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SCARLEAN pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
jeudi, 13 octobre 2022
 

SCARLEAN

https://www.scarlean.com/
https://www.facebook.com/Scarlean

Rencontre avec Olivier, bassiste du groupe Scarlean, qui nous parle de leur tout nouvel opus, « Silence ». Un album dans la continuité de « Soulmates ». Ils continuent à jouer et à nous interroger sur les dualités et les contradictions. A découvrir.

Bonjour. Pouvez-vous nous faire un petit rappel de qui est Scarlean ?
On est un groupe d'Avignon étiqueté metal alternatif. Nous sommes deux guitaristes, un batteur, un bassiste et un chanteur. Mais c'est aussi des samples, des DJ's, des violons, tout ça dans une ambiance dark, pesante, avec beaucoup d'envolées. Je pense qu'on a notre identité propre.

Avant de parler de « Silence », votre nouvel album, votre opus précédent, « Soulmates », a eu de belles critiques, ça ne met pas un peu la pression ?
Forcément. Il y a toujours ce petit côté de vouloir faire mieux, de se donner à 200 % pour au minimum égaler ce que l'on a déjà fait. Oui, il y a la pression quand un album a été bien accueilli par la critique, et qu’il a bien fonctionné en live, on a envie de faire mieux encore.

Où nous emmenez-vous avec ce « Silence » ?
On reste dans la continuité de notre dualité. On a toujours confronté plusieurs éléments contradictoires dans nos chansons. Toujours cette dualité, le bon/ le mauvais ou le noir/ le blanc. Et là, on la fait se propager. Notre personnage, fil conducteur, ce Ghost  qui est là depuis le premier album, puis sur le second avec une petite fille, et là, on l'a perdu et on s'est concentrés sur cette petite fille qui a grandi et qui est dans sa robe de mariée. Même si le Ghost n'est plus présent sur la pochette, il est toujours là dans les réalisations et dans les clips. Il est plus sous-jacent, mais il va hanter et diriger nos personnages.

On retrouve votre personnage que l’on appelle le Ghost, on est dans la continuité de « Soulmates » ou pas du tout, il n'est qu'un fil conducteur ?
Complètement. Les trois albums se suivent. Mais on ne parle pas de trilogie non plus. Car on ne va pas arrêter ici. Il y aura une suite (Rires). On garde comme tu dis ce fil rouge du Ghost, même si effectivement, il est moins présent sur cet album.

C'est un concept-album ?
Je ne parlerais pas de concept. Je pense que cet album reflète parfaitement l'identité de Scarlean. Ce sont vraiment les musiciens de Scarlean. Pour « Soulmates », je suis arrivé sur cet album-là, et il était déjà écrit. Il a été écrit par Alex, et même si on a apporté quelques touches personnelles, on a globalement effectué un travail d'interprète. Tandis que sur « Silence », on a vraiment la patte Scarlean avec la participation de tout le monde à la création de cet album. On a eu le temps de jouer les morceaux, d'échanger en répétitions. On a tous, à la maison, des petits home-studios. Fabien a même son studio professionnel. On a eu beaucoup d'échanges et de créativité chacun et cela se ressent dans le son.

C'est ça, car il me semble qu'il y a une évolution musicale, que ce soit dans les riffs, une couleur musicale différente des albums précédents, comment décrivez-vous ou définissez-vous votre musique sur cet album ?
Tu parles de couleurs et c'est carrément ça. Ces couleurs sont des couches qui se sont rajoutées si tu compares à « Soulmates ». Et ça, c'est la part de chaque musicien. On est allé chercher des moods, des ghost-notes, des grooves, et, comme je te le disais avant, on est vraiment dans l'identité de Scarlean, dans ce qu'on fait.

C'est l'album qui vous permet de vous affirmer encore plus ?
Oui, voilà, c'est ça. « Silence » est vraiment notre carte d'identité en tant que groupe.

C'est grâce ou à cause de la pandémie que vous avez pu aller plus loin dans votre recherche musicale, ou vous aviez déjà prévu avant d'y passer tout ce temps ?
C'est un peu des deux. Nous sommes toujours très actifs pour avancer. Et la Covid nous a permis de faire ce travail-là. Il y a eu beaucoup plus d'échanges, de possibilités de travailler les morceaux, car plus de temps forcément. Mais surtout, il y a eu des ping-pongs si tu veux, où on s'envoyait un fichier et on pouvait répondre quasiment immédiatement pour avancer tout de suite. Chose qu'on n'aurait peut-être pas pu faire sans la pandémie. Disons que cela aurait pris plus de temps. Mais comme on a bien avancé sur le travail à la maison, dès qu'on a pu se retrouver et jouer ensemble, on avait déjà pas mal de repères.

