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Ecrit par Yann Charles |
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samedi, 29 octobre 2022
SPHERES
https://www.facebook.com/bandspheres
Rencontre avec Jesse, batteur du groupe Spheres, qui nous présente
leur tout dernier album, « Helios ». Une suite du voyage commencé
avec « Iono », paru en 2019. Une évolution, ou plutôt une
continuation dans la musique du groupe.
Salut Jesse. On peut faire un petit rappel de qui
est Spheres ?
Salut. Spheres est un groupe de metal prog qui s'est formé en
2016. On a sorti notre premier album, « Iono », en 2019, et on a
sorti notre second album, « Helios », en septembre.
Justement, on va parler « Helios », votre dernier opus. On est
dans la suite du voyage de « Iono » ?
Ce sont deux voyages différents, mais les thèmes de la dystopie
et du post-apocalyptique sont toujours là. C'est toujours la même
source d'inspiration au niveau des textes, même si c'est légèrement
différent du premier album.
J'ai l'impression que ce sont des sujets qui vous tiennent
particulièrement à cœur ?
Oui. La dystopie se rattache à la science-fiction, et cela fait
partie des thèmes que l'on aime bien. Moi, personnellement, j'aime
bien les films post-apocalyptiques comme « Mad Max » par exemple.
Pareil dans les jeux vidéo, comme « Cyber Punk », « Tom Clancy's The
Division ». Tous ces types d'histoires avec un seul dirigeant qui
gouverne et où c'est le chaos. Les gens sont dans le néant et sont
obligés de suivre cette direction sans se rebeller. En tous cas,
l'envie de rébellion n'est pas encore là.
Cet album, c'est un moyen de s'échapper de ce que l'on vit
actuellement ?
Non. C'est plus donner notre avis sur ce qu'il se passe
aujourd'hui. Mais surtout sur ce qu'il pourrait se passer demain si
on ne fait pas les bonnes choses maintenant. On n'incite pas les
gens à penser comme nous, mais plus à donner notre avis dans nos
textes. Peut-être aussi pour une prise de conscience des gens.
Cet album est un exutoire ? Une manière d'extérioriser des
sentiments ?
Oui, mais pas que ça. Car il y aussi tout le côté musical parce
qu'on aime ce que l'on fait. Mais c'est vrai que les textes ne
mentent pas. C'est vraiment une part de vision des choses des
membres de Spheres.
On ne parle quand même pas de thérapie ?
Non, non, quand même pas. (Rires) On se sert de la
musique pour montrer ce qu'on ressent. Il y a quand même des textes
plus personnel pour Jonathan. Je pense à « Spiritual Journey » ou «
Take Me Higher, Ailleurs ». Même si je pense qu'on peut aussi se
retrouver dans ces contextes.
Comment pourrais-tu définir musicalement cet album ?
C'est un album qui se caractérise par une majorité de musique
prog, de metal prog. Mais on ne peut pas le cacher, il y a d'autres
influences. Chaque membre du groupe n'écoute pas que du metal. Et je
pense que ça s'est bien ressenti sur cet album.
Je trouve cet album différent musicalement du précédent. Je veux
dire, les riffs et l'atmosphère, l'ambiance générale, c'est une
évolution musicale pour le groupe ?
Oui, on peut dire que c'est une évolution musicale. Surtout pour
la production. On s'est plus penché dessus. On était vraiment dans
une envie d'évolution sur le son et la production. Mais de toute
façon, le but est toujours d'évoluer. Dans les retours que l'on a
eu, les gens ont le même avis que toi là-dessus. À savoir une
ambiance différente, et qu'il y a forcément, avec le temps, plus de
maturité dans ce que l'on fait, ou peut-être dans la manière dont on
le fait.
La pandémie que vous abordez a-t-elle été au final une bonne
chose, je parle du point de vue musical et créatif ? Disons plutôt
vous a-t-elle permis d'aller plus loin dans vos créations ?
