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LES TAMBOURS DU BRONX pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
vendredi, 28 juillet 2023
 

LES TAMBOURS DU BRONX

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Rencontre avec Dominique, guitariste des Tambours du Bronx qui nous parle de « Evilution », le tout nouvel album du groupe. Un opus plus fort, plus metal mais aussi avec plein de nouveautés. Est-ce une nouvelle évolution des Tambours ?

Salut Dominique, on va parler de « Evilution », votre nouvel album, pourquoi ce titre ? Pour confirmer une évolution musicale ?
Bonjour Yann, avant tout, merci pour ta patience ! Oui Stef (Loudblast) nous a proposé ce jeu de mot, « Evilution », comme titre d'album et nous avons tout de suite été emballés. Il y a un clin d'œil à l'imagerie metal, et c'est également une manière d'assumer pleinement cette direction musicale. C'est également un constat sur l'évolution du monde … Donc un jeu de mot simple, efficace, mais plein de sens.

Justement, comment vous définissez-vous musicalement ? Metal certes, mais avec pas mal d'indus quand même, disons plus qu'avec « Womp » ?
Je ne sais pas si c'est plus metal que « Womp ». Nous nous sommes toujours considérés comme un groupe d'indus, avec un public très large, sans guitares. Mais nous nous sommes toujours sentis plus proches de Ministry que de Stomp. Ce côté rock est là depuis nos débuts, aussi bien dans notre attitude que dans l'énergie et la violence sur scène. Nous avons depuis longtemps cette envie d'évoluer, d'apporter des mélodies et des samples à nos percussions. Ça a été d'abord avec de l'electro, qui est d’ailleurs toujours bien présent sur le show metal, et puis la collaboration avec Sepultura nous a confirmé ce qu'on pensait : ça fonctionne avec des guitares et une grosse batterie metal !

Vous n'avez pas peur de décevoir certains de vos fans avec cette nouvelle orientation musicale ?
Oui et non : si on n'évolue pas, on va nous le reprocher, on va moins jouer, on va entendre "c'est toujours pareil", on va lasser et se lasser. Il est vital d'évoluer. Mais dès lors que tu modifies le moindre élément dans une formule, on viendra également te le reprocher. Je tiens à préciser que si cette orientation musicale ne convient évidemment pas à tout le monde, elle continue de plaire à un public très large, qui découvre et se surprend à apprécier le metal à nos concerts. On commence à toucher aussi un public plus jeune ainsi que les métalleux bien sûr. Et pour finir, il s'agit bien d'une "face metal" des Tambours du Bronx, puisque nous continuons à jouer en parallèle notre show classic, basé sur le côté historique du groupe, focalisé sur les percus et de l'electro. C’est un vrai plaisir de passer du show metal au show classic, ça casse la routine sur la routine sur la route, et d’ailleurs, nous retrouvons très souvent des fans qui viennent systématiquement aux deux types de concert sans hésitation.

Quelles sont vos inspirations ou les thèmes que vous abordez sur cet album ? Qui écrit les textes ?
Renato Di Folco (Dropdead Chaos), Stéphane Buriez (Loudblast) et Reuno (Lofofora) sont nos trois chanteurs, ils ont tous énormément d'expérience dans la musique, un talent fou, et on leur fait une confiance absolue. Ils se partagent les morceaux et chacun écrit ses texte avec une liberté totale, ils les retravaillent tous ensemble au moment de l'enregistrement afin d'avoir une belle cohérence. Je pense qu'ils seraient plus à même de parler de leurs textes.

Comment s'est passé la composition de cet album ? Et est-ce que la pandémie qui a sûrement été un gros coup dur pour vous n'a pas été "bénéfique" pour travailler et composer ce nouvel album ?
La composition de nouveaux morceaux a commencé dès 2019, alors que nous étions en pleine tournée « Womp », avec des salles de plus en plus grandes, plein d'enthousiasme ... juste avant l'arrêt brutal imposé par la pandémie. Avec différentes phases : d'abord repos imposé, finalement bienvenu, on n’en n'aurait pas pris sinon, puis reprise de l'écriture des morceaux en pensant à la reprise, perte d'espoir d'une reprise, etc. Ascenseur émotionnel quoi ... Quoi qu'il en soit, au fil des années pandémie et postpandémie, on a accumulé pas mal de démos, plus d'une trentaine, qu'on a un peu laissé de côté avec la reprise du live jusqu'à la prise de conscience que 2018 était déjà loin et qu'il fallait qu'on sorte ces nouveaux morceaux. En ce qui concerne la composition en elle-même, comme certains de nos musiciens habitent loin les uns des autres, on a l'habitude de travailler à distance. On a une méthode qui permet un réel travail de groupe ... Mais à distance : une sorte de ping pong musical. Un musicien écrit une ébauche, ça part parfois de phrases Tambours ou parfois de riffs guitares, l'envoie à un autre qui va proposer ses propres parties, des modifications, des améliorations, les renvoyer, ça va à un autre et ainsi de suite ... c’est un va et vient perpétuel pour arriver au résultat final.

Je reviens sur le groupe, comment recrutez-vous tels ou tels artistes qui vont tourner avec vous, quels sont les critères que vous recherchez ?
Ce qu'on recherche avant tout c'est l'humain.

