mais aussi, si l’on se fie aux traductions littérales, « étriers » ou encore « roulants ». S’accompagnant eux-mêmes à la vielle, au luth ou encore aux percussions, les deux complices vont se lancer dans une sorte de démonstration d’une cinquantaine de minutes au cours de laquelle le chaland, parfois un peu déstabilisé, se laissera séduire par ce blues de l’Altaï au son si particulier et aux redondances qui ne tardent jamais à devenir captivantes, Batsükh Dorj faisant tout son possible pour donner une dimension folk à une musique qui garde ses fondamentaux ethniques mais qui s’efforce en même temps de s’ouvrir en grand sur le reste du monde, en se rendant accessible et humaine bien entendu, mais aussi et surtout en adoptant une approche moderne pour mieux mettre en valeur des influences séculaires. On adhèrera plus ou moins facilement à des morceaux comme « Bainak », « Kaldak-Khamar », « Shoor » ou encore « Churtum », mais en fermant les yeux en se laissant guider par les notes et par les sons, on finit forcément par entrevoir en filigrane cette terre de contraste où les lacs et les grands espaces sont de temps en temps rattrapés par un urbanisme qui dénote un peu, mais qui finalement appartient lui aussi à cette culture que l’artiste interprète en hommage à ses ancêtres. Une belle découverte qu’il serait regrettable de ne pas réaliser, d’autant que l’on pourra la faire en toute simplicité en se penchant sur les bacs spécialisés …