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SWARM pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mercredi, 21 juin 2023
 

SWARM

https://www.facebook.com/swarmofficial 

Rencontre avec Antoine, un des guitaristes du groupe Swarm. Le combo venu des Alpes-Maritimes présente un nouvel EP, puissant et énergique à souhait avec quelques petites pépites dedans. Un album à découvrir. Un rendez-vous très sympa au Hard Rock Café à Paris.

Salut Antoine. Alors, on est venu chercher le soleil à Paris ? (Il pleuvait depuis plusieurs jours à Nice NDLR)
(Rires) Oui, c’est vrai qu’en ce moment, il ne fait vraiment pas beau dans le Sud Est. Incroyable, il pleut chez nous et il fait beau chez vous !!!

On va entrer tout de suite dans le vif du sujet, comment peut-on définir musicalement l’EP « Mad In France », votre toute nouvelle production ? Trash sûr, mais pas que ?
C'est vrai qu'on garde ce qu'on a fait à la base, mais il y a quelques expérimentations. On tente des trucs un peu différents. On s'accorde un peu plus bas que dans le trash habituel. Et quelques autres trucs un peu différents. On a aussi un morceau punk, chose qu'on ne faisait pas avant. Et il y a également un morceau en 7 cordes.

Vous gardez quand même un groove metal, des gros solos de guitare …
Oui, on conserve quand même ce qui fait notre base musicale.

Même si je trouve que les solos de guitare paraissent un peu plus courts que sur l'album précédent non ?
Je ne pourrais pas te dire, car je t'avoue que ça fait longtemps que je ne l'ai pas écouté.

Cette touche de groove que vous conservez, c'est un peu votre signature ?
C'était vraiment l'idée de base du groupe. On était parti sur cette base-là et on essaie de la faire évoluer. On essaie d'aller sur d'autres trucs, d'autres sons, mais toujours en conservant vraiment cette base de groove. Car finalement ce n'est pas un truc que beaucoup de groupes font si tu regardes bien. À part bien entendu des gros groupes comme Machine Head par exemple. Mais si tu regardes en France, des groupes de groove metal, il n'y en a pas tant que ça.

D'ailleurs pourquoi un EP alors que vos précédentes productions étaient des albums ? Moins d'inspiration ?
Figure-toi que c’est tout le contraire. On a eu plus d’inspiration, voire même trop (Rires). En fait ce qui s’est passé, c’est qu'avec le Covid et tout ça, Matt notre deuxième guitariste, qui est arrivé dans le groupe pendant la composition du deuxième album, a posé quelques trucs, mais pas tant que ça. Tandis que là, il a vraiment composé pour le groupe. Sauf que moi, de mon côté, j'ai aussi composé une douzaine de morceaux comme d'habitude. Et lui est arrivé avec quasiment autant de compos. Et donc du coup on s'est retrouvé avec plein de morceaux. Il y en avait beaucoup qui nous plaisaient dans le lot de tout ce qu'on a apporté lui et moi. Et on s'est posé la question de ce qu'on allait faire et du coup, on a arrondi à quinze morceaux. Et on les a tous enregistrés. Ensuite, on a proposé ça à Seb Camhi, notre ingé-son depuis toujours, et il était chaud pour relever le challenge. Donc on a enregistré un album et un EP dans la même session.

Du coup, il vous en reste encore pour le prochain ?
Voilà, c’est ça. Mais en fait, tout est déjà tout prêt

D’accord. On est presque dans le teaser du futur album de Swarm !
Oui oui, c'est un peu ça oui.

Le son a pas mal évolué. J'ai réécouté rapidement vos albums précédents, et « Mad In France » me semble plus dense, plus intense musicalement. C'est quoi, une production différente ?
On a changé de son de guitares, changé de matos aussi, et on a choisi du matériel un peu différent. L'EP a été masterisé au studio Kohl Keller. Donc sûrement une production différente. Ensuite, il y a beaucoup de compos à Matt sur cet EP. Sur l'album, il y aura un peu plus de trucs à moi. Donc c'est peut-être pour ça que tu as cette impression, parce qu'il y a une patte qui est différente entre lui et moi, même si l'idée générale reste la même.

