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VOLCANIC BLUES FESTIVAL au MONT-DORE (63) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 02 octobre 2022
 

Volcanic Blues 2022 VOLCANIC BLUES FESTIVAL
SALLE DE LA MAIRIE – LE MONT-DORE (63)
Les 30 septembre et 1er octobre 2022

https://www.facebook.com/profile.php?id=100057703920086

Vendredi 30 septembre :

Si le Volcanic Blues Festival a dû réduire la voilure depuis le passage de la pandémie, il n’en reste pas moins un événement qui gagne à être connu en raison d’une programmation de qualité qui cette année fera la part belle aux formations françaises. Finis les multiples concerts et les jams interminables dans tous les bars de la ville, c’est ce soir dans la salle du Conseil Municipal du Mont-Dore que nous retrouvons une foule conséquente pour le premier concert du week-end qui sera donné par une paire d’artiste qui nous est chère, les excellents Mathis Haug et Benoit Nogaret, accompagnés ce soir au pied levé par le non moins excellent Simon Shuffle Boyer à la batterie. De quoi passer un bon moment !

Plein de charisme et de bienveillance, Mathis va nous régaler de sa voix élégante et nous transporter du côté des classiques des cultures blues, folk blues, country blues et rock en prenant soin d’expliquer la teneur des morceaux que le trio interprète et de donner quelques anecdotes toujours très bienvenues. Il évoquera bien évidemment Doc Watson a qui le duo a consacré un album l’an dernier, « Here’s To You Mr Watson », mais il nous entrainera également du côté des traditionnels comme « Sitting on The Top Of The World » ou « House Of The Rising Sun » et nous gratifiera même d’une titre politico-poétique en Français, « Des Miles », chanson d’actualité qui évoque l’exil forcé pour échapper à la guerre et à ses atrocités …

L’intensité des deux guitares et l’apport substantiel de la batterie contribuent à former un halo de musique dans lequel il fait bon se perdre et c’est très intelligemment que le trio d’un soir offrira à une assistance calme et attentive un véritable moment de communion qui se terminera par une formidable version de « Little Sadie », chanson poignante au possible qui raconte le meurtre totalement inexpliqué de cette jeune femme qui n’avait rien demandé d’autre que le fait de vivre … Le public applaudit copieusement et s’en va tranquillement, non sans avoir chaleureusement remercié des artistes qui viendront un peu plus tard se mêler à la foule du O’Neills, le pub irlandais qui se trouve à deux pas de la mairie.

Samedi 1er octobre :

Il règne sur le Sancy un climat catastrophique en ce premier jour d’octobre, et c’est en essayant de passer entre les goutes que nous faisons quelques emplettes gastronomiques au Mont-Dore mais aussi à la Bourboule où nous aurons le plaisir de nous prêter à la dégustation des spécialités locales, juste avant de retrouver le Volcanic Blues Festival et le premier concert de la journée, confié à des artistes que nous connaissons bien puisque ce sont les Caussadais de La Bedoune qui ouvrent le bal sur les coups de 17 heures. La météo a bien fait son travail et c’est une salle comble qui fera honneur à une formation qui a récemment fait briller les couleurs du blues hexagonal sur les planche de l’International Blues Challenge, à Memphis, où le groupe a brillamment atteint la finale !

S’ils se partagent les percussions et s’échangent à l’occasion la basse fretless pour que Cécile puisse chausser le ukulélé, c’est toujours cette chanteuse à la personnalité forte et à la gentillesse évidente qui donne de la voix pour le duo, et de belle manière en plus, tandis qu’à ses côtés Greg, un peu plus en retrait, se charge de tenir le riff avec des guitares plus belles les unes que les autres, mais aussi et surtout avec énormément de talent dans le jeu, s’efforçant d’emmener tout le monde dans des mélodies tantôt douces et posées, tantôt plus rugueuses, mais toujours chargées de beaucoup de vécu, d’une part de mélancolie parfois, et généralement de beaucoup d’humour.

En parfaite communicante, Cécile raconte des histoires entre les morceaux, présente le contexte de la chanson, pousse un coup de gueule bienveillant, fait un clin d’œil à la famille ou encore aux amis aussi puisque la famille et l’amitié sont des valeurs fortes chez les Perfetti. Le public s’amuse en même temps qu’il se régale et c’est tous unis que les spectateurs réserveront le meilleur des accueils à un groupe qui a marqué les esprits avec des morceaux comme « Mon Ami Jeff », « Strange Sister », « Silly Girl » ou encore « Kick Your Ass ». Un extrait du prochain album finira d’enfoncer le clou d’un début de soirée plus que réussi et c’est le cœur léger que tout le monde s’en ira prendre un verre et se restaurer en attendant le second concert de la journée vers 21 heures …

Il ne fallait pas être en retard ce soir car la salle est bien garnie et que les premiers rangs sont protégés en règle par un public local qui ne semble pas enclin à céder la moindre once de terrain … Quand on sait que la bataille de Gergovie s’est tenue dans la région, à quelques kilomètres d’ici, mieux vaut être prudent donc, et se mêler à un public d’amateurs qui va apprécier la prestation d’Arnaud Fradin & His Roots Combo. Installés de manière bien compacte, Arnaud Fradin à la guitare et au chant, Thomas Troussier aux harmonicas, Igor Pichon à la contrebasse et Richard Housset aux percussions vont venir nous offrir un lot bien dense de morceaux qui appartiennent chacun à leur manière à l’histoire du blues, mais au sens large du terme, avec un trait de folk et de rock pour mieux servir de liant.

Si la voix d’Arnaud est une pure merveille qui colle parfaitement à son jeu de guitare fin et délicat, ses trois complices sont loin d’être en reste et représentent une partie de ce qui se fait de mieux musicalement dans l’hexagone, autant dire que le public a de la chance mais qu’en plus il sait en profiter en échangeant avec le groupe et en créant un climat de confiance d’un côté et de l’autre de la scène. On plaisante ensemble d’une corde qui casse dès le premier morceau, on se chahute un peu sur l’origine de « Don’t Think Twice It’s All Right », on se chambre à l’occasion sur l’accordage, ou même sur les lecteurs de CD qui ont disparu des voitures, mais si une chose est constante, c’est le niveau de jeu que le Roots Combo imprime à un concert qui ne laisse personne de marbre, et on comprend aisément pourquoi !

Un rappel double pour finir de plier la soirée et il sera temps de prendre congé de nos hôtes. La 16ème édition du Volcanic Blues se terminera demain par un ultime concert de Womblues à 17 heures, mais à cette heure, nous serons déjà loin du Mont-Dore. Comment ne pas remercier l’ami Simon Boyer pour son accueil et sa gentillesse, pour la qualité de la programmation également. Sans grand battage médiatique et quasiment sans publicité, le festival a réussi à faire le plein et à nous proposer une affiche de qualité, pas prétentieuse pour un sou et avec des artistes que l’on retrouvait dans les bars et les pubs de la ville après leur concert pour le plus grand bonheur du public local qui a énormément apprécié. Une première expérience en ce qui nous concerne donc, mais sans doute pas la dernière !

Fred Delforge – octobre 2022