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WORSELDER pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
lundi, 06 février 2023
 

WORSELDER

https://worselder.wixsite.com/ 
https://www.facebook.com/worselder 

Rencontre avec Guillaume de Worselder. Ce groupe au nom étrange et mystérieux nous vient des Pyrénées, d'Ariège plus précisément. Ils nous parlent de leur tout dernier album, « Redshift » qu'ils vont emmener sur les scènes metal de France. Plongez avec eux dans cet album engagé socialement et politiquement. A découvrir ...

Salut. Peut-on faire un petit rappel de qui est Worselder ? Et déjà pourquoi ce nom, quelle est sa signification ?
Hello, tout d’abord merci pour cette interview ! Ça nous fait plaisir de pouvoir enfin parler de ce nouvel album, qu’on trépigne d’impatience de partager avec tous les amateurs de metal ! Pour refaire brièvement la bio du groupe, Worselder a été formé en Ariège, dans nos Pyrénées natales, en 2008. Le groupe est issu de la fusion de deux formations plus anciennes : Gunslinger et Arclite. On jouait des styles assez similaires et l‘évidence s’est petit à petit imposée de ne former qu’un seul groupe. Concernant le choix du nom, c’est moi qui ai proposé Worselder. Je voulais un nom qui ne prête pas à confusion avec d’autres groupes, et qui ait une signification pour nous. Je ne te la dévoilerai pas (il faut savoir garder une part de mystère), mais sache qu’en réfléchissant un peu, et en se mettant dans la tête d’un Ariégeois (à l’esprit tordu), ça devient limpide ! Le line-up du groupe, d’une structure metal typique à deux guitares, n’a pas changé depuis sa création.

Comment pouvez-vous vous définir musicalement car on trouve vraiment beaucoup de styles différents ?
Oui je te comprends … Définir la musique de Worselder, c’est un peu une colle … C’est le subtil mélange de tous les courants de metal qui nous ont façonnés quand on était ados : la base de nos compos, c’est du heavy-thrash, mais on trouve aussi de très fortes influences de groove-metal, de hardcore, de doom et de heavy traditionnel. On ne s’est jamais posé de limites en composant ; tant que c’est carton et que ça groove, c’est tout ce qui nous importe ! Mais quand on regarde nos album dans leur globalité, là où cela aurait pu partir dans toutes les directions et perdre les auditeurs, on a au contraire une très forte homogénéité dans nos morceaux. En ce sens, je pense qu’on a vraiment réussi, sans avoir la prétention de créer un « style Worselder », à trouver notre propre signature musicale et surtout à avoir une vraie originalité dans le panorama du metal français actuel.

On va parler « Redshift » votre dernier album. Où nous entraînez-vous avec cet album ?
Si on se réfère aux thématiques abordées, à la fois très près et très loin ! Très près car comme à mon habitude, on est sur des thématiques sociales contemporaines fortes. Très loin car le nom même de l’album vient des paroles de la chanson « Pillars Of Smoke », qui est un hommage aux pionniers de la conquête spatiale et aux auteurs visionnaires de SF qui posent les jalons pour les prochaines étapes de l’expansion de l’humanité dans l’espace. Musicalement, cela reste du Worselder pur jus d’un bout à l’autre ! Comme je le disais juste avant, cet album porte notre empreinte musicale (et encore une fois c’est dit sans prétention). Chaque auditeur y trouvera son compte ; c’est d’ailleurs assez flagrant car quand on sonde les personnes qui ont déjà écouté l’album, le « morceau préféré » varie totalement d’une personne à l’autre !

Quels thèmes développez-vous ?
Comme je l’ai dit, les thématiques abordées sont fortes et actuelles. « Redshift » est un album socialement et politiquement engagé (au sens noble du mot « politique », lorsqu’il adresse le réveil du peuple que nous sommes !). Sans le vouloir, l’album sort à un moment où il n’aurait pas pu être plus au centre de l’actualité ! On parle de guerre, d’oppression, de révoltes populaires, de religion (ou plus précisément des bienfaits de ne pas en avoir !)… Personnellement, je n’imagine pas un instant que notre musique ne puisse pas être un vecteur de messages forts. Je sais que c’est un parti-pris qui peut être clivant, car beaucoup diront que les artistes n’ont pas à être engagés, mais ça a toujours été ma façon de voir le rôle de l’art dans la société …

Comment avez-vous travaillé pour cet album, en fait comment se déroule le processus de création dans le groupe ? Qui fait quoi ?
On a toujours eu le même mode de fonctionnement, depuis le tout début. La musique est composée collégialement, sur la base de riffs apportés par les uns et les autres. On n’a rien de très original de ce point de vue-là ! Mais on est par contre très complémentaires et surtout, après tellement de temps, on connait très bien les spécificités du jeu de chacun. De telle façon, par exemple, que lorsque j’amène une base musicale, il m’arrive de la séquencer en anticipant ce que seront les patterns rythmiques basse/batterie. Et cela vaut quel que soit le musicien du groupe qui amène sa contribution initiale. Concernant les textes, c’est moi qui les écris. Généralement, j’attends que la musique soit déjà bien avancée pour m’inspirer de l’ambiance et choisir la thématique. Ensuite, je fais de mon mieux pour respecter les accents et temps forts placés par chaque membre du groupe afin de trouver le phrasé et la rythmique vocale qui colle le mieux au morceau et surtout qui respecte le placement des autres instruments.

