Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 19 octobre 2022
Chant contre champ
(Art Disto – L’Autre Distribution – 2022)
Durée 41’43 – 11 Titres
https://www.diffusionprod.com/naudin
Il a choisi son nom d’artiste en hommage à Lino Ventura qui jouait
le rôle de Fernand Naudin dans « Les Tontons Flingueurs », mais
c’est plus largement tout son univers musical qui navigue à vue vers
le cinéma des année 70, ses acteurs, ses fringues et ses bagnoles …
Passionné par les trente glorieuses, Mathieu Loigerot aka Naudin
s’attache ainsi à nous en faire revivre le meilleur et le pire au
travers des voyous, des flics et des caves qui ont contribué à
écrire les plus belles pages de cette période, reprenant à son
compte l’inspiration puisée dans les films de Melville ou de Lautner
pour nous en proposer une bande son qu’il tapisse des musiques
d’époque mais qu’il agrémente d’un rap contemporain qui, tout bien
pesé, colle bien à l’ambiance. Parvenu à créer un anachronisme à la
fois surprenant et séduisant, Naudin invite des musiciens comme
Sébastien Bara et Sébastien Froidefond aux guitares, Pierre Brouant
et Pierre Alain Goualch aux claviers, Nicolas Gegout à la flûte,
Eric Lattanzio à la basse et Stéphane Mellino aux harmonicas,
installe quelques rappeurs comme Beg et Rachid Wallas ou même des
voix off et vient nous offrir une chronique du monde moderne dans
laquelle il mêle avant-hier et demain sur fond de punchlines
précises et de colorations vintage, un peu comme si son unique
ambition était de créer une sorte de malaise tellement original
qu’il en devient carrément irrésistible. Mettant régulièrement en
avant « Paul Ronet », ex-taulard pas vraiment repenti et bien décidé
non seulement à se refaire mais à régler ses comptes, « Chant contre
champ » nous ramène vers l’argot d’antan, vers la gouaille de
Frederic Dard et les belles répliques de Michel Audiard, nous
envoyant au passage des titres comme « Potes », « Retour vers le
passé », « La complainte du figurant », « J’suis vieux » ou encore «
Générique » et parvenant à construire un ouvrage qui relie
insidieusement deux époques, deux mondes pas si éloignés l’un de
l’autre quand on y pense. Du Sans-Plomb dans la DS et un iPhone dans
les pognes de Bernard Blier … Il fallait oser le faire ! Sortie le
21 octobre.
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