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Ecrit par Yann Charles  
mercredi, 21 septembre 2022
 

KOZH DALL

https://www.facebook.com/KDDFanClubOfficiel

Rencontre avec Laurent du groupe Kozh Dall qui nous parle de l’album « Deaf Mute ». Un album difficile à classer, plutôt intrigant, un peu à l'image de la pochette de cet opus.

Salut. Avant de parler de ce nouvel album, peux-tu présenter le groupe Kozh Dall et ce nom d'origine bretonne on dirait ?
Effectivement c'est un nom d'origine bretonne qui veut dire "Vieil aveugle". Et le terme Division était utilisé car nous avions beaucoup d'invités. Mais là, ce n'est pas le cas, donc on l'a retiré. C'est donc Kozh Dall, tout simplement, avec un nouveau logo.

Cela a une signification ou une explication particulière ?
Personne n'était Breton. C'est vraiment parce que ça nous plaisait. C'est Christophe, qui écrit sur Metallian et qui était dans le groupe au début, et Vince qui ont trouvé le nom de base.

On va parler de « Deaf Mute », le nouvel album. Où nous entraînez-vous avec ce nouvel opus ?
Comme l'indique la pochette de l'album, c'est quelque chose qui vient de l'intérieur. C'est l'explosion ou l'implosion d'un être humain qui n'en peut plus. Psychologiquement le gars est à bout.

Quels thèmes abordez-vous dans ce concept-album ? Déjà peut-on parler de concept-album ?
Oui et non. Il n'y a pas de textes, ou bien très peu, dans cet album, car le personnage est sourd muet en plus d'être aveugle. Par ma voix j'essaie, sans textes, d'émettre des émotions, des intonations selon l'humeur. C'est un peu comme un animal qui s'exprime sans mots. C'est voulu. On mise tout sur la voix.

C'est une sorte de thérapie pour toi ?
Non non, ce n'est pas une thérapie. Mais c'est vrai que sur quelques titres, les émotions et les humeurs étaient réellement celles que je ressentais quand j'ai enregistré. Je veux dire qu'elles n'étaient pas jouées ou interprétées mais qu’elles étaient bien réelles. Elles n'ont pas été surjouées, mais c'était du pur ressenti à ce moment-là. C'était mon état d'esprit à cet instant. C'était un passage de ma vie où ça n'allait pas. L'agressivité ou la mélancolie selon les moments étaient dans ma voix et non pas dans les textes, ou les pseudo-textes. Les intonations de ma voix sont la clé de ce que je fais ou de ce que je peux faire.

En fait, en fonction de ton état le jour où tu as enregistré, l'album aurait pu avoir une autre intonation ?
Oui. C'est vrai que moi, c'était beaucoup d'enregistrements en One Shot, en improvisation, et que j'améliorais par la suite après les écoutes. J'aime quand même que ce que je mets dans la boîte corresponde bien à ce que je voulais. Donc j'enregistre plusieurs fois si nécessaire jusqu'à ce que je sois totalement satisfait. Généralement, il n'y avait pas besoin de beaucoup de prises. Mais si j'avais dû reprendre plusieurs jours après, c'est vrai que probablement, cela n'aurait pas été les mêmes intonations. Bon, sur la cover, cela reste plus facile, car on reste dans le metal et il faut surtout garder le même esprit que la chanson originale.

On entend du Français et de l'Anglais il me semble non ?
Il y a quelques mots qui, pour moi, sont très importants. C'est pour ça que je les ai mis en Français. J'avais envie de mettre quelques phrases et quelques mots. Les termes en Anglais, ce sont quelques mots et quelques termes que l'on retrouve dans le metal. Mais les textes français restent quand même plus importants.

Comment pourrais-tu définir cet album musicalement car il est assez difficile à cerner ?
On pouvait le dire sur les premiers albums où on avait différents styles car les musiques étaient déjà faites en fonction des chanteurs et des interprètes qui étaient présents. Là, je suis le seul chanteur, donc je voulais plus axer sur un style. En fait c'est un metal que j'ai aimé et que j'aime encore. Un mélange de heavy, de trash et beaucoup de death. Avec des expressions plutôt gothiques et doom.

