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MONOLYTH pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mercredi, 05 avril 2023
 

MONOLYTH

https://www.facebook.com/monolyth.fr 

Rencontre avec les gars de Monolyth, groupe français de melodic thrash et death metal qui sort son nouvel album, « We've Caught The Sun », qui est une sorte de retour aux sources de leur musique. Une seconde vie à leur tout premier album, « Catch The Sun », sorti il y a quinze ans. Un entretien plein d'humour …

Salut à vous. Vous revenez en 2023 avec « We've Caught The Sun », quinze ans après la sortie de « Catch The Sun ». Ca veut dire quoi ? Que la boucle est bouclée ? (Rires)
Julien : Haha non, pas du tout, bien au contraire ! Cet album est un hommage à « Catch The Sun », album qui a été enregistré par un jeune groupe avec ses talents et compétences de l’époque, et qui sonne maintenant plus que daté et ne rend pas justice à la qualité des compos. On a profité du quinzième anniversaire de cet album pour lui offrir une seconde vie, en remettant tout d’aplomb et en l’enrichissant de nos sonorités et expérimentations qui ont jonché ces quinze années d’existence. C’est aussi une façon de montrer que, malgré la période COVID qu’on a traversé comme tout le monde, on est encore là !
Amaury : C’est une idée qui nous trottait depuis longtemps dans la tête, en parallèle de la composition du vrai nouvel album. A un moment, on a décidé de mettre la compo de ce nouvel album en pause et on s’est concentré sur « We’ve Caught The Sun ».
Batt : Pour ma part, « Catch The Sun » correspond à l’époque où j’ai découvert le groupe mais aussi le style qu’il représente, totalement inconnu pour moi à l’époque, ça a été une vraie claque. Aujourd’hui, faire partie du groupe et avoir une chance de donner ma propre vision de ces morceaux, en tant que batteur et graphiste sur tout l’artwork, est une vraie fierté. Je suis très reconnaissant d’avoir pu participer à cette expérience, on est bien au-delà d’un simple remaster donc !

Même si on peut penser à un retour aux bases, je trouve que votre son a franchement évolué. Justement, quelles évolutions notez-vous par rapport à « Catch The Sun ». Quelles soient musicales, vocales, voire sur votre manière de composer ?
Julien : Tu as tout à fait raison ! Nous avons accordé beaucoup d’importance à notre son sur cet album, pour aller plus loin que ce que nous avions pu faire sur « A Bitter End / A Brave New World », notre album précédent. Nous avons trouvé en Rob des RedBeards Studios un mec à l’écoute, qui a su nous cerner et supporter nos demandes parfois un peu chiantes, il faut le reconnaître, qui a fait preuve d’un professionnalisme incroyable du début à la fin du process. Tous les acteurs impliqués dans les enregistrements, Fred du Studio C&P pour la basse, Larry de Ascenger pour la batterie et les samples, et la prod’ de cet album nous ont apporté beaucoup et ont permis de franchir un cap en termes de rendu final, dont on est super fier !
Amaury : les évolutions sont flagrantes au niveau de nos enregistrements bien sûr ! On a aussi réarrangé certains passages qui faisaient très jeune. On a énormément appris en termes de musique en quinze ans, et c’est normal. Maintenant, les chansons sont remises au goût du jour, mais on s’est interdit de trop les dénaturer, pour garder le côté direct, frontal qui ressortait de l’album original. Et on a ajouté ces samples qui permettent à l’album de s’inscrire malgré tout dans la continuité de « A Bitter End / A Brave New World ».

Je trouve les guitares agressives, rageuses, on plonge dans un trash death plutôt puissant. C'est l'expérience de la scène qui vous a aidé dans vos compositions efficaces.
Amaury : C’est vraiment les compos et l’esprit de l’époque qu’on retrouve !
Julien : En l’occurrence, pas tout à fait, puisque les compos de cet album datent de 2006/2007. Les influences de base du groupe sont In Flames, Soilwork, The Haunted, Dark Tranquillity, mais aussi Machine Head, Killswitch Engage ou encore Mnemic. Je pense que c’est plus ça qui explique la rage qui transpire de ces titres. Par contre, l’expérience de la scène et les influences et expériences de chaque membre du line-up actuel nous aident à aborder la composition différemment et à rendre chaque titre plus catchy.