Vous vous lâchez quand même, je pense à « One Cent » qui envoie sa race !!
Oui oui. En fait, c’est le premier morceau à 7 cordes que j’ai composé pour Swarm. J’avais envie de faire de la 7 cordes pour changer. Et du coup comme tu dis oui, on s'est lâchés (Rires).

Les enregistrements se sont faits en one shot ou vous avez fait et refait ?
Non, pas mal de travail, des one shot aussi. Après les enregistrements des solos, tu es obligé de les faire en one shot. C’est un peu différent pour les rythmiques. Mais je t’avoue que c’est fatigant d’enchaîner quinze titres en studio. On a quand même beaucoup, beaucoup bossé.

Comment trouvez-vous le temps de composer, car les albums sont quand même assez rapprochés dans les sorties. Sachant que vous tournez beaucoup, vous arrivez à vous poser pour écrire ?
Oui, c'est vrai qu'on a pas mal tourné. Après, il y a une interruption du covid forcément, et là, maintenant, on essaie de remettre le pied à l'étrier, car ça fait longtemps qu'on n'a pas tourné vraiment. On a fait quelques dates, bien sûr. Après, et je pense que pour Matt ça doit être la même chose, c'est très périodique. Pendant un moment, souvent, tu n'as rien ou rien de bon, et d'un coup ça va venir et tu vas te lancer dedans. Et tu vas enchaîner les morceaux.

D’ailleurs qui fait quoi dans le groupe ?
C'est Matt et moi qui composons principalement, même si les autres font quelques morceaux. Ensuite, on les enregistre sur MAO. On fait une version avec batterie et une version sans batterie. Comme ça, on peut envoyer cette dernière au batteur qui peut se faire son idée sans avoir d'influence. Pareil pour la basse. On fait les punchings de basse un peu au dernier moment. Après, on envoie les morceaux à tout le monde et chacun donne son avis. Rémy fait pas mal d'arrangements. Il change pas mal de trucs au niveau des structures. Le batteur, c'est un peu pareil, il travaille beaucoup, il modifie et il change souvent les patterns. En ce qui concerne les paroles, Rémy écrit en Français, souvent sans avoir les morceaux. On discute et souvent, on lui dit que ces paroles-là iraient bien avec cette musique-là. À partir de là, il fait une première traduction en Anglais, et moi je la corrige et puis c'est parti.

Justement, en parlant de paroles, il y a deux morceaux en Français. Avant, il n’y en avait pas. C’est quelque chose qui peut se développer et se faire par la suite ?
En fait, c'était plus un délire, car ça collait bien avec ce qu'on avait fait. Il y aura aussi deux ou trois petits passages en Français sur le prochain album. Mais on va rester quand même principalement avec des paroles en Anglais. Parce qu'on aime bien ça. Rémy aime bien le Français. Nous aussi, on aime bien en mettre un petit peu. Ça apporte un peu de changement et un peu de fraîcheur.

Vous n'êtes pas à proprement parler un groupe engagé, mais vous avez quand même une vision assez trash des choses ?
Oui, c'est vrai. Mais la période ne s'y prêtait pas beaucoup non plus. Et c'est vrai que Rémy sur les paroles a un côté assez sombre des choses.

Quels thèmes abordez-vous dans cet EP ?
On va parler principalement de solitude, d'endoctrinement des gens. Le fait que les gens se retrouvent de plus en plus souvent en caste. Et toi si tu ne rentres pas dans telle ou telle caste, tu te retrouves tout de suite isolé. Tu as du mal à t'y retrouver et tu te sens vraiment seul. Et donc forcément, tu as du mal à trouver ta place dans la société.

