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MOJO SAPIENS pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 02 février 2023
 

Empire of dust
(Tipping Point Production – InOuïe Distribution – 2022)
Durée 37’45 – 11 Titres

https://www.facebook.com/mojosapiensmusic/ 

Quand trois musiciens se retrouvent autour de la même idée de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière et de bousculer les conventions, ça donne parfois des groupes comme Mojo Sapiens qui, en 2019, enregistrait un titre hommage à Muddy Waters, « My Mojo », et persistait dans cette envie de métissage en proposant un premier EP, « A Fistful Of Mojo ». Quelques années et un pandémie plus tard, Eli Finberg aka Mr. E, Cyprien Steck aka Leopard Da Vinci et Victor Sbrovazzo se retrouvent pour enfin nous offrir un premier album dans lequel ils mélangent le blues, l’electro-funk et le hip-hop pour en arriver à une sorte de potion magique assise sur des guitares bien poisseuses et des riffs d’harmonica bien sentis, le tout sur fond de licks à l’énergie très rock’n’roll et d’un flow qui prend l’auditeur directement à la gorge. Inscrit dans la droite lignée d’une musique à l’américaine, Mojo Sapiens brosse en filigrane le portait d’un pays qui n’aurait pas besoin de grand-chose pour vraiment se perdre dans son histoire, un pays continent qui a oublié à quel point il était fragile et qui se prend régulièrement les pieds dans le tapis, pas forcément par orgueil mais surtout par excès de confiance, le trio évitant pour sa part l’écueil de la facilité pour en arriver à proposer « Empire Of Dust », un ouvrage à la fois pointu et ambitieux. Du blues stylé et plein de relief, un chant hip-hop superbement envoyé pour coller au plus juste au tableau, un harmonica qui apporte ce petit côté nostalgique qui va bien et surtout une véritable dimension à la fois rock et positive, Mojo Sapiens a tout compris de l’art de devenir le maillon manquant entre Eminem, Tupac et Jay-Z d’une part et Willie Dixon, Muddy Waters et Son House de l’autre, s’installant en bonne place du côté d’un R.L. Burnside, d’un Junior Kimbrough ou même d’un Jimmy Duck Holmes pour nous offrir une musique totalement personnelle et définitivement indispensable. On pose une oreille sur « American Dream » et on ne décroche plus des « Graves », « The Only One », « Redemption » ou « Sun V Moon » qui complètent un ouvrage aussi atypique que jouissif que l’on ne peut que vous conseiller vivement !