Cet album est une synthèse de tes références ?
C'est surtout une synthèse de ce que je sais faire (Rires). Car il y a plein d'autres choses que j'adore et que j'aimerais pouvoir faire, mais je ne sais pas (Rires).

Tu composes d'abord la musique ou les textes ? Tu travailles tout seul ?
Quand c'est moi qui compose, j'aime bien partir d'un son de voix, d'une tonalité. Je compose rarement avec la guitare, mais jamais à partir d'un riff. C'est ce qui se fait, mais je veux faire autrement. A part le morceau « Six » qui a été composé par le bassiste et qui est parti d'une base de riff, tout le reste est composé à partir du chant.

J'allais te demander si les compos étaient faites pour la scène, mais je lisais qu'il n'y avait pas de concerts prévus. Pourquoi ? C'est compliqué à mettre en place ?
Non non, pas du tout. Je l'ai déjà fait avec plusieurs types de voix. Il n'y a pas de voix studio que je ne saurai reproduire sur scène. La problématique est qu'il faut faire beaucoup de répétitions avec les musiciens et malheureusement, je n'ai pas beaucoup de temps. Et surtout pour que je sois bien, il faut que je travaille beaucoup pour obtenir ce dont j'ai envie. Et donc cela prendrait beaucoup de temps. Autant s'il faut improviser, j'arrive à le faire assez facilement. Mais pour reproduire sur scène ce qui a été fait en studio, il faut vraiment un gros travail. Je ne voudrais pas faire des concerts avec un travail moyen. Donc cela mérite beaucoup de temps de préparation, et c'est du temps que je n'ai pas. Et puis faire des semaines de travail pour seulement quelques dates, je ne sais pas si cela vaut vraiment le coup. On laisse volontiers notre place aux jeunes qui ont envie de faire de la scène (Rires). Soyons réalistes. Quand on aura des milliers de fans qui veulent nous voir sur scène, on reverra notre position (Rires).

Un petit mot sur la couverture de cet album qui est à la fois belle, attirante et hyper violente visuellement ? Qui a eu l'idée ?
Le plus gros de l'idée c'est Charles Boisart qui habite en Bretagne. Tu vois qu'il y a un petit lien (Rires). C'est lui qui a fait les écritures gothiques. Il sait écrire en lettres gothiques comme nous on écrit normalement avec nos lettres ! Il est très rapide et très précis. Je l'ai appelé pour lui proposer de faire notre pochette. Il a accepté. J'ai fait moi-même le logo et le rendu et les couleurs c'est vraiment lui qui a tout fait.

Elle est attirante et à la fois intrigante ...
Intrigue est le terme qui revient le plus souvent pour cet album, et même pour la musique. On nous le dit souvent. Car il y a des variations et on ne sait pas trop où cela peut aller. Et la pochette correspond bien à ça. En étant agressive et forte, mais malgré cela, elle est quand même différente des pochettes d'albums metal en général. Et c'est vraiment ce que l'on voulait. Pareil pour la musique. On voulait faire une musique différente, toujours metal mais en ayant quelque chose de différent dans la couleur, dans les sons. Et c'est gagné pour nous. On ne voulait pas faire une pochette traditionnelle. On a pris des risques. On n'est pas forcément nickel sur tout, mais on a eu cette envie de changer et d'innover.

Dernières questions rituelles : comment pourrais-tu définir le groupe en deux ou trois mots ?
En premier, je dirais bêtement metal tout simplement. Et je dirais également passion. On est des fans et des musiciens qui aimons ça. Et je rajouterais émotion. C'est important. Toutes les émotions qui peuvent ressortir de cet album sont voulues et surtout sont réelles. Ces trois mots correspondent bien.

Quel est le dernier morceau ou le dernier album que tu as écouté ?
Le dernier album qui m'a plu et que j'ai écouté en boucle est le dernier At The Gate. Il a des instruments et des sonorités qui peuvent paraître un peu bizarres au début, surprenant. Mais il y a beaucoup d'originalités. J'adore la voix, les riffs sont terribles. J'ai trouvé ça franchement bien.

Merci beaucoup
Merci à toi

Propos recueillis par Yann Charles