Quels thèmes abordez-vous ?
Toujours les dualités et les confrontations comme je te disais tout à l'heure. Mais globalement on parle des sentiments humains face à des émotions contradictoires. Il y a des voix que l'on doit écouter, et d'autres qu'il ne faut surtout pas écouter ou suivre. « Silence », c'est un petit constat sur l'humanité après la Covid. On est dans une situation où niveau économie et écologie, on est bloqués. Et il faut se bouger. Les chansons qui parlent de ça vont te booster, te donner envie de te bouger. Je pense notamment à « Wake Up Right Now » qui appelle à aller de l'avant, contre ses démons, et à lutter pour se retrouver. Et il y a des chansons un petit peu plus intimistes, personnelles, pleines d'introspection avec un travail sur soi pour évoluer. Puis des chansons un peu plus rebelles. En fait, c'est un peu une prière post-Covid pour aller mieux.

Cet album semble plus optimiste ?
Oui, je pense aussi. On le retrouve aussi dans les couleurs des compositions.

Je lisais que pour cet album, vous aviez eu une écriture un peu cinématographique, c'est quelque chose que l'on va retrouver sur scène ? Ou plus dans des clips ?
On a toujours cet aspect vidéographique et cinématographique qui nous est cher. On y pense dès les premières notes quand on compose. On a toujours de l'image dans la tête. On accompagne toujours nos chansons avec des visuels qui doivent frapper et être forts. Il faut que la vidéo et le son aillent ensemble. On a donc sorti un premier clip, « Wake Up Right Now », avant même de sortir l'album. On a pré-enregistré cette chanson pour justement pouvoir sortir ce clip avant l'album. Une sorte de teaser. Puis, trois autres ont suivi, et d'autres arrivent encore.

« Wake Up Right Now » est le titre que vous avez mis en avant sur cet album, pourquoi celui-là ?
On l'a mis en avant en premier pour la simple et bonne raison qu'on était en fin de création après cette période de Covid, et que cette chanson est justement un appel à se bouger. On a ce personnage qui a traversé des déserts, des forêts, marché pieds nus dans la terre et dans les cailloux, qui a lutté pour se retrouver face à lui-même. Et on était dans cette mouvance-là, où il fallait qu'on se bouge, qu'on se force pour faire face à tout. Il fallait qu'on avance. Et ce morceau était le plus adapté à ça.

On peut parler de la cover, très jolie, mais oppressante non ?
Alors cette pochette, techniquement, est une commande d'Alex qui a été réalisée par Michel, notre guitariste, qui est un très bon cadreur et un très bon photographe.

C'est la petite fille qui a grandi ?
Oui. C'est la continuité. On retrouve cette dualité qui est propre à Scarlean. On ne sait pas si c'est la fin, ou le début. On ne sait pas si elle est décédée ou si c'est un renouveau. On ne sait pas si elle coule, ou si elle remonte. Elle est en robe de mariée, et tant qu'on n'a pas le contexte, on ne peut pas l'interpréter, et c'est exactement ce qu'on voulait.

Une pochette qui interroge.
C'est ça. Complètement. Il y a toujours deux axes. Elle a un petit côté serein, elle sourit. Elle est dans l'eau, mais on ne sait pas si c'est un côté renaissance, ou un côté plutôt vers la mort. On peut y voir les deux.

Questions rituelles pour conclure cette interview : pour définir le groupe en 3 mots, la dernière fois, vous m'aviez dit Puissant, Émotionnel et Original. Ça a évolué depuis ?
Puissant. Émotionnel. Original. Oui, ça fonctionne toujours. Je rajouterais : organique, viscéral et un poil de folie aussi.

Et dernière question : quel est le dernier morceau ou le dernier album que tu as écouté ?
Le dernier album que j'ai écouté, c'est Talas.

L'album « 1985 » paru en septembre ?
Ah non, je n'étais pas au courant de cet album. Non, j'ai écouté d'anciens titres en fait.

Ok. Merci pour cette interview
Merci à toi.

Propos recueillis par Yann Charles – Photo : Christiane Tastayre