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INERTE pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mardi, 28 mars 2023
 

INERTE

https://www.facebook.com/profile.php?id=100066313731409 

Rencontre avec Nico qui nous parle de son projet, Inerte. Un One Man Band black metal, étonnant, déroutant parfois, mais terriblement attirant et efficace.

Salut Nico. Tu nous présentes ton projet un peu particulier sous le nom d’Inerte, un One Man Band Dark Metal. On connaît bien les One Man Band dans le blues, mais dans le metal et encore plus dans le dark metal, c'est plutôt rare ?
Rare, je ne sais pas … Dans le milieu black metal il y en a plein aussi … L’étiquette dark metal est là avant tout pour dire que je revendique une musique sombre, avec des influences diverses, black, death, gothique … Après, en général, les One Man Band du milieu underground sont souvent plus puristes et délivrent une musique plus brute que la mienne … En tout cas oui, après plusieurs rencontres qui se sont avérées non concluantes, j’ai voulu mener ce projet malgré tout à terme, et donc du coup en solo …

Tu as sorti un EP au nom étrange, « S/C... ». Donc forcément la question que tout le monde te pose, pourquoi ce nom ?
Il y a plusieurs significations … La première est un clin d’œil à ma manière de composer. « S/C » est l’abréviation de « sous couvert de » quand on signe un courrier sous l’autorité hiérarchique d’une instance supérieure … Un clin d’œil au fait que dans ma manière de composer, les riffs/paroles s’imposent à moi, sans idées préconçues au préalable. Ensuite, c’est aussi une manière de marquer une séparation avec mon ancienne formation, Sin Cera, un projet que j’ai eu à cœur pendant plus de 10 ans …

C'est un projet très personnel, quelque chose que tu ne pouvais pas faire avec ton ancien groupe ?
Ce n’est pas que je ne pouvais pas le faire. C’est juste une autre histoire, plus personnelle forcément avec Inerte. J’avais besoin de mettre à plat beaucoup de choses plus intimes sur ce projet.

Où nous entraînes-tu avec cet album ?
Vers une forme d’introspection. Une descente dans le fin fond de notre être. Ne pas tourner le dos à nos angoisses, chercher ses propres vérités …

C'est un album noir, très très noir même, c'était un besoin d'extérioriser des angoisses, des peurs, une explosion de sentiments à expulser ? C'est quasiment une thérapie non ?
Peut-être une partie de thérapie oui. Ensuite, oui, il y a un tas de choses sombres que j’ai exprimé dedans. Il y est question d’amour, de mort, d’effondrement, de renaissance … J’ai tenté d’exprimer certaines pensées très sombres qu’on peut avoir quand le psychisme de l’Homme est soumis à des tensions extrêmes.

On sent beaucoup de vérité, d'authenticité dans tes textes, comment as-tu écrit ? Des heures assis devant une page ? Ou bien il y a eu des textes qui te sont venus très vite ?
Pour être honnête, ma manière d’écrire est particulière. J’ai besoin d’avoir la musique dans les oreilles, de m’imaginer des choses à partir de cela, et je commence à écrire des mots qui doivent sonner d’une certaine manière en fonction de la musique. J’écris ce qui sonne bien à mes oreilles sur le moment et ce n’est qu’après que je prends conscience de ce que j’ai exprimé. Cela se fait vite une fois que la musique est écrite. Des mots, des sonorités me viennent, après il faut juste en faire des phrases et arranger certaines tournures. Mais sur le moment, j’ignore moi-même le sens de ce que je raconte.

Beaucoup de riffs, des harmonies et des dissonances, une grosse présence de la guitare. Comment définis-tu cet album musicalement, car on retrouve pas mal de références musicales ?
Il y a beaucoup d’influences en effet … On peut y entendre des références au black metal, au death, mais aussi à de l’indus ou encore au gothique… INERTE se veut être une musique authentique, sans concession, qui va jusqu’au bout de son envie initiale, sans se soucier des influences ou des étiquettes. Sur cet EP, on retrouve aussi bien des passages planants, atmosphériques, que des moments purement sauvages. Je pense qu’on passe par beaucoup d’émotions en l’écoutant.

Il n'y avait vraiment que dans ce dark metal que tu pouvais t'exprimer ?
Tout à fait. Il fallait que je délivre ce que j’avais en moi, une sorte d’urgence à ce que ça sorte. Je n’ai trouvé que la musique pour cela. Quant au style, il était évident que je ne pouvais pas tout exprimer dans un seul registre, il fallait inventer une autre case.

Tu écris et chantes en français. C'est pour pouvoir exprimer plus précisément, voir plus subtilement ce que tu veux dire ? L'Anglais est moins précis ?
Là encore rien n’est prémédité. J’ai écrit comme ça me venait. Principalement en Français, car c’est dans ma langue que les textes sortent. Sauf la dernière, « Hole Is Hell », qui ne sonnait pour moi qu’en Anglais et qui fut spontanément écrite dans cette langue.

Pour le chant, les voix sont variées, du chant clair aux growls profonds, voire des cris parfois très viscéraux, beaucoup de travail là aussi ?
Oui, une réelle volonté de sortir mes tripes. Je me suis arrangé pour être dans certaines conditions d’enregistrement, tout à fait seul, pour laisser exprimer tout ce que j’avais au fond de moi. Les parties claires ou les chœurs ont bien souvent été interprétés, voir composés au moment de l’enregistrement.

Justement, comment as-tu travaillé pour cet album ? Est-ce que tu as eu d'autres musiciens qui sont venus t'aider ou bien tu as tout fait tout seul ?
Je fus seul de A à Z, par choix. De la composition à l’enregistrement, puis au mixage et au mastering final … Peu de personnes ont entendu les étapes avant le résultat final, mais ces rares personnes ont réussi à me pointer du doigt les différentes particularités à éventuellement retravailler. Des oreilles extérieures sont d’une aide précieuse quand tu es seul aux commandes ! L’aide d’auditeurs extérieurs m’a donc été précieuse dans les phases de mixage et de mastering.

Et sur scène, que va-t-on retrouver ? Tout seul, avec une guitare/batterie et des samples, ou à plusieurs ?
Il se pourrait bien que tu me retrouves entouré. Plus de nouvelles viendront prochainement ! Je dévoilerai tout cela en temps voulu, mais des projets de live sont bien présents.

Quand tu as composé cet album, as-tu pensé à la scène, ou bien c'est principalement un album studio qu'on écoute à la maison ?
Je ne me suis pas vraiment posé la question. Tout comme le fait d’être seul sur ce projet, cela s’est imposé à moi. J’ai commencé à produire l’album pour moi. Puis je me suis demandé comment d’autres personnes l’accueilleraient, etc. Au début, je ne me posais pas non plus la question du live, puis j’ai commencé à l’envisager …

Tu as déjà des idées pour après ? Encore des choses à extérioriser ?
J’ai commencé à recomposer certaines idées, mais ce n’est que le début et encore une fois, je ne me pose pas la question de la finalité. En tout cas des choses à extérioriser, il y en a encore plein !

Dernière question qui n'a rien à voir avec les autres : quel est le dernier morceau ou le dernier album que tu as écouté ?
Le nouveau single, « Rise », d’Extreme. Je sais, ce n’est pas très original (Rires). Mais quel groupe, et quel plaisir de les revoir sortir un album après toutes ces années d’absence.

Merci Nico pour cette interview.
Merci à toi.

Propos recueillis par Yann Charles