Comment définissez-vous votre musique car j'ai parlé de trash death, mais on pourrait aussi ajouter metalcore, un peu de mélo aussi ?
Julien : Voilà, tu as tout dit. Si on ne se fie qu’à cet album, thrash/death, death mélodique, metalcore, sont les étiquettes qui correspondent le mieux. Pour la suite de notre parcours, on peut ajouter des touches de prog, de djent, des côtés un peu plus purement death ou indus à la Strapping Young Lad … Je vais te sortir un truc hyper bateau pour une interview de groupe de metal, mais on ne se fixe pas vraiment de limites de style ! (Rires)
Batt : j'ajouterais que moi je leur en donne, des limites, mais ils ne m'écoutent pas …

C’est un album très dense, intense même, où nous entraînez-vous avec ce nouvel opus ?
Amaury : cet album a été très influencé melodeath, on n’était pas aussi attirés par la musique prog ou d’autres courants comme on l’est maintenant. Le résultat est donc plus direct, plus intense, c'est vrai. Les chansons sont un peu plus formatées sur leur structure et font rarement plus de quatre minutes. Je dois avouer que nous replonger dans ce genre de morceaux en pleine composition de l’album suivant nous a donné un coup de frais ! Comme si ça nous avait permis de retrouver un truc qu’on pouvait avoir inconsciemment perdu de vue depuis. Ça influencera forcément la fin de la composition du prochain album !

Quels thèmes développez-vous ?
Amaury : Alors autant on était arrivé à une forme de concept de façon quasi accidentelle sur « A Bitter End / A Brave New World », autant les compos de « We’ve Caught The Sun » étaient déjà écrites et n’avaient pas de fil conducteur les reliant et on n’a pas cherché à les réécrire pour en matérialiser un. Les chansons parlent toujours de ces émotions qui nous traversent généralement, une colère, un coup de blues, une déclaration de caractère. Je pense qu’elles parlent à peu près à tout le monde, je fais en sorte d’enlever tout ce qui peut y avoir de trop personnel pour que les gens qui nous écoutent puissent s’y identifier.

Comment travaillez-vous ? Qui fait quoi ?
Julien : Pour ma part, je prends part à la composition des guitares, j’apporte des idées sur la dynamique des morceaux : "tiens, ça serait bien d'avoir du blast ici, une grosse partie de double là, ici des guitares harmonisées", etc., je joue les correcteurs sur les textes. Je m'occupe aussi de la partie VRP inhérente à la vie d'un groupe, des réseaux sociaux et du booking. Oh ! Et je fais du houmous aussi ! (Rires)
Amaury : Et moi je le mange, et … c’est tout ce que je fais ! Non, plus sérieusement, en plus de mes parties de chant, j’ai toujours été impliqué dans la composition. Les autres me laissent faire le cuistot, le maître d’œuvre, celui qui pioche dans la boîte à idées et qui structure le tout pour faire la chanson finie. Oh ! Et je fais des cookies !
Batt : Pour ma part, je préfère m'éloigner de la composition pour ne pas la dénaturer. L'expérience m'a montré que ces messieurs s'en sortent très bien sans moi. Je préfère allouer ma créativité à la partie graphique. Oh ! Et je fais des … euh … moi j’achète des chips ! (Rires)

Je suppose que la pandémie a été un frein dans la vie du groupe, mais est-ce qu'elle ne vous a pas aussi permis de travailler plus profondément avec peut-être plus de recherche au niveau du son ?
Julien : P'tain mais t'étais dans le groupe pendant tout ce temps ? Encore une fois, tu tapes juste. La période COVID nous a permis, au-delà de la réflexion sur le projet « We've Caught The Sun », de nous remettre à la composition et d'avancer voire boucler dix nouveaux titres qui apparaîtront sur le prochain album, dans un futur que l'on espère pas trop lointain !

Sans parler de maturité, le chant a beaucoup évolué, plus efficace lui aussi à l’image de l’album. Comment avez-vous travaillé pour changer à ce point ?
Amaury : Tout simplement parce qu’il y a quinze ans entre l’album original et celui-là ? (Rires) En vrai, je le sens aussi entre « A Bitter End / A Brave New World » qui date de 2018 et « We’ve Caught The Sun ». J’explique pas, on bosse tous nos instruments, je fais de même avec le mien. Mais je pense qu’encore une fois, c’est l’efficacité des compos de l’époque qui te fait cet effet.