« Anathema » était l’album précédent, on reste dans ces mêmes thèmes non ?
Oui, c’est une continuation. On reste quand même dans des textes assez noirs sauf dans le morceau punk.

Oui, j’allais y venir. Le punk ce n'est pas vraiment votre tasse de thé. C’était un délire ?
On aime bien quand même le punk. Mais là, c'est vrai qu'on s'est tapé un vrai bon délire. Les paroles parlent complètement d'autres chose. En fait la chanson parle du fait qu'on avait gagné un tremplin et on était censé avoir un financement et plein de choses comme ça. Et finalement, on n'a jamais rien eu parce qu'on fait du metal. Les gens considéraient que le metal, c'est une musique de "teubé" d'où le titre de ce morceau, « Teub Life ».

C’est un morceau qui n’aurait pas déplu aux Tagada Jones ?
Oui, c’est ça. C’est un peu dans ce délire-là.

Vous n’allez quand même pas vous orienter punk?
(Rires) Non non. Mais de temps en temps, on aime bien faire des choses totalement différentes de ce qu’on fait habituellement. Comme on aime bien faire des instrumentaux de dix minutes parfois.

Pas facile à mettre en place sur scène. Le punk, c’est plus court et plus facile à placer ?
C’est ça. (Rires)

« Sanbiki No Saru », chant en Français, qui n'est pas sans rappeler Mass Hysteria, c'est un hommage ?
Oui, je suis d'accord avec toi et on nous l’a déjà dit. Mais Rémy est un très grand fan des Mass. Mais c'est vraiment sur le chant que tu t'en aperçois parce que quand tu écoutes l'instrumental, ce n'est pas vraiment Mass Hysteria, mais quand tu ajoutes le chant, là, effectivement, tu te dis qu'en chantant en Français, Rémy sonne comme Mouss (Rires).

Quelles évolutions musicales vois-tu depuis le début du groupe ? Vous travaillez autrement peut-être ? Vous êtes plus posés ? Vous abordez différemment les choses ?
Oui, c’est vrai. On a aussi beaucoup changé de line-up, donc ça aussi ça joue beaucoup sur l’évolution du groupe, sur le son par exemple. Ce qui a changé aussi, c’est qu’on essaie de partager un peu plus les tâches au niveau du groupe, d’être un peu moins rigide, je parle pour moi là. On cherche à avoir un côté team, tout en laissant la liberté aux autres. Et quand tu changes de musiciens, chacun apporte quelque chose de nouveau qui forcément se retrouve dans l’évolution du groupe. Matt notamment, avec ce qu’il propose maintenant, apporte des influences différentes, et c’est intéressant, car ça permet de faire évoluer certaines facettes du groupe, tout en gardant quand même le style général.

On en avait parlé lors de notre précédente rencontre. Le metal en région PACA a-t-il un peu plus évolué ? J’ai l’impression qu’il y a quand même un petit peu plus de groupes. Les structures ont-elles évolué ?
Non, pas vraiment. C’est toujours très compliqué. Dans les Alpes-Maritimes, je suis bien pote avec les Heart Attack qui font des trucs de fou, et il y en a quelques autres qui commencent à arriver et à tourner, mais c’est quand même difficile. Mais ce sont souvent des gars qui étaient déjà dans des groupes précédemment, même s'il y a quelques exceptions. C’est souvent des têtes connues que tu retrouves. Ça reste un petit milieu, même si des groupes et des jeunes commencent à émerger. On partage notre local avec un groupe qui s’appelle Leipzig et qui joue beaucoup. Ils ont la vingtaine.

Questions rituelles chez nous pour conclure les interviews : quel est le dernier morceau ou le dernier album que tu as écouté ?
Alors attends que j’ouvre mon Spotify … Le dernier groupe que j’ai écouté, c’est Nine Inch Nails.

Merci pour cette interview
Merci à toi.

Propos recueillis par Yann Charles