Vous avez déjà eu des refus je suppose, mais avez-vous des artistes dont vous ne pensiez pas qu'ils accepteraient et qui vous ont rejoint pour un soir, une tournée ou pour intégrer le groupe ?
Des refus, assez peu finalement, à part pour quelques featurings, et généralement dans ce cas, c'est quand on n'a pas pu passer le stade du management ... Les personnes avec qui nous jouons actuellement sont toutes des personnes que nous avons contacté dès le début et qui nous ont dit oui tout de suite, à notre plus grande surprise. Je pense à Franky à la batterie, Arco Trauma aux claviers, ou à nos chanteurs ...

Sur le plan de la musique, ça doit être très compliqué de régler au plus juste le ou les sons ? Je pense à Franky à la batterie qui est couverte par les fûts, mais qui doit quand être bien présente ? Gros boulot en amont ?
Il y a le côté arrangement, création musicale, c'est une chose. Par exemple, Franky a bien étudié nos techniques de percussions et s'est adapté en jouant de manière plus minimaliste que ce qu'il avait pu faire auparavant, c'est à dire servir le groove et la puissance du groupe sans chercher à lutter avec les bidons, donc en leur laissant de la place, en ne jouant que ce qui est utile pour privilégier l’efficacité. Sur l'album « Evilution », nous avons également pensé les morceaux afin que chaque instrument ait sa place et qu'il soit aéré, digeste. Là, c'est l'expérience qui parle : « Womp » était très dense, « Evilution » est plus travaillé sur la diversité, les nuances, les mélodies et le fait de ne pas tout jouer tout le temps. Et puis il y a la technique : oui mixer un album des Tambours du Bronx c'est un challenge. Le bidon n'a rien de commun et rien de facile. Avec tous les instruments, ça peut virer au cauchemar. Heureusement, HK du Vamacara Studio a compris très vite comment faire sonner cette formule à la perfection.

Mais également gros boulot à chaque concert où les conditions doivent être différentes à chaque fois, les balances prennent beaucoup de temps ?
En live, on a également de très bons techniciens avec nous sur la route depuis des années, membres du groupe à part entière, et qui savent parfaitement nous faire sonner. Donc finalement, non, pas de balances si longues que ça, rien d'extraordinaire à ce niveau-là, nous sommes plus ou moins autonomes, ne demandons rien d'extravagant, ça se passe plutôt rapidement.

En parlant réglages, ça ne doit pas être évident que ce soit en concert ou en studio d'adapter vos compositions aux voix ou aux tessitures des différents chanteurs qui tournent avec vous ?
En réalité ce sont nos chanteurs qui s'adaptent (Rires) ! A noter que chacun d'entre eux est capable d'interpréter les chansons des autres ... A sa manière.

Toujours réglages, qui s'occupe de la chorégraphie sur scène ? Vous ou bien vous avez quelqu'un extérieur au groupe qui s'occupe de ça ?
Tout ce qui est artistique est interne au groupe. La chorégraphie est souvent induite directement par les phrases rythmiques que nous jouons et par notre façon d'appréhender un instrument qui n'en est pas un. Pour que ça sonne, il faut une masse de bidons, et il faut frapper fort, et pour ça il faut lever les bras. A partir de là certains mouvements se dégagent et on va parfois les accentuer pour les mettre en valeur ...

Quand on lit vos interviews, on retrouve souvent la collaboration avec Sepultura, ça a vraiment été un des fait marquant de l'histoire du groupe ? Qu'est-ce que ça vous a apporté comme expériences qui vous servent encore aujourd'hui ?
Il y a eu énormément de faits marquants dans notre carrière. Sepultura en a indéniablement été un. Particulièrement sur notre show metal, ils en sont l'élément déclencheur. On a tellement apprécié de jouer ensemble, il se dégageait un telle furie sur scène. On voulait tous tourner beaucoup plus, mais c'était tellement compliqué sur le plan logistique et financier que nous n'avons pas pu faire de salles, et nous sommes tous un peu restés sur notre faim jusqu'à ce qu'on se lance sur notre propre show en solo.

« Razorback » a été enregistré avec un groupe de rap hardcore, Dope D.O.D, c'était prendre un certain risque qui finalement s'est avéré payant car le morceau sonne méchamment bien ! Alors pourquoi eux et comment êtes-vous allé les chercher ?
« Razorback » a été pensé hardcore-hip-hop dès l'écriture, en fans de crossovers, de featurings et un peu la B.O. de « Judgment Night » en tête. C'est également une manière de montrer que nous ne nous limitons pas un à un style particulier. Nous étions fans de Dope D.O.D, on les a contacté, ils ont dit oui tout de suite et ça s'est vraiment fait très rapidement avec beaucoup de simplicité.

Dans le futur, d'autres collaborations atypiques sont-elles déjà prévues ? Si oui, peut-on avoir des pistes ou c'est top secret ?
On en a même déjà en route dont nous ne pouvons pas parler. Mais, je me permets de lancer une bouteille à la mer : quand on a joué au Rock In Rio, Mike Patton nous a dit qu'il était partant pour qu'on fasse un truc ensemble dès qu'on voulait, donc Mike c'est quand tu veux, ton management ne répond pas. Et King Ju aussi (Stupeflip), quand tu veux lapin (Rires).

On arrive à la question rituelle qui termine nos interviews : quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
Je ne vais pas te parler d'un album mais du groupe qu'on avait en première partie lors de notre dernier concert et que j'ai beaucoup apprécié : Burdens, un groupe de HxC Punk Grunge vraiment cool de Limoges.

Merci beaucoup pour cette interview
Merci à toi !

Propos recueillis par Yann Charles