jeudi, 27 avril 2023
MANU LANVIN
https://www.manulanvin.com
En attendant son passage sur la scène du Ziquodrome à Compiègne le 8 avril dernier, Pad est allé poser quelques questions à Manu Lanvin, un musicien que nous connaissons bien avec la team Zicazic. Il nous en dit un peu plus sur la tournée européenne qui vient de s'achever et sur les projets à venir ...
Bonjour Manu, merci d'accorder un peu de ton temps pour Zicazic.
Zicazic, ça sonne chez moi comme une résonnance.
Comment vas-tu avec quelques jours de repos après cette tournée à l'étranger?
Cette tournée a été intense, assez intense, on a l'habitude de jouer en Allemagne, en Autriche, en Belgique, mais là, je ne sais pas pourquoi, je prends peut être de l'âge mine de rien, mais ça a été plus dur. Mais tout s'est très bien passé, c'est beaucoup de route, et l'énergie que l'on met pendant les concerts, surtout celle que moi j'y mets, elle te procure beaucoup d'adrénaline, et c'est très dur de dormir après un concert, donc je cherche le sommeil pendant très longtemps, non pas que je sois insomniaque, mais l'adrénaline fait que tu es encore réveillé comme si tu faisais un combat de boxe, et le temps de redescendre, tu ne redescends pas pendant la nuit. On a passé huit concerts consécutifs et j'ai très peu dormi, mais ça va, la machine fonctionne encore, la voix est peut-être un peu abimée ce soir, mais c'est ce qui va faire son charme.
Tu tournes souvent à l'étranger , le public est-il si différent de la France, et y a-t-il un pays qui t'as surpris, car tu ne l'aurais pas cru accro à ta musique ?
Bonne question, on a tourné dans pas mal de pays, il y en a d'autres où l'on a pas encore tourné. Le public où c'est le plus surprenant, quand moi je vais jouer, et où les gens sont très réceptifs, c'est les Etats-Unis. Quand on va jouer à New York … On est allé jouer à New York au tout début sur invitation de Quincy Jones, tu te retrouves avec des musiciens de dingues autour de toi, tu as le bassiste des Stones, aussi Quincy Jones pas loin, je suis tellement mauvais à côté d'eux, mais les gens là-bas sont hyper réceptifs de la manière dont tu fais sonner cette musique-là. Ils ne sont pas impressionnés par la technique que je n'ai pas, j'en ai très peu, mais dans la manière dont je fais sonner cette musique. Je dévie de cette trajectoire, je ne fais pas du blues traditionnel, ce public reconnait mon inspiration, et coup de chance pour moi, cela les surprend positivement, c'est pour cela que l'on est souvent invité, et à chaque fois que l'on joue aux Etats-Unis, il se passe des choses merveilleuses pour nous, pour moi, et donc c'est le pays qui m'éclate le plus, et je me dis je ne peux pas leur faire, car cette musique-là qui m'inspire, elle vient de chez eux, je ne vais rien leur apprendre.
Ton dernier album date de 2019, le prochain c'est pour quand ?
J'avoue que j'ai pris du retard. Il y a eu le covid, mais surtout, j'ai fait un album pour mon père, c'est surtout cela qui a ralenti le processus d'un prochain album, et pour faire un album, il faut du temps et je n'ai pas eu le temps de me poser. Il a fallu rattraper les dates dues au retard pris par le covid. Et pour écrire un album, il faut s'emmerder, il faut s'ennuyer, pourquoi, car c'est là justement que les idées viennent, c'est là que tu es en train de glander devant un arbre devant les oiseaux, et là, d'un seul coup tu décides de prendre ta guitare, et c'est là que les choses viennent. En activité, tu n'as pas le temps de composer, même si depuis quelque temps, j'emmagasine des choses, on a commencé à ouvrir les portes à un nouvel album, qui est en train de se faire, et il se fera cette année, et il sera peut-être un peu différent. J'ai envie de raconter un peu une nouvelle histoire. Pour me construire, j'ai envie de nouvelles choses afin de me donner un nouvel horizon, mais on ne sera jamais très éloigné, on ne sera jamais loin du Devil Blues, car c'est mon sang, mon pain quotidien, mais on va essayer peut être de faire quelque chose que je connais un peu moins, il faut prendre des risques et c'est cela qui est excitant.
De plus en plus d'artistes font des tournées en acoustique, même si on ne peut jouer forcément tous les titres en acoustique car certains ne s'y prêtent pas, ce genre de tournée te dirait il ?
Il m'est arrivé au tout début du Devil Blues, pour des questions de budget, de le faire, j'y ai pris beaucoup de plaisir, mais il faut à mon avis que je le travaille plus. Je pense que si demain je veux le faire avec la guitare, un harmonica, etc., il faut le bosser plus, après avoir beaucoup pratiqué en trio, l'acoustique , c'est quelque chose qu'il faut travailler.
Tu as collaboré avec ton père pour « Ici Bas », à quand un retour sur scène vous deux ?
Cette année ! Il vient parfois en guest dans mes concerts, mais bientôt je reviendrai sur scène avec lui, je serai son guitariste, on reviendra à l'automne.
Tu as joué avec de grands noms mondiaux de la musique, avec qui rêverais tu aujourd'hui de jouer ?
Ce n'est pas tant de partager sur scène, je n'irai pas jusque-là, mais j'aimerai rencontrer Cliff Richard, partager des vibrations avec lui, ne pas l'importuner, discuter le coup avec lui et aussi avec Eric Clapton, il les a tous rencontrés, je ne suis pas une groupie, mais être juste comme là, tous les deux, être dans une loge, écouter un morceau, des choses simples, simplement.
Une découverte musicale récente ?
Eddie 9 Volt ! Tout est bien chez lui, son phrasé, sa musique, il y a aussi Théo Charaf, j'aime bien, c'est un folkeux, un bluesman.
Un style de musique que tu écoutes et que ton public ne penserait pas que tu puisses écouter ?
J'adore la musique latine, je suis un mordu de Rachmaninoff, de tous les nouveaux romantiques, j'adore le piano, je suis un malade du piano, je jouerai pendant des heures du piano. Je suis aussi un malade de soul musique, j'adore tous les chanteurs de soul, ces types-là ont le groove, la voix, la soul.
Y 'a-t-il un instrument de musique que tu aimerais jouer et pour lequel tu n'es peut être pas fait pour cela ?
Je te parlais de piano, mais avant tout je suis frustré, si j'avais commencé plus tôt, je ne serai pas dégueu aujourd'hui, mais ce n'est pas grave, ma fille prend la relève, le soir elle se met au piano à la maison, on se met ensemble, je chante à côté d'elle, et ce n'est pas grave si cela passe par une transmission, le piano est magique.
Y'a-t-il un lieu, improbable ou pas, où tu aimerais jouer ?
Hormis le Royal Albert Hall, j'ai beaucoup de connexion avec le Maroc, un truc qui me kifferait de faire, j'aimerai faire un concert de blues sur la place Jemaa El Fna à Marrakech, car là-bas, il y a de l'art forain, des raconteurs d'histoires, des musiciens, des charmeurs de serpents, des odeurs, de l'ambiance … Jouer avec des musiciens locaux pendant une petite heure, cela me plairait bien.
Ton alcool préféré ?
J'aime bien le bon whisky, le whisky Japonais entre autres, mais juste boire un seul verre, pas de l'alcool pour détruire, il faut que cela reste du kiff, comme un cigare.
Merci Manu d'avoir passé quelques minutes pour Zicazic.
T'inquiète c'est cool, merci à toi.
Propos recueillis par Pad
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MANU LANVIN 
