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FESTIVAL BLUES D’AUTOMNE EN RABELAISIE (1/2) pdf print E-mail
Ecrit par Alain Hiot  
mardi, 11 octobre 2022
 

FESTIVAL BLUES D’AUTOMNE EN RABELAISIE 2022 (1/2)
SALLE POLYVALENTE – BEAUMONT-EN-VÉRON (37)
Du 30 septembre au 2 octobre 2022


https://www.festival-bar.fr/

Retrouvez toutes les photos d’Alain Hiot sur https://alain-hiot.com/

Vendredi 30 septembre :

Quel plaisir énorme de retrouver tous les amis pour une nouvelle édition de ce festival B.A.R. dédiée à Luc Perez, malheureusement disparu bien trop tôt, avec un public revenu en nombre et une fréquentation visiblement supérieure à celle de l’avant Covid ! Autant dire que la bonne humeur règne dans le village d’artistes et artisans et que les sourires sur les visages en disent long sur la joie d’être à nouveau tous ensemble, et de pouvoir rendre hommage au super caricaturiste et magnifique humain qu’était Luc . C’est le trio Mojow qui va ouvrir le bal sur la scène « village » en remplacement de Cherry On Top dont le chanteur était indisponible. Une formation atypique dans sa composition puisque batterie et guitare y côtoient un sax baryton, avec un registre assez large et même quelquefois surprenant, et qui a fort bien lancé cette édition 2022 avec un public largement conquis !  

Direction la scène intérieure pour y retrouver Mingo Balaguer accompagné par des musiciens Français bien connus du circuit Blues hexagonal, Antoine Escalier, Pierre-Louis Labonne et Pascal Delmas. Si on s’est régalés de bout en bout de ce set avec cet harmoniciste hyper talentueux et son répertoire très entraînant, il n’en a pas été de même avec, une nouvelle fois, la fumée à outrance et des lumières toujours aussi agressives pour le public qui va sans doute devoir prendre l’habitude de venir dans certaines salles carrément muni de lunettes de soleil ! Cette nouvelle mode des lights venues du fond de la scène aveuglant tout le monde est assez insupportable. Si les lumières avaient eu le même niveau de qualité que le son de cette édition, alors cela aurait été parfait ! Malheureusement, de nouveau, les batteurs ont eu droit à l’obscurité et le public aux grands coups de projecteurs blancs en pleine face ! Heureusement que ce concert a vraiment été génial avec un Mingo Balaguer sachant emmener le public avec lui et des musiciens au top, et ce sera d’ailleurs le cas pour tous les artistes durant tout le week-end, à l’exception de l’un d’entre eux le lendemain soir, mais tous auront en commun d’avoir été desservis par ces lumières et cette fumée.

Le temps d’aller prendre une petite bière avec les copains pour entretenir l’amitié et il était déjà l’heure de prendre la première grosse claque du festival avec l’Irlandais Dom Martin ! Disciple incontestable de Rory Gallagher, aussi à l’aise dans les blues lents que dans les rocks hyper vitaminés il a fait grimper au plafond tous les guitaristes présents dans le public avec des chorus incroyables de technicité, et même si cela a quelquefois un peu tourné à la démonstration, il n’en demeure pas moins que l’on en a pris plein les oreilles. C’est toujours un immense plaisir de découvrir ainsi des artistes qui n’ont pas forcément l’occasion de venir très souvent en France, ou de jeunes musiciens émergeants bourrés de talent, et tout le mérite en revient aux programmateurs de ces festivals qui nous dénichent de véritables perles tous les ans.

Samedi 1er octobre :

C’est de nouveau devant un public très conséquent que le trio Spoon a animé ce début d’après-midi, malgré un ciel menaçant et quelques averses sporadiques. Le début de set a été un peu timide mais a ensuite pris un bon rythme dès que les musiciens ont en fait quitté leurs chaises et qu’ils sont venus faire le spectacle sur le devant de la scène et même dans le public. Leur répertoire peu commun mêlant blues et slam a attisé la curiosité de tous et était parfait pour entamer cette deuxième journée qui va voir de sacrées bonnes choses se dérouler sur les deux scènes.

