LAURENT CHOUBRAC – JEAN-CHRISTOPHE PAGNUCCO
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Ecrit par Fred Delforge |
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samedi, 24 septembre 2022
Miettes d’éternité
(Autoproduction – 2022)
Durée 50’43 + 48’00 – 12 + 12 Titres
https://www.facebook.com/profile.php?id=100063501036239
Quand deux des figures de proue de la scène folk-blues normande se
retrouvent pour jouer de la musique ensemble, cela donne souvent des
choses très intéressantes et ce binôme-là n’a pas fini de nous
régaler. Après deux albums solos et un premier effort en duo,
Laurent Choubrac et Jean Christophe Pagnucco mettent une fois encore
leurs énergies et leurs talent en commun pour nous proposer un
nouvel opus, un double s’il vous plait, sur lequel ils associent
leurs guitares mais aussi leurs voix pour donner naissance à pas
moins de vingt-quatre pièces originales de ce qu’ils taxent
d’Americana francophone, et il faut reconnaitre que ça leur va comme
un gant. Forts de leurs expériences respectives avec Westbound et
avec les Witch Doctors, les deux complices trouvent à chaque fois la
note juste, le ton adéquat, et ne se font pas prier pour se mettre
au service l’un de l’autre pour que le résultat soit non pas
parfait, car ils s’attachent à conserver une grande part de
spontanéité, mais toujours très réussi avec l’apport de chœurs
assuré par Océane Baron et Dorothée Veron. Adeptes d’une poésie à la
fois luxueuse et très humaine, Laurent Choubrac et Jean-Christophe
Pagnucco travaillent les mots de manière artisanale, avec ce trait
de passion et cet attachement aux belles choses qui les pousse à
trouver à chaque instant la rime juste, le mot précis, la virgule
qui change tout. Vous y ajoutez des mélodies empreintes de blues et
de rock mais aussi de country, de folk et même parfois de jazz et
vous en arrivez à une collection de chansons faussement hétéroclite
de laquelle chacun extraira ses propres coups de cœur en piochant au
beau milieu des « Miettes d’éternité », « Le bonheur », « La course
des étoiles », « Le temps de vivre », « Je marche », « Hey Mister So
Young », « Ballade pour un Lockdown » et autres « Rien n’est perdu
». On soulignera la présence d’Emmanuel Desnos, le complice des
Witch Doctors qui vient poser sa guitare sur « Tant de choses à
faire », et on précisera que si les deux artistes sont capables de
briller en studio, leur terrain de prédilection reste quand même le
live et qu’ils peuvent se produire avec autant de classe et de force
de conviction sur les planches d’un Zénith, dans une arrière-salle
de bar ou même carrément dans l’intimité de votre salon. Et compte
tenu de la densité de leur répertoire, un concert peut parfois se
prolonger très tard dans la nuit ! Un album à se procurer
absolument.
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