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BLUES ROCK FESTIVAL à CHATEAURENARD (13) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 23 octobre 2022
 

blues rock festival 2022 BLUES ROCK FESTIVAL
SALLE DE L’ETOILE – CHATEAURENARD (13)
LES 21 et 22 octobre 2022

http://www.bluesrockfestival.fr

Vendredi 21 octobre 2022 :

Il y a des années maintenant que le Blues Rock Festival de Chateaurenard, connu précédemment sous le nom d’Avignon Blues Festival lorsqu’il se tenait dans la Cité des Papes, nous fait de l’œil avec sa programmation de qualité mais aussi avec sa fort sympathique équipe que nous croisons régulièrement sur les routes de l’hexagone toute l’année … Alors comment ne pas franchir le pas pour finalement nous retrouver dans la belle Salle de l’Etoile et profiter de deux soirées de festival dans une ambiance surchauffée, et ce n’est rien de le dire car si dehors la pluie a décidé d’être de la partie, à l’intérieur, c’est une véritable canicule qui nous attend avec pour commencer cette nouvelle édition les Parisiens de Same Player Shoot Again qui vont venir nous raconter leur amour du blues au travers de covers choisies avec soin.

Composé de quelques pointures de la scène francilienne et plus largement nationale, Same Player Shoot Again s’est fait connaitre en sortant il y a quelques années un album hommage dans lequel le groupe reprenait avec talent et inspiration le répertoire de Freddie King, ce qui n’est pas rien. Remarqué sur les planches de l’hexagone mais aussi en dehors de nos frontières, le band emmené par Vincent Vella au chant avait fait forte impression lors du Mississippi Blues Trail Challenge à Cahors en 2019 et avait remporté une moisson de prix, se retrouvant donc ce soir dans les Bouches du Rhône pour valider l’un d’entre eux remis ce jour-là par Michel Laporte, emballé par leur prestation, qui les voulait absolument à l’affiche de son festival.

Revenu depuis avec un second effort dédié à Albert King, Same Player Shoot Again va ce soir nous sortir le grand jeu avec une paire de soliste efficace, Romain Roussouliere à la guitare et Florian Robin aux claviers, mais aussi avec une section rythmique redoutable composée d’Amine Ouazzani à la batterie et Antoine Arroyo à la basse. Revisitant leurs deux mentors avec des reprises pleines de finesse et d’humour, le groupe en profitera pour nous glisser quelques originaux qui s’avèrent plutôt prometteurs pour la suite d’une aventure placée sous les meilleurs auspices, s’attirant au passage la sympathie d’une assistance qui se pressera bientôt dans le hall pour saluer les musiciens et se procurer leurs deux albums.    

Le temps de se désaltérer et c’est déjà la tête d’affiche de la soirée que nous allons retrouver avec le grand Tommy Castro, récompensé à Memphis en mai dernier où il a reçu pas moins de trois Blues Music Awards, donc celui du B.B. King Entertainer de l’année et ceux du meilleur groupe avec ses Painkillers et du meilleur album de l’année avec « A Bluesman Came To Town », sorti il y a à peine plus d’un an et produit par un certain Tom Hambridge dont on ne vante plus les multiples talents. En tournée en Europe depuis pas moins de sept semaines, Tommy Castro & The Painkillers fêtent dignement le trentième anniversaire du groupe et c’est une formation soudée et pleine de cohésion qui va venir ce soir mettre le feu à une Salle de l’Etoile pleine comme on l’aime et surtout très réceptive à un show plein de vigueur mais aussi de feeling.    

Si le public installé du côté du bar se met rapidement à danser au rythme du blues et du blues rock délivré par le groupe, ceux qui sont assis juste en face de la scène se plaindront parfois pour certains d’un son vraiment très fort, mais c’est finalement une assistance assidue et conquise par le jeu du virtuose qui profitera pleinement durant près de deux heures d’un concert ponctué de titres comme « Make It Back To Memphis », « Blues Prisoner » et autres « Bluesman Came To Town » et couronné non pas par un mais bel et bien par deux rappels ! Salué ensuite dans le hall par ses fans, Tommy Castro se pliera volontiers à l’exercice des selfies et autres autographes avant de retrouver enfin sa loge puis à son hôtel pour un repos plus que mérité. La journée a été longue pour nous aussi et nous ne tarderons pas à en faire de même dans l’attente d’une seconde soirée qui s’annonce elle aussi prometteuse !
 