Mig Toquereau et Loretta Badkings, autrement dit le duo Tiger Rose, vont mettre la barre bien haute avec leur blues plus traditionnel mais ô combien efficace entre leurs mains expertes ! Et que dire de ces deux voix incroyables se mariant parfaitement bien et qui vont faire le bonheur de nos tympans en nous emmenant aux confins du Mississippi. Celles et ceux qui, comme moi, ont connu Mig à la basse, sont forcément restés scotchés par sa dextérité et son niveau à la guitare acoustique. Le public qui a bravé la pluie, qui d’ailleurs a commencé à cesser, est maintenant très nombreux et va afficher sa satisfaction à grands coups d’applaudissements très nourris. Ne manquez pas ce duo si vous en avez l’occasion, car ils sont vraiment incroyables !

Difficile pour moi d’être totalement impartial et objectif à chaque concert des Shaggy Dogs auquel je peux assister car ce sont des amis avec qui j’ai des affinités incontestables, mais il faut quand même bien avouer qu’ils ont carrément mis le feu en cette fin d’après-midi sur la scène du village !  Leur Fiesta Blues N’ Roll a encore frappé très fort et ils tout embarqué avec eux, jusqu’à faire se constituer une chenille au sein de laquelle on reconnaitra des programmateurs de festivals, des festivaliers bien connus et même Dominique Bouillon lui-même ! Quelle belle idée d’avoir programmé ce groupe qui met une ambiance phénoménale partout où il passe ! Well done les amis !

Direction la scène intérieure où l’on va retrouver le duo Do The Dirt et, comme la veille, de la fumée en grande quantité et des projecteurs en fond de scène qui continuent de nous faire sérieusement cligner les yeux ! Ce duo, que j’avais eu l’occasion de voir en 2017 lors du Mississippi Blues Trail Challenge à Cahors, va nous emmener dans un univers assez particulier qui a pu en surprendre quelques-uns. Parmi les titres joués ce soir, on a bien entendu retrouvé la très bonne reprise de R.L. Burnside, « Poor Black Mattie », qui a reçu un très bel accueil.

Les inter-scènes ont été assurés par un jeune groupe Tourangeau, Georges Bûche, dont la particularité est de nous distiller des harmonies vocales de toute beauté. Pour les « vieux machins » tels que moi il y avait comme un parfum de CSN&Y qui flottait, et je me suis vraiment régalé à les entendre. Dommage qu’ils restent collés les uns aux autres sur scène, car pour les photographier individuellement c’est un peu galère, sachant qu’il faut aussi éviter les pieds de micros ! En tout cas un immense bravo pour ce répertoire qui personnellement me rappelle tant de bons souvenirs !

Un seul mot pour exprimer ce qui a suivi : Énorme ! Devant une salle bourrée à craquer, Elliott Murphy a fait l’unanimité avec des musiciens hors pair parmi lesquels on aura bien sûr reconnu son compère Olivier Durand, l’un des guitaristes les plus fins que je connaisse. Accompagné par Franck Marco sur une batterie réduite au minimum, mais malheureusement quasiment dans le noir en permanence, et Melissa Cox au violon, Elliott Murphy nous a offert un concert magnifique dans ce registre Americana que d’aucuns peuvent toujours décrier, il n’empêche que ce style emporte toujours l’adhésion du public ! Merci pour ce set phénoménal !

Je vais faire très rapide pour le dernier concert car Half Blind Willie avait visiblement oublié qu’il avait deux autres musiciens avec lui, qui ont fait ce qu’ils ont pu pour tenter d’exister au milieu du vacarme qu’il nous a asséné à la guitare, à tel point que bénéficiant au début de la grosse affluence du public après Elliott Murphy, les gens sont partis au fur et à mesure pour ne plus rester au final qu’une petite poignée ! Du grand n’importe quoi ! Je pense qu’Alain Michel a dû sérieusement lui remonter les bretelles en loge ! Dommage car il avait laissé un excellent souvenir lors de son passage au Temps des Crises, mais là sérieusement … no comment !

Alain Hiot – octobre 2022