Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 30 septembre 2022
The blues don’t lie
(RCA Records – Blind Raccoon – 2022)
Durée 64’44 – 16 Titres
https://www.buddyguy.net
Avec une carrière de plus de cinquante années et pas moins de huit
Grammy Awards et trente-huit Blues Music Awards, ce natif de
Lettsworth, paisible bourgade de deux cents âmes en Louisiane, est
assurément un des derniers vieux bluesmen encore en activité, et
indiscutablement le plus célèbre d’entre eux. Idolâtré par les
Rolling Stones dont il avait assuré la première partie de la tournée
française en 1970, Buddy Guy réussira à se faire une place au soleil
sur le vieux continent, notamment grâce aux tournées organisées par
Didier Tricard et à l’enregistrement à Toulouse de l’album « Stone
Crazy » paru sur le label Isabel. Victime de désaffection au pays de
l’Oncle Sam durant les années 80, le blues reviendra en odeur de
sainteté à la fin de la décennie et Buddy Guy en profitera pour
ouvrir son club à Chicago, le Legend, relançant simultanément sa
carrière avec l’album « Damn’ Right, I’ve Got The Blues » et
n’arrêtant plus depuis d’accumuler les succès, le dernier en date, «
The Blues Is Alive And Well », sorti en 2018, le ramenant une
nouvelle fois sur les routes du monde pour des concerts toujours
aussi énergiques et séduisants. Arrivé à l’âge fort honorable de 86
ans, Buddy Guy confirme cet automne sa bonne forme et sa très grande
détermination en nous proposant un album qui ne passera pas
inaperçu, « The Blues Don’t Lie », produit et partiellement composé
en compagnie de son ami de longue date et batteur Tom Hambridge et
enregistré en compagnie des meilleurs musiciens du cru, Michael
Rhodes et Glenn Worf à la basse, Reese Wynans aux orgues, Kevin
McKendree au piano et Rob McNelley aux guitares mais aussi avec
pléthore d'invités parmi lesquels on reconnaîtra forcément Mavis
Staples, Elvis Costello, James Taylor, Jason Isbell, Wendy Moten et,
last but not least, Bobby Rush, autre vétéran incontournable de la
scène blues mondiale. On s’arrêtera forcément sur un jeu de guitare
plein de subtilité, que ce soit en électrique avec les légendaires
Stratocaster du bluesman ou encore en acoustique quand il sort une
Martin de sa caisse, on appréciera une voix parfaitement travaillée
pour laisser transparaitre une couleur qui colle parfaitement à
l’ambiance générale de l’effort et on saluera autant la qualité de
pièces originales comme « I Let My Guitar Do The Talking », « We Go
Back », « What’s Wrong With That » ou encore « Back Door Scratchin’
» que des relectures de classiques de BB King avec « Sweet Thing »,
des Beatles avec « I’ve Got A Feeling » ou de Slim Harpo avec « King
Bee » servi dans une version mémorable. Parvenu à conjuguer de
manière habile une popularité qui a fait de lui une star adulée par
le public et une véritable âme de bluesman empreinte de beaucoup
d’authenticité, Buddy Guy nous délivre une fois encore un album qui
deviendra très rapidement un classique. On n’en avait pas douté un
seul instant !
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