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CORVIUS pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mercredi, 30 août 2023
 

CORVIUS

http://www.corviusmusic.com/ 
https://www.facebook.com/CORVIUSMusic 

Rencontre avec Chris et Ame du groupe Corvius. Un groupe atypique qui a pour concept la "musique à l'image". En référence pour leur passion pour le cinéma, la musique metal et la SF. Un excellent album, « Signals », qui va vous entraîner loin, très loin …

Salut. La question rituelle, pouvez-vous nous présenter Corvius ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Ame : Corvius est un groupe qui a été formé par Chris et moi en 2018. Et on se définit comme un groupe de "cinématique métal". Car on a la volonté de fusionner le concept "musique à l'image" et nos influences metal. On s'est rencontrés en 2018 alors qu'on faisait une formation de marketing musical ensemble. Et c'est là qu'il m'a recruté. Nos influences c'est Hans Zimmer, Stars, The Architects, The Browning, X Japan, Luna Sea, Metallica et Apocalyptica.

Vous aviez déjà individuellement des idées de projet "cinématique" ?
Chris : oui, je m'étais rendu compte qu'aucun groupe ne faisait la musique que j'avais en tête. Je me suis dit à l'époque où je commençais à mettre les premières briques de notre premier single, « Origins », qui est sorti début 2020, que personne ne faisait la musique que j'étais en train de composer. Et quand j'ai présenté le morceau à Ame, il m'a dit que c'était vraiment très particulier et inhabituel comme structure. Et comme il était très curieux, il a bien voulu tenter l'aventure avec moi. C'était un premier coup d'essai pour moi que de tenter de faire ce style musical là et finalement ça a matché et ça plaît à pas mal de monde. Et je suis très heureux de ça.
Ame : De mon côté, j'avais toujours voulu faire un projet style Metallica « S&M » (symphonique et metal). J'aimais bien ce côté vraiment orchestral et quand j'ai écouté ce que Chris faisait, j'ai été enchanté de rejoindre un projet comme ça.

Comment vous définissez-vous musicalement ? Metal symphonique, metal progressif, metal expérimental peut être, avec un petit (gros) côté Apocalyptica pour le travail sur les voix ?
Chris : Tout à fait, et pas que du côté des voix. Il y a aussi le côté un peu featuring qu'Apocalyptica fait vraiment beaucoup sur quasiment tous les morceaux. Et c'est marrant ce que tu dis parce que quand on fait écouter les morceaux à des gens, ils essaient de nous juger sur du métal symphonique. Sauf que la grande différence qu'on a avec eux, c'est que dans le symphonique, c'est l'orchestral qui suit d'abord le côté metal et les guitares. Tandis que nous, c'est tout le contraire. On compose d'abord l’orchestral et ce sont les guitares qui suivent après. Et comme on met quelques bribes de style de The Architects dans notre musique, on nous catalogue comme metal prog ou expérimental. Sauf que dans le progressif, ils incorporent des instruments inhabituels et des structures inhabituelles comme Tool ou David Townsend, et nous, ce qu'on a en plus, c'est le côté "musique à l'image" d'abord. Et si tu enlèves les guitares et le metal, tu pourrais parfaitement mettre notre musique dans un film ou dans des jeux vidéo par exemple. C'est ça la grande différence, le côté transmédia. Et comme on ajoute un peu d'electro également, ça désarçonne un peu les gens.

Dans vos références, vous citez bien entendu Hans Zimmer, Stars, Apocalyptica, on vient d'en parler, mais aussi Metallica. J'avoue que je n'ai pas trouvé le côté Metallica sur cet album ?
Ame : En fait le côté Metallica, ce sont surtout mes influences à moi pour le côté symphonique et metal comme je l'ai dit tout à l'heure. Avec une volonté, à terme, d'aller un peu vers ce qu'ils ont fait.
Chris : En fait, on a tellement d'influences que je pense qu'on n'a pas encore eu le temps d'explorer totalement le côté Metallica. Mais ça viendra dans le second album.

On va parler de votre album, « Signals ». Déjà première question, puisqu'on est dans des références cinématographiques, rien à voir avec le film « Signs » ?
Ame : Non. Même si dans le film « Signs » ça parle un peu des aliens je crois. Alors on peut dire oui si tu veux sur le côté crop circle. Car si tu regardes bien le logo de Corvius, c'est un crop circle. Mais on était plus sur des influences comme « Alien » ou « Prometheus ». Ce serait plus ça nos influences majeures.