Est-ce que la pandémie vous a permis de travailler plus en profondeur votre musique, voire d'aller vers une nouvelle direction musicale, sans pour autant sortir de vos fondamentaux ?
Je ne saurais pas dire si on a travaillé nos morceaux plus en profondeur, mais une chose est sûre, c’est que le délai imposé par la pandémie et les confinements nous ont permis d’être beaucoup plus rigoureux dans notre préparation de l’album. On a pour la première fois réalisé une maquette qualitative, et on a passé beaucoup de temps à travailler le placement des instruments et le jeu au métronome. Quant à savoir si nous nous sommes ouverts vers de nouvelles directions, je laisserai les auditeurs en juger ! Pour ma part, je pense que nous avons exploré de nouvelles nuances, notamment sous l’impulsion de Bruno Varéa, qui a enregistré et produit l’album, mais qu’au final, ça reste du 100% Worselder !

Puisqu'on parle d'évolutions, quelles évolutions justement, qu'elles soient musicales ou autres depuis vos premiers EP ?
Je dirais que l’évolution est tout d’abord sur la qualité de la production. La rigueur dans notre préparation a permis à Bruno de pouvoir pleinement exploiter le travail de studio pour réaliser un album avec une qualité de son dont, pour être honnête, nous n’aurions jamais osé rêver il y a quelques années. Et nous ne l’en remercierons jamais assez ! Au niveau musical ensuite : je ne tomberai pas dans le cliché en disant que notre musique est plus mature, etc. mais il est vrai que globalement, on a tendance à évoluer en simplifiant techniquement nos morceaux, pour laisser plus de place aux ambiances, à la puissance des riffs et au groove. Dans un même temps, on a conservé nos structures à tiroirs complexes habituelles ! Est-ce-que c’est ça la maturité ? peut-être bien… Au niveau du chant, j’ai essayé de tirer les leçons du précédent album, que je trouve, avec du recul, trop dense. J’ai essayé sur « Redshift » de laisser respirer les morceaux, en imposant au groupe des passages instrumentaux plus nombreux dans les morceaux. Au final, je trouve ce nouvel album plus équilibré ; cela renforce le contraste entre les chants gutturaux et les chants mélodiques. Yannick (basse) a également cherché à placer ses chœurs et contre-chants de façon plus réfléchie, et je trouve qu’on est de plus en plus complémentaires.

Cet album a-t-il été pensé et composé pour la scène ?
Totalement, et je dirais, comme d’habitude ! La scène, comme pour 99% des groupes, c’est notre finalité, donc les morceaux doivent impérativement être pensés pour le live. Les auditeurs remarqueront que, hormis sur l’intro instrumentale de « Insurgents », nous n’utilisons aucun sample ni autre artifice. Nous avons voulu que cet album soit le reflet le plus fidèle possible de ce que seront les concerts qui suivront ! Je mets toutefois un bémol à ces propos, puisque pour la première fois nous avons composé un morceau qui ne sera, à priori, pas joué sur scène, « Ascent to Rebirth », qui clôture l’album. Ce morceau a une structure trop atypique et une ambiance trop particulière pour que nous puissions le restituer fidèlement en live, donc nous préférons le laisser de côté pour l’instant…

Un petit mot sur cette pochette d'album ?
L’artwork de l’album a été encore une fois un choix clivant. Personnellement, j’admire les artworks utra-travaillés qu’ont la plupart des groupes aujourd’hui, mais j’ai l’impression de voir et revoir 10000 fois la même chose, sans rien qui au final me marque et ressorte du lot… Bref, je voulais absolument une pochette qui soit simple, percutante, voire même dérangeante… mais qui attise la curiosité. Quelque chose dans le style des grands albums qui ont bercé mon adolescence : « No More Color » (Coroner), « Vulgar Display » (Pantera)… J’ai proposé au groupe ce concept de portrait d’un homme grimaçant de douleur et de colère, qui fait écho aux thématiques abordées dans l’album. Ils ont tout de suite adhéré. Enfin, le nom même de « Redshift », qui est un terme emprunté au langage scientifique, est ici détourné pour désigner un basculement du peuple dans la révolte. Une thématique graphique dans le rouge était donc tout indiquée ! Tout cela nous a permis, de plus, de maitriser totalement la réalisation de l’artwork et du packaging de l’album.

Vous avez des projets, des dates déjà prévues ?
2023 et 2024 seront dédiées au live ! Nous allons défendre ce nouvel album un peu partout en France. Les dates commencent à se confirmer pour 2023. Nous en avons déjà dévoilé quelques-unes, parmi lesquelles notre release party, le 25 février à Toulouse, le Vindh’hell fest le 6 mai, et la première édition du Metal Fest 09 en novembre (auquel nous sommes très fiers de participer car il marque la renaissance d’un festival metal dans notre Ariège natale !). D’autres dates seront annoncées très bientôt !

Dernières questions rituelles chez nous : pouvez-vous définir le groupe en deux ou trois mots ?
THRASH, GROOVE & BOOZE !

Et pour terminer, quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
Perso, le nouveau Obituary, qui est une tuerie !

Propos recueillis par Yann Charles