Cet album a-t-il été composé dans l'optique de la scène ? En fait, pensez-vous live quand vous écrivez vos compos ou pas forcément ?
Julien : Je ne réfléchis pas forcément au rendu live quand je compose, non … Généralement, les riffs qui finissent en compo m'apparaissent en tête comme si je les écoutais déjà sur un album, ils me hantent pendant un moment, jusqu'à ce que je les pose sur une guitare. Ils correspondent donc plutôt à du ressenti, à un mix de mes écoutes et mon mood du moment, ce qui apporte au final plus de mélodie ou au contraire plus de hargne.
Batt : En ce qui concerne les parties batteries, c'était une volonté de ma part, oui. Respecter l'écriture de l'époque mais y apporter des patterns que j'ai appris à maîtriser justement sur scène.

On va parler de l'artwork de cet album qui est vraiment très beau. Qui a eu l'idée ? Qui l'a fait ?
Julien : Il est génial cet artwork hein ?! Ça s'est fait en famille, mais je vais laisser l'auteur en parler !
Batt : Content que ça vous plaise ! En effet, récemment je suis devenu graphiste freelance et nous avons décidé avec mes collègues que je m’occuperais de designer cet opus. A part quelques directions prises en rapport au titre de l’album et quelques références à suivre en exemple, on m’a laissé carte blanche. J’ai donc donné mon maximum pour servir au mieux ces chansons au travers d’un digisleeve et de quatre ou cinq vidéos. La première version de cet album était dans les tons sombres, j’ai choisi aisément de faire l’inverse et de toute manière, j’ai entrevu très rapidement à quoi ressemblerait la cover, je voulais ce soleil tout plat façon fresques mythologiques.

Vous avez toujours eu des artworks particulièrement soignés, c'est important pour vous de présenter des pochettes très travaillées ?
Amaury : c’est important, présenter quelque chose qui va au-delà d’une bande-son ! Et là encore on va laisser parler le responsable.
Batt : AAAaaah, la question de l’identité visuelle … Nous vivons dans un monde où l’image est hyper importante et encore plus à une époque où 80% des choses sont validées par les réseaux sociaux. Alors quitte à faire des images, autant les réfléchir et leur donner un sens. Pour ma part, mes souvenirs les plus marquants de mon entrée dans le metal sont liés à l’image : les pochettes d’album et de vinyles totalement poussées à l'extrême, les clips sur MTV (« A.D.I.D.A.S. » de Korn … wouah …), quand j’avais sept ans, mon oncle avait même des oreillers Metallica et Megadeth !

On a des questions rituelles pour terminer nos interviews : la première, pourriez-vous définir Monolyth en deux ou trois mots ?
Julien : J'ai voulu répondre "Liberté, Égalité, Fraternité" sur le ton de la connerie, et en fait je réalise que vu de l'intérieur c'est pas forcément loin de la vérité, c'est fou ! (Rires)
Plus sérieusement : Puissance, Feeling et Unité

Et pour conclure, quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
Julien : Je suis en route pour un concert de Furax Barbarossa (rap) et donc en pleines révisions avec son dernier album « Caravelle » qui est une vraie bombe ! Sinon pour rester dans le metal, le dernier In Flames, Lódz, Redsphere, Klone, Soilwork, Deficiency, ça ne s'arrête jamais !
Amaury : Oui ils tuent ces skeuds ! On est assez éclectiques, mais on écoute sans arrêt de la musique. Ce qui fait que c’est très variable selon nos humeurs ou même les moments de journée. Là cette semaine, je me refais la disco de Caligula’s Horse, un groupe de prog Australien que j’adore, mais que je n’ai jamais réussi à faire accrocher aux autres. Tant pis, ils resteront mes chouchous à moi seul (Rires).
Julien : Mais tu déconnes ? J’aime beaucoup Caligula's Horse ! Bon, comparé à toi, c’est vrai que ça doit paraître dérisoire, mais j’aime vraiment ! (Rires)

Merci pour cet entretien. J'ai bien aimé cet album, même si je ne le recommande pas quand on conduit sur l'autoroute !
Amaury : Je tiens à préciser que nous ne prenons pas en charge les possibles contraventions résultant d’une conduite sous l’emprise de notre musique. Merci à toi pour les questions, on est content de savoir que l’album t’a fait autant d’effet ! (Rires)

Propos recueillis par Yann Charles