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REVEREND FREAKCHILD pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 14 août 2023
 

Songs of beauty for ashes of realization
(Treated And Released Records – Blind Raccoon – 2023)
Durée 38’08 – 9 Titres

http://www.www-reverendfreakchild.org 
http://www.treatedandreleasedrecords.com 

Artiste atypique s’il en est, le Reverend Freakchild est un de ces preachers un peu décalé qui a renoncé à ses excès après avoir connu quelques déboires qui l’ont conduit jusqu’en psychiatrie et qui déclare ouvertement qu’il est désormais Bouddhiste, mais que sa véritable religion est la musique, ce que l’on croit assez facilement si l’on en juge par la production discographique qu’il a à son catalogue. Dans la longue tradition du Reverend Gary Davis, le chanteur et guitariste s’est longtemps produit seul en scène, prenant part toutefois en tant que soliste à la Mass Metro Gospel Choir qui s’est produite dans de belles salles comme le Carnegie Hall, mais il a également pris goût au travail en groupe avec des musiciens prestigieux et c’est cette fois en compagnie d’une très belle brochette d’artistes qu’il revisite neuf de ses titres pour en proposer des versions alternatives. On retrouve ainsi sur ces « Songs Of Beauty For Ashes Of Realization » des musiciens comme, entre autres, G. Love aux harmonicas, Hazel Miller aux voix, Chris Parker à la batterie, Chris Bergson et Mark Karan aux guitares, le multi-instrumentiste Hugh Pool et, last but not least, le Reverend Shawn Amos qui pose à l'occasion ses harmonicas et sa voix pour un résultat qui nous emmène au croisement d’un blues qui regarde du côté du Delta mais aussi de Chicago, avec en prime des relents psychédéliques et des intonations qui tirent du côté du blues rock. Très fortement influencé par le Grateful Dead, le Reverend Freakchild n’hésite jamais à en adopter les codes et les postures pour agrémenter sa musique et c’est en laissant entrer une part de shamanisme et une autre d’hindouisme dans les morceaux qu’il nous présente qu’il en arrive à nous offrir des choses épatantes et totalement débridées comme peuvent l’être « All I Got Is Now », « All Across America » et ses relents très typés Creedence, « Amsterdam Blues » qui nous ramène vers un jeu du bluesman en solo, « Skyflower (Watermoon) » et ses arrangements orchestraux superbement appuyés par les chœurs de Sheril Renee, le duo avec le Reverend Shawn Amos sur « Don't Miss Nothing 'Til It's Gone » et enfin « Keep On Truckin' », un hommage vibrant à Blind Boy Fuller mais aussi au groupe de Jerry Garcia … Voilà une fois encore un album que l’on adorera ou au contraire que l’on détestera mais qui, comme toujours avec le Reverend Freakchild, ne laissera personne indifférent. A écouter absolument donc !