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KORITNI pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
vendredi, 21 avril 2023
 

KORITNI

https://www.koritni.com/ 

Rencontre avec Lex Koritni qui nous parle du dernier album du groupe, « Long Overdue », mais aussi du changement de line-up, de la pandémie, et de la vie du groupe …

Koritni est de retour quatre ans après son dernier concert au Hellfest, cinq ans après le dernier album, que s'est-il donc passé pendant tout ce temps ?
Alors après le Hellfest, ce qui s'est passé, c'est que tout le monde est rentré chez lui. Luc Cuerden est rentré au Japon et Chris Brown, qui était entre Londres et l'Australie, est finalement rentré en Australie. Et moi, j'ai acheté une maison juste avant la pandémie. Du coup, c'était chouette pour moi parce que j'ai pu faire toute la rénovation de la maison. (Rires) J'avais imaginé faire ça en un an, un an et demi, mais je l'ai fait en six mois. Puis après, j'ai repris la guitare et j'ai composé l'album. Puis j'ai fait l'enregistrement à la maison des maquettes. Et nous voilà maintenant avec ce nouvel album. Il a fallu à peu près onze mois pour la composition. Puis ensuite environ un an pour l'enregistrement. En réalité, ça n'a duré que neuf semaines, mais réparties en un an. (Rires) On a fini la batterie en deux semaines, puis je suis parti en vacances. Je suis allé faire du ski l'été. Et au retour, je me suis dit "tiens, je vais faire un peu de guitare". Bref, on a pris notre temps.

Le confinement a eu du bon finalement ?
Oui, moi j'ai passé un confinement parfait. J'ai pu dresser ma chienne, finir ma maison, faire un album. Ah, j'ai fait un bébé aussi. (Rires) Tout était parfait. Mais je connais beaucoup de monde pour qui ça a été très dur, des gens qui ont passé un mauvais moment.

Vous revenez donc avec un nouvel album, « Long Overdue », que l'on peut traduire de deux manières en Français : "En souffrance depuis longtemps" ou "Attendu depuis longtemps", laquelle des deux doit-on prendre ?
Non, ce n'est pas ça du tout. « Long Overdue », c'est quand par exemple tu n'as pas payé une facture et que tu es en retard de paiement. Tu reçois tous les courriers, tu es en rouge. Tu dois payer ta dette. Voilà, c'est plus dans ce sens-là en fait qu'il faut comprendre le titre. Paye ta dette.

Nouvel album, nouveau line up, c'est un nouveau Koritni ?
C'est le même Koritni, mais un line-up différent. Car oui, c'était trop dur avec tous les différents musiciens d'avant qui venaient de différents points du monde, Japon, Australie. C'était très compliqué. Sur le dernier album, on n'avait pu faire que quatre dates parce que c'était vraiment impossible de se retrouver tout le monde en même temps. Donc, du coup, j'ai changé de line up. Il y a Daniel Fasano à la batterie et Tom Frémont à la guitare, et le bassiste Matt Hunter. Et en guest Luke Cuerden (guitare et chœurs) sur un titre. Maintenant Koritni, ce sont quatre personnes.

Je trouve que votre son a changé. Il me semble plus puissant non ?
Tu trouves ? Peut-être. C'est peut-être parce que j'ai pris deux ans pour faire un focus sur l'écriture sur les compositions. Et c'est moi qui ai fait tous les solos de cet album. Donc ça peut être ça. Dans l'album précédent, c'était un peu tout le monde qui faisait des solos. Mais pour moi, ça reste les mêmes idées, la même manière de composer et la même façon d'écrire.

Oui, musicalement, on est à fond la caisse. Grosses rythmiques, gros solos, comment vous avez bossé pour cet album ? Qui a fait quoi ?
Comme d'habitude et comme pour tous les albums précédents, c'est moi qui écris et c'est moi qui compose tous les morceaux. La batterie, la guitare, la basse, je m'occupe de tout ça. Et c'est ensuite, une fois que j'ai fait tout ça, que je donne chaque partie à chaque musicien. Et eux, à ce moment-là, modifient, retravaillent, me proposent d'autres choses par rapport à ce qui a été écrit. Et on les retravaille ensemble. Chacun enregistre ses petits morceaux à la maison, sur son propre studio, et c'est moi qui ai tout regroupé ensuite à la maison. Une fois qu'on a tout mélangé, on a envoyé à Kevin Shirley pour qu'il fasse le mixage. Mais c'était facile parce que maintenant, tu peux faire des bonnes choses à la maison. On a du matériel qui est très pointu pour pouvoir travailler tout seul chez-soi. Et avoir une très belle qualité.