On est clairement dans un concept album, je dirais même plus que ça, c'est un album scénarisé, est-ce le premier épisode d'une série ?
Ame : Oui tout à fait. Actuellement, on collabore avec un scénariste-écrivain qui s’appelle Yann Perez. En fait le concept c’est deux romans. Et le premier s’appelle donc « Signals Partie 1 » et on est encore dessus. Donc oui, c’est scénarisé et on travaille avec lui sur des synopsis que Chris et moi avons écrit. Et lui avec ça, il part dans une grande épopée de science-fiction.
Chris : Chaque morceau est un chapitre du roman. Et il sortira, je l’espère, à la fin de l'année.
Ame : Et comme on est des perfectionnistes, on ne sortira pas le roman tant qu'on n'en sera pas totalement satisfait. C'est pour ça qu'on fait des relectures, des réécritures. Mais ça va arriver. C'est vrai qu'en termes de stratégie promo, l'idéal aurait été de le sortir en même temps que l'album. Mais comme on préfère privilégier la qualité, il sortira quand on en sera totalement satisfait.

Question peut être un peu bête (j'en ai une autre totalement conne après !), pourquoi ne pas l'adapter ou le faire en BD avec un livret sur les albums ?
Ame : Ça pourrait être jouable sur une partie des chapitres. Mais c'est vrai que c'est très long. Mais pourquoi pas en fait. C'est une très bonne idée et c'est vrai qu'on n'y a pas vraiment pensé.
Chris : Alors il y a des plus et des moins. C'est vrai que ça pourrait être très spectaculaire parce qu'il y a des scènes de combats dans les romans. Mais comme de notre côté, on essaie également d'atteindre la branche du cinéma, ce ne serait peut-être pas une bonne chose. C'est ce qu'on espère, aller vers le cinéma si un jour on a un budget bien entendu. Et puis le côté roman, ça laisse parler un peu l'imaginaire de chacun. Comme ça, chacun peut s'approprier cet univers à son image.
Ame : Mais c'est vrai que ça reste une très bonne idée à explorer quand même. Je ne suis pas contre si on arrive à trouver le dessinateur ou la dessinatrice qui pourrait adapter tout ça oui.
En-tout-cas si on en vient à faire ça, on te remerciera avec une spéciale mention à Yann pour l’idée. (Rires)

Qu'est-ce qui vous a inspiré pour cet album d'anticipation qui finalement pourrait devenir "pas si anticipation" que ça non ?
Ame : Oui, comme tout est en train de tourner au vinaigre effectivement, ça risque de ne plus être de l'anticipation. Finalement, c'est quelque chose qui est d'actualité. La Terre a épuisé ses ressources et c’est à partir de ce postulat que les riches de l’humanité décident de faire un vaisseau pour survivre et laisser tous les pauvres derrière. Alors c'est vrai que c'est une vision assez pessimiste du futur, mais on y arrive. Ne serait-ce qu'en terme climatique ce qui apporte beaucoup d'inquiétude.
Chris : Ce qui est intéressant, s'il y a des lecteurs qui ont déjà lu « Candide » de Voltaire, ils le savent, Voltaire voulait choquer les gens en dépeignant une vision totalement apocalyptique, mais qui permet de critiquer certains aspects de l’époque. Notamment l'esclavagisme, les inégalités par rapport aux riches. Et nous, on essaie de faire un peu la même chose, car quand tu lis le bouquin effectivement, tu as presque envie de te tirer une balle. Mais c'est également le meilleur moyen de choquer et donc d'avertir les gens sur ce qui est en train de se passer et sur ce qui risque d’arriver. Les grands courants marins s'affaiblissent, les forêts sont en train d'étouffer et les grandes puissances militaires poussent toujours le bouchon un peu plus loin.
Ame : Mais malgré toutes ces visions pessimistes, il y a quand même une des choses les plus importantes qui reste, c’est l’amour et l'espoir.

