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DUSK OF DELUSION pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
samedi, 15 octobre 2022
 

DUSK OF DELUSION

http://www.duskofdelusion.com

Rencontre avec Julien et Matt, respectivement bassiste et guitariste de Dusk Of Delusion, qui nous parlent du dernier opus du groupe « COrollarian RObotic SYStem ». Un titre étrange pour un album futuriste, mais peut-être pas autant que ça !

Salut les gars. Peut-on faire un petit rappel de qui est Dusk Of Delusion ?
Julien : Dusk c'est un groupe de metal moderne avec des touches heavy, avec Benoit au chant, Matt et Claude aux guitares (Claude est remplacé depuis peu par l’ex-Benighted Soul Jean-Gabriel), Natan à la batterie et moi, Julien, à la basse.

On va parler de votre dernier album, « COrollarian RObotic SYStem ». Déjà, il faut expliquer ce titre ?
Julien : C'est le nom, issu de notre imagination, de la société qui fabrique les corollaires.
Matt : Et du coup ça donne l’acronyme COROSYS qui est un chouette nom pour une usine de fabrication de robots. Il y a aussi un clin tout à fait assumé à Cyberdyne Systems. Je ne fais pas l’affront d’indiquer la référence ...

Où nous entraînez-vous avec ce nouvel opus ?
Julien : Dans le futur... En 2077, on a imaginé un monde pas si différent de l’actuel, mais où la plupart des travaux pénibles seraient réalisés par des robots humanoïdes dotés d’une intelligence artificielle bridée qu’on appelle des Corollaires. C’est la Russie qui aurait fabriqué dans un premier temps des soldats robots pour reprendre Kaliningrad. Par la suite, ces robots auraient été produits et vendus pour monsieur Toutlemonde.
Matt : à travers ce concept futuriste, on voulait pouvoir explorer de nouvelles sonorités qui seraient en corrélation avec la thématique. Quelque chose de presque rétrofuturiste. Chaque morceau nous permet de projeter l’auditeur dans une tranche de vie impliquant un corollaire.

Dans votre album et EP précédents, vous abordiez la Grande Guerre, là, on part dans un univers futuriste, pourquoi ce changement radical ? Vous aviez trop exploré ce thème de la guerre ?
Julien : Non, pas trop exploré, mais on ne veut pas s’enfermer dans le thème des guerres, on veut pouvoir diversifier nos albums, que ce soit sur le thème, mais aussi sur la musique. « Funfair » parlait d’une fête foraine du 19ème siècle. Le thème est plus un décor que l’on plante pour pouvoir exprimer des idées dans chaque chanson et adapter la musique aux ambiances souhaitées. Mais il est fort possible que nous revenions un jour sur une des guerres dans un futur album, ça plairait à Benoit !
Matt : Musicalement, nous voulions pouvoir nous affranchir de quelques barrières et surtout explorer l’utilisation de synthétiseurs. Cela a beaucoup joué sur le choix du concept et vice-versa.

Quels thèmes développez-vous dans « COrollarian RObotic SYStem » ?
Julien : Chaque chanson parle d’une personne ou d’un corollaire et aborde un thème sociétal bénéfique ou mauvais, peu importe. On a imaginé les dérives possibles, mais aussi comment ces corollaires sont inclus et vus dans la société. Vous rencontrerez dans les chansons un corollaire défaillant, le général qui conduisit les troupes corollaires russes, un commercial de l’entreprise « CoRoSys », un corollaire programmé pour des combats clandestins ou encore un adolescent amoureux de son corollaire. Je vous laisse découvrir les autres. Notre clip est sur une serveuse corollaire qui s’interroge sur ce qu’elle ressent devant ses clients ...
Matt : Nous avons aussi tenu à ce que chaque thème puisse être mis en parallèle d’une référence culturelle qui parle à tout le monde. Ça peut-être des films (« Fight Club », « Terminator », « Arès »), des livres (« Le grand livre des robots » d’Isaac Azimov) ou encore des chansons (« Roxanne » de Police, « La complainte de la serveuse automate » dans « Starmania »).

Je trouve cet album plus agressif musicalement. Je veux dire, les riffs et l'atmosphère sont lourds, pesants, il me semble plus violent que les précédents ?
Julien : C’est bien possible, on a travaillé le son différemment avec Flavien Morel et Clément Denys (Boundless Studio à Florange) pour avoir quelque chose de plus moderne et en effet de plus agressif, et le résultat nous plaît énormément. L’introduction des synthés dans les compositions nous semblait évidente par le thème futuriste que l’on avait choisi et ça nous a aussi permis de restituer des ambiances plus lourdes et sombres comme tu dis.

Comment vous pourriez le définir musicalement ?
Julien : Du très bon Dusk Of Delusion avec du synthé !
Matt : Avec Julien, on avait aussi envie d’explorer des aspects plus techniques de la musique de Dusk Of Delusion. L’idée, c’était de sortir un peu de notre zone de confort pour attaquer des riffs plus complexes tout en restant parfaitement abordables pour l’auditeur. On a pu se permettre ce travail aussi parce que nous avons tous progressé individuellement et en tant que groupe.