Je suppose que comme pour les précédents, cet album a été pensé et composé pour la scène ?
Oui. Mais avec notre style de musique forcément les compositions sont obligatoirement faites pour la scène. Je compose, mais tu peux facilement et tout naturellement faire la transition sur scène. C'est notre style qui veut ça. Tu sais, c'est tout le temps guitare/basse/batterie donc c'est ce qui est le plus simple pour la scène.

Il aurait pu y avoir des ballades, mais là, c’est 100 % Hard Rock ?
Oui, parce que je n'aime pas trop les ballades ... En fait ça m'énerve. (Rires) Je n'aime pas écouter ça, donc pourquoi j'écrirais des choses comme ça. (Rires)

Quels thèmes abordez-vous ?
Il n'y a pas de thèmes dans les albums. Les chansons sont des descriptions de nos vies, de mes expériences ou de celles de mes potes. Parfois, il y a des choses rigolotes comme la chanson « Bones For You » qui est une chanson pour ma chienne. (Rires) Elle est tellement adorable qu'elle mérite une chanson. J'ai une chanson sur un pote qui est passé par un hôpital psychiatrique ça aussi, c'est une belle histoire. Ce sont un peu les schémas à la AC/DC si tu veux : le sexe, la vie, du rire et du Rock N' Roll. Mais tout ça reste des expériences de ma vie. Des choses qui se passent dans ma vie. Tu vois, par exemple, je n'ai jamais écrit de chanson sur les végans ou sur les végétariens parce que je ne le suis pas. Ça me dégoûte et donc du coup, je n'écris pas là-dessus. (Rires)

J'ai l'impression que ta voix a encore évolué, dans le bon sens, bien rock à fond, c'est l'âge qui fait que ta voix mûrit aussi bien, ou bien tu la travailles ?
J'avoue que je n'ai jamais fait grand-chose pour ma voix. Elle est comme ça et ça marche comme ça. C'est ma voix, mais c'est vrai qu'effectivement elle a changé. Si tu reprends le premier disque et les disques suivants, ma voix a évolué. Mais depuis « Game Of Fools », ma voix est restée la même. Et c'est ce qui me convient. Elle n'a plus évolué depuis cet album-là. Le timbre, et même la sensation restent les mêmes. J'ai vraiment trouvé ma voix si j'ose dire à partir de « Game Of Fools ». J'avais 25 ans à cette époque-là. Maintenant, j'en ai presque 40, et vraiment, ma voix me convient parfaitement comme ça. Et si elle peut rester longtemps comme ça, je serai très content.

Quelles évolutions par rapport au début du groupe ?
Pour moi, la vraie compréhension de la musique est arrivée à partir de l'album « Welcome To The Crossroads ». C'est à partir de cet album, je pense, que j'ai commencé à écrire des belles chansons. Je sentais mieux la musique. Je sentais mieux le style dans lequel je voulais aller. C'était devenu facile d'écrire et de créer des chansons. Avant, je testais toutes les chansons, même celles qui ne me satisfaisaient pas tout à fait. Maintenant, dès que j'écris, je sais ou je sens si ça va être bien ou pas bien. Et donc je n'approfondis pas si je sens que le résultat ne sera pas bon à la fin. Si tu veux, c'est plus rapide maintenant pour écrire, composer. Beaucoup plus rapide qu'avant en-tout-cas.

Vous avez tapé dans les pointures pour tout ce qui est du mixage par Kevin Shirley (Aerosmith, Led Zeppelin), et pour le mastering avec Ryan Smith (AC/DC, Greta Van Fleet). Comment se retrouve-t-on avec ces gars sur son album ?
Bah tout simplement, tu les appelles. (Rires) Tu te mets en contact avec eux, tu leur envoies des maquettes que tu as fait, et puis si ça leur plaît, ils te répondent. Et s'ils sont disponibles, c'est parti. Là, c'est quand même le troisième album avec Kevin. Le plus dur peut-être, c'est de trouver le contact, mais une fois que tu lui as envoyé les maquettes et que ça lui plaît, c'est beaucoup plus facile. Ça va beaucoup plus vite. S'il n'avait pas aimé, il aurait refusé tout simplement. Mais Kevin, c'est vraiment un bon gars. Chaque fois qu'il passe par Paris pour travailler avec Maiden par exemple, il m'appelle et on mange ensemble. C'est vraiment une belle personne.

