vendredi, 10 mars 2023
La petite Naples, opération Sultan
(Entourage Contempo – Absilone – Socadisc – 2023)
Durée 47’40 – 12 Titres
https://www.roberta-roman.com
Roberta Roman a commencé sa carrière de concertiste en tant que guitariste classique et a autant interprété ses propres compositions que celles d’auteurs comme Juan Trigos ou Daniel Sanchez avant d’être repérée par la Spedidam avec une douzaine d’autres artiste qui bénéficieront d’une mise en valeur au niveau national et international. Un véritable coup de projecteur pour une musicienne qui se fera remarquer avec un premier album, « T4NO, Tango Naopletano », et qui confirme aujourd’hui avec une second ouvrage dans lequel elle insiste sur les relations de deux viles importantes du bassin méditerranéen, Naples et Marseille, le seconde étant devenue la première étape pour les habitants de la première alors qu’ils s’exilaient vers les Etats-Unis ou l’Argentine. Artiste engagée, Roberta Roman utilise cette fois un titre fort en rapport avec la rafle du Vieux Port et le dynamitage du Quartier Saint-Jean, surnommé La Petite Naples, lors de la dernière phase de l’Opération Sultan menée il y a quatre-vingts ans par les nazis et leurs complices du régime de Vichy, des actes reconnus comme crimes contre l’humanité en 2019. Accompagnée de Marisa Marcadé au bandonéon, Michèle Pierre au violoncelle, Vincent Beer-Demander à la mandoline, Antonella Mazza à la basse et Claude Salmieri aux percussions, Roberta Roman nous dévoile un répertoire qui évolue autour de la chanson napolitaine et des musiques liées à l’immigration, revisitant des classiques non pas du mais bel et bien des siècles derniers mais proposant également quelques pièces originales, le tout en compagnie d’invités comme les rappeurs Akhenaton et Lucariello mais aussi les chanteurs et chanteuses Raiz et Petra Magoni. Le présent se mélange au passé et parfois même à l’avenir avec des morceaux aussi différents que complémentaires comme peuvent l’être « Opération Sultan », « Guaglione – Bambino » que tout le monde reconnaitra pour l’avoir entendu maintes et maintes fois dans le répertoire de Dalida, « Ecoutez les mandolines », « Argentina », « Lacreme Napulitane » ou encore « Lacrime Del Mare », et c’est dans une sensation de plénitude et d’aboutissement que l’on passe trois quarts d’heure en bonne compagnie à écouter des cordes pincées, des riffs d’accordéon ou tout simplement des mélodies d’une autre époque, d’une autre culture. On n’y est jamais insensible …
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