Vos albums sont en fait des concepts-albums, c'est pour pouvoir aller plus dans vos thèmes, pouvoir vous concentrez sur un seul sujet ?
Julien : Oui, on aime que l’album soit cohérent dans ce qu’il raconte du premier au dernier morceau. Chaque chanson permet de poser le décor comme je disais, mais aussi d’exprimer nos idées. Pour « CoRoSys », j’ai un peu pris part à l’écriture avec Benoit, même si les textes restent de lui, j’avoue que j’ai bien kiffé.
Matt : je n’envisage la musique que sous un aspect conceptuel. Ça peut être un simple fil rouge ou, comme ici, une véritable histoire. Finalement, l’auditeur peut presque vivre l’expérience musicale Dusk Of Delusion comme s’il regardait un film ou une série de dix épisodes.

Cet album est inspiré d'une nouvelle écrite spécialement par Benoit. Est-ce que cette nouvelle est ou sera publiée ? Est-ce que cette nouvelle, via cet album concept, ne pourrait être transformée en mini-film par exemple, voir en bande dessinée ou en dessin animé ? Il y a matière …
Julien : Si seulement … Si quelqu’un veut se faire plaisir, qu’il n’hésite pas ! Ce serait génial en effet, on verra par la suite. La nouvelle est imprimée dans le livret du CD mais peut aussi être téléchargée avec le QR code dans le livret pour ceux qui veulent.

Comment avez-vous travaillé pour cet album ? Ensemble, à distance ? Comment s'est déroulé le processus de création ?
Julien : Un peu comme pour « Watch Your 6 ». Benoit (avec moi) a développé l’univers du thème et répertorié les différents personnages et ambiances pour chaque chanson. À partir de cette liste, Matt et moi, on s’est mis à composer parfois ensemble (5 titres), parfois chacun de son côté (5 Titres). Puis on s’est retrouvés à trois parfois pour des sessions composition et choix des sons de synthés.
Matt : on voulait vraiment éviter le tout à distance, et personnellement, j’avais besoin d’un travail plus collégial. Julien et moi, on écrit de la musique ensemble depuis presque trente ans maintenant. Il y a eu des périodes où on a écrit chacun de son côté, mais je trouve que ce sont les morceaux écrits à quatre mains qui sont le plus représentatif de la musique de Dusk Of Delusion. Une fois que les titres étaient composés, Natan et Claude entraient en jeu pour s’approprier les morceaux et les faire évoluer jusqu’à leur version définitive.

Est-ce grâce à la pandémie que ce projet, aussi abouti, a pu avoir lieu, ou vous aviez déjà l'idée avant tout ça ?
Julien : Non, l’idée, je l’avais déjà, et certains morceaux aussi quand « Watch Your 6 » est sorti. J’ai du mal à attendre sans composer ... J’ai aussi plein d’idées de thèmes pour des futurs albums. Reste plus qu’à convaincre Benoit ! (Rires)

Quelles évolutions, qu'elles soient musicales ou autres, notez-vous depuis vos premiers albums ?
Julien : La plus grosse évolution est dans le son, je trouve. Sur « CoRoSys », on a, comme tu l’as dit, un gros son agressif et lourd qu’on avait moins avant. C’est cool de sentir que le son du groupe évolue. Pour la composition, aussi, on se dirige de plus en plus vers du travail commun, approfondi et encore plus recherché que sur les albums passés. L’arrivée de Jean-Gab, notre nouveau guitariste, va peut-être aussi donner une évolution au son, on verra.

Vous allez garder tous les titres pour la scène ou bien il va falloir composer avec les albums précédents ? Pas évident de les incorporer dans une set list non ? Dur choix ?
Julien : On va mixer les titres des différents albums, mais c’est dur en effet de choisir, il faudrait que l’on ait des sets de 1 h 30 pour être tranquilles dans le choix ! Mais pour les concerts, on choisit les titres qui se prêtent le mieux à la scène, du coup, on aura cinq titres de « CoRoSys » à défendre en live, qui seront associés aux anciens morceaux.
Matt : le choix de la setlist est toujours un moment de grand débat, car chacun a ses préférences, ses envies, et ce n’est pas facile de se décider. Les autres le savent, j’aimerais qu’on puisse modifier nos setlists à chaque concert pour pouvoir jouer l’intégralité de nos morceaux au fil des dates. Mais c’est difficile de les convaincre.

Lors de notre dernière rencontre, en 2020, à la question "définir le groupe en deux ou trois mots", vous m'aviez répondu "Scénique, Moderne et Ancien". Qu'en est-il maintenant ?
Julien : Ça n’a pas changé ! Ça définit encore le Dusk Of Delusion version 2022 !

Et pour terminer, toujours cette question rituelle, quel est le dernier morceau ou le dernier album que vous avez écouté ?
Julien : Le dernier album de Ice Nine Kills.
Matt : Le dernier Megadeth.

Merci beaucoup pour cette interview.
Julien : Merci, à bientôt.

Propos recueillis par Yann Charles