Par contre, ça ne va pas être trop compliqué à jouer sur scène, avec tous ces effets spéciaux, le son, les voix ?
Ame : Oui oui, on a des musiciens de session.
Chris : C’est vrai qu’il y a, à juste titre, des gens qui sont sceptiques sur le fait qu’on soit d’abord un groupe de "musique à l'image" et pas vraiment un groupe de live. Mais on a la chance d'avoir le côté metal qui est un des genres musicaux qui se représentent le plus sur scène. Et aujourd'hui, il y a vraiment beaucoup de moyens qui font que tout le côté orchestral qu’on ne peut pas jouer sur scène, sauf en ayant un budget colossal et payer un orchestre entier, vont quand même nous permettre de pouvoir nous produire sur scène. Nous, on a la volonté de vendre un spectacle avant même de jouer les partitions. On va travailler la chorégraphie, notre placement sur scène, pour que tous les gens qui seront devant puissent voir tous les musiciens bouger, et ainsi, on pourra donner un vrai rendu à notre spectacle.
Ame : Et on a la chance d’avoir deux personnes incroyables dans notre équipe de live, Vicky, notre batteur, qui est très bon en ingénierie son et avec qui on a beaucoup travaillé le rendu sonore sur scène, et on a Cécile Delpoïo, la chanteuse de Remember The Light, qui est incroyable musicalement et humainement, et donc on a tout pour proposer un spectacle avec un vrai lien avec le public.

Y aura-t-il des clips qui vous accompagneront sur vos concerts ?
Ame : C’est quelque chose sur lequel on va travailler pour avoir des projections pendant les shows.

Vous n’avez pas peur de casser l’imaginaire de votre public avec des clips ?
Ame : Non, je ne pense pas, car ce sera vraiment plus pour du visuel. L’auditeur pourra toujours imaginer en écoutant l’album.
Chris : Ce seront surtout des vidéos sur scène qui seront plus généralistes. Ce ne sera pas des vidéos plus personnalisées sur les histoires même. Comme ça, chacun sera libre de se faire sa propre interprétation.

Est-ce que vous pensez pouvoir faire des clips de tous les morceaux, histoire d'être encore plus dans le cinéma ?
Chris : Dans l’idéal, ce serait bien. Mais c’est le budget qui va manquer.
Ame : On va peut-être clipper deux autres morceaux qui nous restent l’année prochaine, mais ça reste sujet à discussion comme disait Chris, car la volonté premier est de faire des concerts. Mais à terme ça pourrait arriver.

Ca allait être ma question, est-ce que vous êtes déjà projetés dans le futur avec ce concept en faisant deux, trois ou plus d’albums ?
Ame : On est plutôt step by step. Pour l’instant, on va se consacrer aux concerts et à l'élaboration du prochain album. Mais on veut aller le plus loin possible effectivement.
Chris : On projette d’aller assez loin avec ce concept de la science-fiction et chaque album va expliquer l’histoire des aventures Corvius. Et peut-être, des fois, changer un peu de direction. On verra.
Ame : Oui, peut-être vers un autre univers. On verra. En-tout-cas, on a des projets. Pour l’instant, l’important est de créer du lien avec le public. Mais ça arrivera.

Il fallait bien ma seconde question conne : dans le voyage intersidéral de l'Antarès, vous n'avez pas croisé l'Enterprise qui a disparu dans le Maquis dans Star Trek : Voyager.
Chris : (Rires) Excellent. Justement, Star Treck est une grande influence avec les vaisseaux spatiaux et le fait qu’il y ait plusieurs exoplanètes.
Ame : Si on avait les droits, on ferait un crossover avec le Capitaine Kirk et Spock. (Rires)
Chris : Mais notre vaisseau est beaucoup trop rapide pour lui. (Rires)

Et pour terminer, dernière question rituelle : quel est le dernier morceau ou le dernier album que tu as écouté ?
Chris : Pour ma part, c’est Meshuggah. Alors je ne vais pas te dire lequel, car je suis très fan et je passe les albums en boucle. En fait, je suis fan de djent depuis cinq ans et je n’en décroche pas.
Ame : Pour moi, le dernier album de Peryphery, « Djent Is Not A Genre ». Je suis complètement obsédé par cet album quand je vais à la salle de sport.

Merci à vous les gars.
Ame : Merci à toi d’avoir pris le temps pour cette interview.

Propos recueillis par Yann Charles