Que t'apporte-t-il ?
Je ne peux pas dire qu'il apporte quelque chose, mais il entend, il écoute et il arrive à enlever le superflu que l’on aurait pu mettre. Il sent tout de suite ces choses-là. Tu sais, Kevin, c'est un producteur, donc il connaît l'idée, il connaît la musique et il écoute la chanson. Il travaille dessus et il nous propose quelque chose, et généralement ça colle parfaitement avec l'idée qu'on s'est fait nous-même du morceau qu'il a retravaillé. Parfois, il modifie certaines choses, mais généralement, à 90 % le premier mix est le bon. Kevin, il peut finir un mix en deux trois heures. Si tu apportes du bon matériel, qui est déjà propre pour bien enregistrer, avec de la bonne qualité. C'est sûr que s'il doit retravailler la qualité de la basse ou de la batterie, il mettra plus de temps.

Idem pour la cover de l'album, avec Mark Wilkinson (Iron Maiden, Judas Priest, The Darkness, Marillion ...). Vous avez toujours attaché beaucoup d'importance aux pochettes de vos albums ?
Oui, c'est vrai. Cette fois, on lui avait demandé quelque chose de moins atypique, de moins détaillé. Quelque chose de plus simple. Parce qu'en fait, j'ai envie de mettre ça sur un T-shirt. Donc quelque chose de pas très compliqué. Avec deux ou trois couleurs maximum. Du coup, il nous a envoyé quelques idées et on a bien aimé celle-là. C'est une super cover.

Vous aviez fini par le Hellfest, ça aurait été cool de recommencer là-bas ?
Oui, c'est sûr, ça aurait été sympa. Le Hellfest c'est vraiment quelque chose de super. On aurait bien aimé effectivement y être. C'est tellement cool de regarder l'évolution qu'a eu le Hellfest. La première fois que j'y suis allé, c'était en 2008, je crois, le festival, c'était top, c'était rigolo, la musique était bonne, mais c'était dégueulasse. Après 18 heures, c'était dégueulasse. Les toilettes étaient pleines, tu ne pouvais même pas prendre une douche ... Puis ensuite, on a rejoué en 2012 et là, le niveau était déjà plus haut, c'est devenu déjà plus clean. C'était déjà beaucoup plus sympa. Je parle au niveau organisation et propreté. Et la dernière fois qu'on y est allé, c'était presque "Disneyland pour les métalleux". (Rires) C'était propre, il y a des toilettes partout. C'est vraiment, vraiment, une super belle organisation. C'est devenu quelque chose de grand et vraiment sympa. De la bonne musique, des potes, une super ambiance ... C'est un très grand festival.

Vous avez déjà des dates prévues ?
Oui on a des choses qui commencent à se mettre en place comme le 2 juin par exemple aux Étoiles à Paris. Et les autres dates vont bientôt arriver. Mais je pense que ce sera plus en fin d'année parce que là maintenant les festivals sont bookés, les salles sont bookées, donc c'est compliqué. On va attendre que les salles bookent à partir de la rentrée. Et puis mes parents arrivent en juin et la dernière fois que je les ai vu, c'était il y a sept ou huit ans. Donc, pour l'instant, je vais me consacrer à mes parents. Mais comme je te disais tout à l'heure, les musiciens maintenant sont à Paris ou pas loin, donc on peut se retrouver très vite pour mettre en place quelque chose, voir même pour jouer quelque part presque au dernier moment.

Question rituelle pour terminer l'interview : quel est le dernier morceau, ou le dernier album que tu as écouté ?
Le dernier morceau? C'est un morceau de mon album. (Rires) Je précise qu'en fait, j'ai déjà commencé à écrire des chansons pour le prochain album. Et c'est un de ces morceaux-là dont je parlais. Mais sinon, le dernier album que j'ai réécouté, c'est « Reinventing The Steel » de Pantera. J'écoute Pantera au minimum une fois par semaine.

C’est ta référence ?
Non, pas une référence, mais j’adore vraiment.

Merci beaucoup Lex.
Merci aussi, c’était avec plaisir.

Propos recueillis par Yann Charles