Samedi 22 octobre 2022 :  

Une bonne nuit de sommeil et une journée tout entière partagée avec un ami photographe et ancien collaborateur Zicazic installé à Chateaurenard et il sera bientôt temps de rejoindre la belle Salle de l’Etoile pour une seconde soirée de festival qui s’annonce prometteuse avec en fin de soirée Bernard Allison. Mais pour le moment on commence avec Christina Holmes, un one woman band qui à grand renfort de boucles et de samples va nous proposer une vingtaine de minutes d’un show durant lequel elle nous emmènera dans son propre monde, avec notamment une chanson dans laquelle elle évoque son père, mais aussi dans un univers plus conventionnel où elle reprend à sa manière des classiques comme par exemple « Stand By Me ». En tournée avec Donavon Frankenreiter, la musicienne aura été l’invitée de dernière minute d’un festival qui ne regrettera pas sa présence.

Le temps pour Michel Laporte de nous raconter la complexité de sa démarche pour réussir à programmer Donavon Frankenreiter pour lequel il a craqué il y a de nombreuses années avec son fils et d’évoquer le report de deux années lié à la pandémie de Covid et c’est au tour du surfeur californien au look de hippy et de son batteur de venir s’installer sur les planches où, durant près de quatre-vingt-dix minutes, ils vont nous distiller une musique que l’on taxera tout simplement d’Americana tant l’association de rock, de pop et de country est réussie.

Totalement complémentaires, les deux musiciens se renvoient la balle de fort belle manière et nous transportent vers une musique hybride dans laquelle on reconnaitra à l’occasion les influence de Jack Johnson, de Willie Neslon ou encore des Black Crowes, le tout ponctué de petites explosions pleines d’énergie qui parviendront à séduire une assistance qui, au départ, s’est révélée un peu surprise par la prestation du duo. Encore un bon tour que nous a joué l’équipe d’organisation cette année avec un artiste qui aura été une très belle découverte.   

Chateaurenard attendait Bernard Allison avec impatience et il faut bien reconnaitre que le guitariste n’a pas manqué son rendez-vous avec le public puisqu’il y a mis non seulement l’art mais aussi la manière, se lançant comme à son habitude dans des démonstrations guitaristiques à n’en plus fini mais se montrant également capable de proposer de véritables chansons dans lesquelles le blues et le rock font véritablement bon ménage pour réussir à garder l’attention des amateurs des douze mesures sans pour autant décevoir les disciples des shredders et autres virtuoses spécialisés dans les descentes vertigineuses de manche.

Soutenu par une section rythmique luxueuse et par un claviériste qui ne manque pas un instant de faire le show, le fils du regretté Luther Allison va comme à son habitude nous sortir le grand jeu et se lancer tour à tour dans des morceaux issus de son dernier album, l’excellent « Highs & Lows », mais aussi dans des relectures des classiques de Freddie King, de Jimi Hendrix et bien évidement de son père, autant de petites comètes qui illumineront tour à tour une Salle de l’Etoile visiblement sous le charme. Bien lancé dans son show, Bernard Allison restera fidèle à la tradition qui veut que ses prestations se prolongent dans le temps et c’est sans beaucoup de mal qu’il parviendra à négocier une rallonge qui lui permettra de prolonger le concert bien au-delà de la durée initialement prévue. Il faut bien avouer que quand on se retrouve avec un tel showman dans la salle, il est toujours difficile de lui demander de s’arrêter !

On retrouvera une dernière fois les artistes dans le hall pour quelques séances de dédicaces et c’est sur les coups de 2 heures du matin que nous finirons par prendre congé de nos hôtes, non sans les avoir copieusement remercié pour leur accueil et félicité pour leur superbe organisation. Comme pour nombre de festivals, tout fonctionne ici à base de bénévolat et de bonne volonté et cela fait maintenant un quart de siècle que ça dure, avec une vingt-troisième édition totalement réussie. Voilà encore un rendez-vous que nous ne regrettons pas d’avoir accepté !

Fred Delforge – octobre 2022