Je ne pense pas. Pandémie ou pas, on aurait composé cet album.
Peut-être qu'elle nous a aidé à nourrir les textes. Peut-être aussi
à nous ouvrir sur de nouveaux sujets.
Et musicalement, peut être aller plus loin dans
votre recherche de sons ?
Non. Je ne pense pas. Je crois qu'on aurait mais autant de temps
et la même énergie même si la pandémie n'avait pas été là.
Comment vous avez travaillé pour cet album ? Ensemble, à distance
? Comment s'est déroulé le processus de création ?
Dans un premier temps, on a travaillé à distance. Jo (Jonathan)
nous a créé un squelette de chaque morceau avec quelques riffs. En
ce qui concerne la batterie, il m'a envoyé une batterie programmée,
mais je me suis plus basé sur ce que je ressentais sur les morceaux.
Du coup, j'ai composé ma propre batterie sur les morceaux. Pour la
basse et la guitare, la même chose, même s'ils se sont plus basés
sur le squelette qu'ils ont reçu. Mais ils ont quand même ajouté des
éléments et mis leur patte sur les morceaux.
Lorsque vous avez pu vous retrouvez, vous avez gardé tout ce que
vous aviez fait à la maison ?
Dans un second temps, avant d'enregistrer, on a présenté,
chacun, comment on voyait les choses sûrs tel ou tel titre. On a
donné notre avis sur des choses que l'on pensait, peut-être, mieux
que ce qui était sorti après la période à la maison. Adapté des
riffs de guitares, des patterns de batterie joués progressivement et
moins envoyé la patate direct. Donc, oui, un gros travail de
communication avant de valider les choses.
Cet album a été composé pour de la scène, ou pas forcément ?
Oui. On a pensé à ce que cela soit compatible avec le fait de
jouer les morceaux sur scène. Donc, forcément, ça rentre en compte
lors de la composition. Pour ma part, j'ai composé la batterie dans
les mêmes esthétiques que l'on peut retrouver dans le groove de la
soul et le funk où tu as une vision du morceau sur l'album et une
vision du morceau en live.
Qu'est-ce qu'on va retrouver sur scène, seulement cet album, ou
vous allez incorporer les titres passés ?
Il y aura quelques morceaux de l'album précédent, mais ce sera
majoritairement le nouvel album.
Il y aura tous les titres de l'album sur scène, ou certains n'y
seront pas ?
Pour l'instant, il n'y en a qu'un que l'on n'a pas incorporé
dans le set. C'est « Running Man ». Mais le reste sera joué sur
scène.
Justement, vous avez des projets, des dates ?
On fera la release party de l'album le 29 octobre à
l'International à Paris avec deux autres groupes, Synapse et
Álfheim. Pour le reste, on ne sait pas encore. Ça se met en place
doucement.
La pochette du disque est très marquante. A-t-elle une symbolique
particulière ?
Il faut toujours que cela représente les textes et les thèmes
que l'on évoque dans l'album. On reste dans la même thématique du
gourou qui dirige de façon très pragmatique et qui observe tout.
C'est ce que représente l'œil de la pochette. On dénonce ce système
de dirigeants comme celui dans le titre « SCS ». Ce système de
points et de followers où si tu n'as plus de points, tu n'existes
plus.
Dernières questions rituelles chez nous : pourrais-tu définir le
groupe en deux ou trois mots ?
On est un groupe plein d'influences, mais qui a une étiquette de
metal prog. Donc je dirais Metal et Prog.
Et pour terminer : quel est le dernier morceau ou le dernier
album que tu as écouté ?
Le dernier album que j'ai écouté est celui de Trivium, « What
The Dead Men Say », où on retrouve « Catastrophist ». Un album qui
est dans une esthétique plus prog que trash metal comme on a
l'habitude d'entendre de la part de Trivium.
Merci pour cette interview.
Merci à toi. Salut.
Propos recueillis par Yann Charles – Photo : Christiane Tastayre.
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