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NASSER BEN DADOO pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mardi, 14 février 2023
 

NASSER BEN DADOO

https://white-feet.com 

Rencontre avec Nasser Ben Dadoo à l'occasion de la sortie du nouvel album du groupe White Feet, « Blues Legacy ». Une rencontre et une découverte d'artiste qui ouvre le blues aux autres cultures. Cet entretien a été effectué juste avant le départ vers Memphis et l'International Blues Challenge où ils ont superbement représenté la France dans la catégorie solo/duo en allant jusqu’en finale.

Salut. Pouvez-vous présenter le groupe ?
White Feet est une nouvelle formation autour de mes compos pour mon dernier album. La formation est à géométrie variable pour la tournée, en duo avec Matthieu Tomi à la basse par exemple, pour jouer à Memphis pour L'International Blues Challenge. Et en quartet avec en plus Pascal Versini au claviers (piano, Hammond) et Rob Hirrons à la batterie, comme en avril au Sonograf (Le Thor).

On va parler « Blue Legacy », votre nouvel album. Musicalement, c'est un panaché ou plutôt un voyage à travers divers styles de blues ? Roots par moment, shuffle, festif, blues lent …
C'est un panaché, mais pas seulement pour l'écriture de différents blues. C'est un voyage avec des emprunts à la musique africaine, maghrébine, tout en proposant des compos pour certaines très ancrées dans le style blues.

On retrouve aussi des touches et surtout des sonorités africaines, forcément un mélange de culture et de racines ?
Mes racines , ma vie, ma musique tendent à unifier les fondamentaux et l'essence de la musique noire américaine et le bagage culturel légué par mes parents. Le blues, le raï, la musique d'Ali Farka Touré ou de R.L. Burnside, il n'y a pas une grande différence dans les thèmes abordés et la place de ces musiques et musiciens dans la société.

C'est la force du blues de pouvoir justement aller dans diverses cultures musicales ?
Oui, le blues dès sa création a su s'adapter et évoluer du Mississippi à Chicago, et à un public de jeunes Anglais comme les Rolling Stones plus tard. D'une orchestration rudimentaire à des arrangements en big band comme un des derniers albums de feu Clarence Gatemouth Brown. Il ne faudrait pas que cette musique, qui est moderne par nature, ne devienne une musique de genres et de clichés.

Des chansons en Français, en Arabe, en Anglais, on reste toujours dans cette diversité ? C'est pour s'ouvrir au plus grand nombre ?
Non, c’est pour m'ouvrir à moi-même (Rires). Je crois qu'il ne faut pas avoir de cible. Quand on écrit et compose, il faut être le plus sincère possible.

Ça sent parfois la joie de vivre, parfois la mélancolie dans cet album, quels thèmes développez-vous ?
Beaucoup de mon histoire, et celle des miens, le déracinement, le souvenir de l'enfance, mais aussi l'espoir et la joie. On est tous faits d'un patchwork d'émotions, la mélancolie et la joie peuvent nous submerger presque en même temps quand on regarde ses enfants devenir des adultes par exemple.

Comment avez-vous travaillé pour cet album, en fait comment se déroule le processus de création dans le groupe ? Qui fait quoi ?
Je compose la musique chez moi, en Bourgogne au vert, avec une guitare sèche et trop souvent une bouteille de bon vin. Pour les textes, j'imagine l'histoire ou l'idée de sujet et je partage l'écriture en Anglais à deux mains depuis mon premier album avec deux auteurs, Steven Mc Callum aux Etats-Unis, et Gregory Defourny en Belgique. Pour les arrangements sur cet album, Matthieu Tomi, le bassiste, a arrangé une bonne moitié des morceaux par exemple.

Pour les enregistrements, vous êtes plutôt en one shot pour plus d'authenticité, ou bien vous jouez et jouez encore jusqu'à obtenir exactement ce que vous voulez ?
Les deux mon capitaine ! Plutôt le one shot pour tout ce qui est rythmique, et on refait les chants, certains solos, mais parfois la prise live reste celle que l'on mixe.

Je lisais que vous aimiez l'improvisation, du coup sur scène, on risque d'avoir des morceaux un peu différents que sur le CD ?
Oui, on adapte les arrangements selon le line-up et aussi l'envie du moment. Et surtout, sur scène, on trouvera quelques inédits.

Vous allez aller à Memphis à l'International Blues Challenge, qu'est-ce que vous attendez de ce moment, de cette expérience ?
Comme en général ce que j'attends quand je vais jouer, un max de fun et des rencontres !

Dernières questions rituelles chez nous : pouvez-vous définir le groupe en deux ou trois mots ?
Munich 1993.

Et pour terminer : quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
Ce matin chez le kiné (je vieillis), « Je vends des robes » de Nino Ferrer.

Propos recueillis par Yann Charles